Forme ordinaire
des iiiontasrnes.
Sontpoinmes ou
traiîchaïues.
N'ont en gênerai
aucune directiojî.
Contiennent des
coquillespécniices.
l a barre de l'IUe
femble avoir une
direction.
Qualité des terres.
A Qï environs de
îa montagne Pelée
i i a la Cabefterre.
V O Y A G E
forme de pain de fucre : on les appelle les Plions du Carbet
du nom de la paroiile où ils font fitués dans la partie occidentale
de l'ille , à l'cft du Fon-Saint-Pierre & de la
montagne Pelée, dont ils font éloignés d'environ une lieue
& demie. Quoique ces monticules ou pitons foient peu acceiîibles
par leur forme , tant ils font droits & rapides , on
a commencé à les cultiver auffi en café.
Le fommet delà montagne Pelée eft une efpece de plateforme
, dont l'étendue n'eft pas fort confidérable. Il eft
rare de trouver des terreins unis au haut des autres montagnes
, monticules ou mornes de cette Me. Leur cime eft
prefque toujours ou tranchante , ou pointue en forme de
pain de fucre , comme les pitons du Carbet dont nous venons
de parler. A peine y a-t-il quelquefois aflèz d'efpace
pour y tracer un chemin , ou même un fentier.
Elles paroiiTent n'avoir aucune dircaion générale , foit
du nord au fud , foit de l'eft à l'oueft , ou vers quelqu'autre
point de rhorifon. Elles fe prolongent indifféremment en
tous iens , comme fi elles avoient été formées dans la confufion
, & femées fur la terre pêle-mêle & fans deiTein. On
ne peut pas douter qu'elles ayent été couvertes d'eau &
formées dans l'eau , puifquc nous y avons trouvé des coquillages
pétrifiés dans les carrieres.
Il faut excepter de ce que nous venons de dire fur la direction
des montagnes, une certaine fuite de mornes ii
contigus les uns aux autres , qu'ils femblent n'en former
qu'un feul. On l'appelle la barre de rifle ; elle en traverie
une affez grande étendue , depuis le quartier de la riviere
Pilote jufqu'à celui du cul-de-fac François. Elle paroît
avoir une diredion à-peu^près du nord au iud.
Les terres des environs de la montagne Pelée , àplufieurs
hcues à la ronde , ne font compofées que de pierres ponces
, & de leurs débris pulvérifés ; telles font celles de prefque
toute la Cabefterre du côté du nord , ainfi que de la
partie occidentale de llfle jufqu'aux environs du Carbet,
& un peu au-delà. Les chevaux en marchant fur ces terres
les font retentir comme fi le terrein étoit creux.
A L A ' M A R T I N I Q U E. 13
Si l'on part des environs du Carbet où finiffent les terres
ponceufes^fil'on fait le tour de l'Iile en parcourant d'abord
la côte méridionale, & remontant enfuite le lon^ de la
côte orientale , jufqu'à l'endroit de la Cabefterre où commencent
de nouveau les terres ponceufes , on trouve dans
tout ce trajet des terres variées , très-différentes les unes
des autres, & qui n'ont aucune rcffemblance avec celles
des environs de la montagne Pelée.
Les terres ponccufes qui avoifment cette montagne font
de bon rapport ; le travail en eft aifé : elles font légères &:
faciles à remuer. Elles font encore eftimées , parce qu'elles
fe deffechent aulîi-tôt que la pluie ceffe. D'ailleurs les Paroiffes
, ou , comme on le dit aux ifles , les quartiers où
font ces terres font beaucoup moins expofés à la pluie que
la plupart des autres endroits de l'Ifle.
Ceci ne doit s'entendre cependant que des quartiers de
la Cabefterre qui font fitués le long des côtes , coniiderés
jufqu'à une certaine étendue dans les terres. Si on pénétré
plus avant dans l'intérieur , en s'approchant plus près du
centre de la montagne Pelée , ce n'eft plus la même chofe.
La plus grande partie de cette montagne eft encore couverte
de bois , éc les nuages s'y arrêtent fans ceffe. Ainfi le
féjour de cette montagne , fur-tout dans fa partie habitée
( qui eft entre le Fort-Saint-Pierre ôc la baffe pointe ) eft un
féjour mal fain. L'humidité continuelle qui eft entretenue
par les nuages dont elle eft prefque toujours enveloppée ,
caufe un froid trop vif pour les negres.
Une obfervation que nous fîmes le 24 décembre au
morne delà Calbaffe, qui n'eft qu'une partie de cette même
montagne , fera connoître quelle diflérerice il y a entre la
température de ce féjour & celle du Fort-Saint-Pierre. Le
thermometre à mercure y fut expofé à l'ombre vers les
neuf heures & demie du matin, il étoit à 18 deg. tandis qu'à
la même heure un thermometre à efprit-de-vin étoit à z 8
deg. au Fort-Saint-Pierre,ce qui veut dire à-peu-près 24 deg,-
de celui à mercure ; à ce point de chaleur ils ne différoient
ordinairement l'un d'avec l'autre que d'environ 4 deg, •
Dans la partie
méridionale OC^
cidentale de-rifle» •
•Valeur de cesterres.
Aux environs de
la montagne Pelée '
& â la Cabefterre^
Différence de cel- '
les qui approchent
du cehtre de cette
niontagnCi
Elles font tonjours
couvertes de
brouillard & malfaines.
Le froid que ces
vapeurs y occaiionnent.
w.