Le Rosier de Cliicn est commun dans les haies, les buissons et sur le bord des
bois; il fleurit eu juin et juillet.
39. ROSA collina.
H. rarnis glabris, aciiïeatis,- foîiis c 5--]
foliolis, simpliciter dentatis, suhlùs puhescentUm.
1 i'illosisi'e; caljcmis lacinils
alterne pinnalifidis ; s!/lis villosis piihescentibusve,
capitatis.
ROSIER des rolliitcs.
R, à rameaux gliibrcs, ormés d'aiguillons;
l'cuillcs composées de niiiq à sept iulioles
simplement denices, velues ou pubescciuos
en dessous; à découpures du calice aller,
nativcmeni pinnaiiiidcs ; à slylcs velus ou
pubesccns, rcuuis eu Lële.
. p. 58. t. 197. WiLLD. Sp. -1. p. io;8. Pom. Dlct. ]'.ni
ROSA coUina. .ÏACQ. Fl. Aust. a. p. 58. t. 197. WILLD. Sp. a. p. 1078. Pom. Dlct. ]'nc, G.
p. 289. LOIS. Fl. Gall. 297.
ROSA dimietorum THUIL. L'I. Par. ASO. I^^OIS. F
. Gall. 297. MiiaAT, Fl. Par. 189.
BOSA knicanlha. Lois. Not. 82.
ROSA ohtusifoUii. Dtsv. 1". .Tourii. Bot. vol. 2. p. Si;. Lois. Not. 82.
ROSA canina. Var. T. DESV. Jouni. Bot. septembre 1813,
p. ii4-ri5.
Ce Rosier ne <!iiï(>re point du procèdent quaut au port et aux principaux caractères;
on le distingue seulement à ses feuilles toujours pubescentes ou plus ou
moins velues en dessous. Aux variétés que M. DESV.VUX a signalées, on pourrait en
ajouter encore beaucoup d'autres d'aprîis les mêmes considérations qui ont eio
présentées en parlant du Rosier de Cliien.
Le Pxosier des collines croît dans les mêmes lieux que le préce'dent, et il esî
souvent confondu avec lui. Le tems de sa fleuraison est le même.
40. ROSA stylosa. ROSIER à longs styles,
R. ramis gliihn's, aculeatis ; foîiis c 5-7 R. à rameaux glabres, armés il'aiguillons; à
foh'olissimplicilcrdenUilis, subtils i'i/hsis; l'cuilles composées de cinq à sept folioles
calycinis laciniis alterné pinnatifulis ;
stylis ghibris, in columnmn coalitis.
ROSA stylosa. DESV, I
septembre i8i3, p.
. Journ. Rot. vol.
i3. t. 14. {excl. i
inpleinent ilcntées, velues en dessous, a
déconinircs du calice alternativement piniiatilldc
» ; à styles glabres, réunis en colonne.
. 317. Lois. Not, 80. DESV. 2'. JourD. Bol.
Î-)
Le Rosier à longs styles ne dillere que par uu seul caractère de l'espèce précédente;
ses styles sont glabres, réunis en une colonne longue de deux lignes
et terminée par une tète irrégulière formée par les .stigmates. Cette disposition
des styles donne h ce Rosier des rapports avec celui des Champs, mais il en
diffère totalement par le port.
Ce Rosier croît aux euvirous de Poitiers; il lleurit en juin.
RECHETVCIIES HISTORIQUES, USAGES 5 P n o r u i i Ï T i i s ET CULTUIIE.
La Rose est la reine des fleurs. A l'élégaure , h la beauté des formes, elle
réunit la fraîcheur cl l'éclat des couleurs les plus agréables ; et, comme si la nature
s'était plue a la combler en même tems de tous les dons les plus précieux, elle
a joint, a ses autres qualités brillantes, un parfum délicieux, qui seul eiit sufii pour
lui mériter une place distinguée parmi les autres végétaux, quand bien uu''mc
ses formes et ses couleurs n'eussent eu rien de remarquable.
