Avb-rcs & plantes
-de toutes efpeces.
Etat actuel de la
14 VO Y A G E
La premiere de ces obfervaiions indique les fruits que
l'on a eus dans le mois ; la fécondé annonce ceux que l'on eft
à même d'avoir.
Le cinquième article contient l'énumération des atxtrcs
arbres ou plantes de toutes efpeces , qui font alors en flairs ,
en maturité ou pajfées , c'eft-à-dire , dont la reproduftion
annuelle a fini.
t t a t actuel ae Les obfervations fur le regne végétal font terminées par
.campagne & de la pe^pcfé de l'état aduel de la végétation , des arbres qui fe
5,egétation. dépouillent de leurs feuilles ou qui en reprennent de nouvelles
; en un mot , de tous les changemens que peuvent
avoir occafionné dans la campagne la température & les
variations du tems.
Nous ferons ici comme pour le regne minéral ; en parlant
des plantes , nous ne rapporterons point toutes les particularités
que nous aurions pu remarquer fur leurs caractères
& fur eur fructification , ni même iiir leurs ufages &
leurs propriétés ; nous réfervons ces détails pour des Mémoires
particuliers de botanique ; ce feroit détourner l'attention
du ledeur , & le fil de cette efpece d'hiftoire de
l'ao-riculture. J'ai déjà dit que ces récapitulations ne font
que des réfultats ; c'eft une marche générale, qui ne permet
pas de s'arrêter en chemin aux détails.
Nous renvoyons auiîi aux Mémoires que nous avons annoncés
, les éclairciffemens qui pourroient être néceifaires
fur la culture & la fabrique des produdions commerçantes
de cette Ifle , de celles qui peuvent fervir à la nourriture de
fes habitans , & de celles qui font employées dans les
Arts. , ,
Nous réfumerons feulement ici quelques-unes des généralités
qui réfultent des obfervations que nous rapportons
adueilement fur le regne végétal , èc de celles que nous
donnerons dans la fuite, .
De
if
des
A L A MARTINIQUE,
Ve ¿a culture des plantations ; des plantes potageres
fruits ; des fleurs ; des bois ; de la vegetation.
On ne fe fert jamais dans nos Mes du terme de femer-, en
eiFet on n'y feme , à proprement parler , que des graines
potageres. Pour les autres on fait un trou enterre Ôc on y
met la crraine. C'eil; ainfi qu'on en ufe pour les pois , pour le
bled de'Turquie qu'on appelle le mil à la Mart inique, pour
le café , le cacao, & toute autre produdion. De-la vient
qu'on dit planter du café , planter du mil ou des pois , ÔC
jamais Cerner. ,
Les terres n'y feroient pas propres a etre enlemencees
par la façon dont on les cultive. On ne les laboure point ,
jamais on ne les retourne. Toute leur culture confifte a les
farder ; on prend même la précaution de le faire iivec uii
grattoir , pour n'emporter que les herbes légèrement.
Les inégalités du terrein ont établi cet ufage i ce ne font
par-tout que des mornes ou coteaux ; les pluies abondantes
entraîneroient toutes les terres qu'un labour plus profond
auroit détachées & rendues meubles -, la terre fe trouveroit
bientôt pardà épuifée. O n en a l'expérience ; malgré ces précautions
la plupart des premieres terres qui ont été cultivées
ne font prefque d'aucun rapport aujourd'hui. O n n'employe
jamais , comme nous l'avons d i t , aucune forte d'engrais
, & dans la plus grande partie de l'Ifle , on voit que
l'intérieur ou le noyau de l'Iile n'eft qu'un rocher ou un
tufjquel'on trouve fouvent prefque à la fuperficie de la terre,
Je ne parle pas des quartiers oii font les terres ponceufes,
A rexception d'un très-petit nombre de plantes potage •
res naturelles au pays , on n'en connoît point d'autres que
celles de France ; on en apporte même la graine pour les
renouveller ; les unes n'en produifent pas , les autres qui
fructifient dégenerent bientôt.
Les oignons que l'on mange aux liles font aulTi apportés
de France. Il n'eft pas poiTible d'en avoir de ceux que l'on
y ferae , ou que l'on tranfplante ; ils n'y fleuriiTent point,