Les Poètes anciens, comme les modernes, ont célébré dans leurs vers les
qualités et les charmes de la liose. Toujours elle a été prise par eux pour
l'emblème des plus belles choses, et pour le ternie des comparaisons les plus
riantr-ç et les plus ainuibles. Partout on eu a fait le symbole de la pudeur, de
î'iimocence, de la grâce et de la beauté.
La forme élégante de la Rose, sa couleur aimable, son parfum délicieux furent
de tout tems le sujet d'une infinité de métapiiores qu'on retrouve dans toutes les
langues, et qui, répétées depuis des milliers d'années, n'ont point perdu leur
agrément. On formerait plusieurs volumes en réunissant tous les vers qui ont été
composés pour célébrer la Rose. Nous nous bornerons h citer quelques-uns des
plus remarquables, parmi lesquels ils faut placer ceux d'Anacréon, parce qu'ils ont
été imités par les Poètes de tous les pays, et qu'ils prouvent la prédilection qu'on a
toujours eu pour cette fleur. Les voici traduits en vers latins par Henri ÉT1F.N^•E :
Posa, boiios dceiis<|ut> fïomm,
Rosu , eura atiior(£ue veris,
îlosa, e.-Eliium est vol 11 ptas.
Roseis pner Ciiliures
Cnpm implicBl coronis,
CLiirituin clioros li'ecpientans. AyACfi. Tracl.
Parmi les Poètes anciens , les uns ont dédié la Rose au fils de Vénus , les autres à
la déesse elle-même, qui surpassait eu beauté toutes les autres divinités, comme
la Rose l'emporte, par l'éclat de sa couleur, sur toutes les autres lleurs.
Ce ne fut pas assez pour les Poètes d'avoir consacré la Rose à Vénus ou à
l'Amour, leur imagination voulut donnera cette fleur une origine extraordinaire et
surnaturelle. BION (1) la fait naître du sang d'Adonis, qui, selon la fable fut
tué par uu sanglier suscité par Diane, à la prière de Mars, jaloux de la préférence
que la déesse de Cjthèrc avait accordée à ce jeune prince.
Un autre Poète suppose seulement que la Rose était naturellement blanche , et
qu'elle changea de couleur en se teignant du sang d'Adonis (a).
AXSONE raconte une autre fable, dans laquelle i! fait naître l'incarnat de la Rose
du sang même de Cupidon (3).
Enfin parmi les peuples modernes, les Turcs supposent que la Rose n'a été teinte
de ses belles couleurs que par la sueur et le sang de Mahomet.
BtiBaAKD, un de nos plus aimables Poètes, épris des charmes d e l à Rose, ne se
contente pas de la peindre; il lui prête une ame, il lui parle comme si elle pouvait
l'entendre, et il lui dit dans un anïoureux transport :
Tenilie fniit ctes pleurs do l'auroru,
Objet des b.iisers du zépliir,
lieine de l'empire de Floie
llàle-toi de l'épanouir.
Que dis-je, Iiélaç ! di(TÎ-i-e pncorG,
Diflcve UQ moment de l'ouvrir ;
L'instani qui doit le faire éelore
Est celui fpii doit le flcirir. Oi/a anacr.
(i) Voe, \ee Veneri 1 periit pulnher Adonis.
La c II ry m arum tamum Venii? eiTiindii, quantum Adonis
Sanguuiis fundii ; liiec vero in terrà eonvertimiur in flores :
Sanguis itosain gigiiit, sed laelirjmoe Anemonem.
BIOK, in Adonidis Epitb. Irad.
(î) Ipsa qiiidem studiosa siium defendit Adonini
(irudivus stricto quem petit ense feros.
AHivii durii« vestigia dura Roseiis,
AU)a<pio divino pieta eruure Rosa e.çt.
(•"5) Siilu« ut tenuis sub acumine puiicti
Eliciat tenerum, de quo liosa uata, eruurem. CDÏLI.. YII. V. 76.