long-tems clans le climat de Paris , où les rigueurs de l'Iiiver finisseut toujours par
Je faire périr. Les anciens cslimaieiil parliculièremeiit son Glaud pour nourrir
les Porcs.
En Barbarie, le bois du Clièue Ballotc est employé pour plusieurs sortes d'où»-
vrages ; son bois est compacte et îrès-dur, comme celui de l'Yeuse.
Le Chêne Liege croit dans les terrains secs et moi.t.icux du midi de !a France,
u Ou en voit une grande qnanlilé dans les pays de Condom, de Nérac et dans
les Laudes de Bazas, ([ui s'ctendcut )iis<jua Bajoune. On eu voit encore en Espagne
, en Italie, en Provence et en Langncdoc. Dans la plupart de ces provinces,
tous les Licges furent gelés lors du grand hiver de 170g; mais peu à peu
ce dommage s'est réparé, et les Licges y soiil maiulcnanl aussi communs qu'ils
l'étaient avant cet accident.
(t Le bois de cet arbre penl être emplové aux mêmes usages que celui du
Chêne vertj mais la ]);n tic la plus utile est, sans contredit, son écorce extérieure :
on eu fait des bouchons, des talons de souliers, des bouées pour les vaisseaux,
des chapelets pour soutenir les (ilels des pêclieurs à la surface de l'eau, et quantité
d'autres choses. On brûle encore cette écorce dans des vaisseaux bien fermés,
pour en obtenir mie poudre noire qui s'emploie dans les arts : c'est ce qu'on appelle
Doir d'Espagne. DLH\.MEI..))
On emploie aa.-^si, ponr nager facileincut, une sorte de casaque garnie de Liège,
qu'on appelle scaphandre. PLIM; ( liv. xvi, chap. 8 ) nous apprend que les femmes
de l'antiquité en garnissaient leurs chaussures d'hiver connue c'est encore en usage
aujourd'hui. On en fait des toitures dans quchjucs parties de l'Espagne. Sou Glaud
est, dit-on , le plus rcclierché des Pourceaux. M. Rose dit que les hommes pourraient
le manger au besoin. On prétend que les Espagnols le mangent grillé comme
les Châtaignes , et nous nous sommes effectivement assurés par uous-mèmcs qu'il
n'avait rien de désagréable au goût.
Voici les procédés employés pour détacher l'ccorce des Lièges. « Lorsque ces arbres
ont atteint douze à quinze ans, on peut faire la première lire, c'est-à-dire,
enlever l'écorre pour la pi-emil-re fois ; alors elle n'est propre qu'à brûler. Sept ou
huit ans ensuite on fait une seconde tire • mais cette écorce ne peut servir qu'à
faire des bouées ou a d'autres usages grossiers. La troisième tire se fait encore
au bout de huit autres années, ou plutôt, si l'écorce se trouve avoir acquis assez
d'épaisseur pour en faire des bouclions ; c'est le tcms oii elle commence à être
de bonne qualité. T.'éi-orce des arbres les plus vieux est la meilleure do toutes.
)) Un arbre qu'on écorce ainsi tous les huit, neuf ou dis ans, peut durer
cent cinquante ans el plus; ce qui prouve (|ue le retranchement de cette écorce
ne lui est nullement préjudiciable.
» La véritable saison pour ejilever Té
est pendant la seconde sève de juillet
et d'août. Alors, avec une petite coignée,,
dont le manche se termine en coin
par le bout, on fend l'écOTce des Lièges ,
à conuncucer vers les branches juss
qu'auprès des racines ; cnsiiite on termine o
Suivant que l'arbre est plus ou momsgros, on fait trois ou quatre incisions
longitudinales; ensuite , avec le dos ou la douille de la coignée, on frappe sur l'écorce
extrémités par une coupe circulaire.
pour l'aider à se détacher, et l'on achève de l'etilever en introduisant l'extrémité
du manche de la coignée entre le bois et l'écorce.
» Il faut surtout prendre garde de ne pas cndonunager une peau fine qui est
adhérente au corps de l'arbre. Les Bayontiais appellent cette peau le Lard ; c'est
ce qu'on nomme ordinairement Liber. Celte peau produit le Liège ; si elle était eue
CHÊNE. 189
1 former jusqu'à ce que le Lard fût rétabli; mais pour
QUERCUS.
levée , il ne pourrait plus s'ei
cela il faut attendre plusieurs années.
P i e d s * ^ " / ' " ' ' ' " ' ' ' ' ' ' ^^ d'environ quatre à cinq
pieds , puis on en coupe les bords avec un couteau propre à cela e on les eratte
ensuue avec une espèce de plane sembh.bic à celle d'ont'se servent 1 1 eCs
aûn d en rendre a superficie pins unie. Enfin on les flambe avec le mauvais Liégé
qu ou destine a bru er ; on prétend que cette dernière opération resserre les pores
I n l ! : . ' .""r? ' " J-'-itc toute' les
pièces de bois, ou avec des pierres pour les redresser
^ I r " P-^^^er P-^r le feu; on le met alors
simplement tremper dans l'eau pour le redresser ; mais ce Liège, qu'on oppelle eu
cet état Licge blanc, est beaucoup moins estimé que celui qu'ai uommo
noir a cause de la couleur que le feu du charbon a communiquée à sa superficie
Le L.ege, pour être de bonne qualité, doit être souple, ployant sous le doict'
élastique, pomt i.gueux ni poreux , et de couleur rougeirc L L dont la coul Ï
t.re sur le jaune est moins boa ; le blanc est de la plus mauvaise qualité. ncii.MEi .
Outre la consommation du Liège qui se fait en France, on en expédie beaucoup
pour les pays du nord et dans un grand nombre d'autres contrées : on en fait
enfin l'objet d'un commerce considérable.
M. Bosc 5e plaint, avec raison, du peu de soin que l'on donne à la multiplicatrès
ra." '
s o i f c u i t r ' ' ' mange les Glands du Chêne cuspidé, soit crus,
C'est snr le Qnera^ coccifora, petit arbrisseau qui croit en buisson dans les
terrains pierreux, andes et sablonneux de nos provinces méridionales , que vit le
Coccus Ihcis, insecte de l'ordre des Hémiptères, employé dans la médecine comme
cordial et astringent, sons le nom de Kermès, et dans les arts, pour teindreeu rouge,
sous celm de Graine d'eearlatc.
Rien (le plus singulier que l liistoire des Kermès. La femelle, imniohile cl collée
les rameaux ou les feu,Iles, dont elle pompe le sue avee un bee alongé qu'elle y
msere, ressemble a une excroissanee, h une Galle. bien plus qu'à un èlrê vivant Lo
ma e, qui est a,le et beauem.p plus petit, voltige autour, et se prou.éne snr elle avant
do lafeeonder. Apres la fécondation, elle s'aceroit, s'enfle jusqu'il la Grosseur d'un
po.s, dont ejeprend aussi la figure. De blanchâtre quelle était, elle devient d'un
violet no>r. Morte, dessiîehee, elle sert encore quel,,ne tems d'abri aux oeulli qu'elle
contient, et même aux petits qui en sortent.
C'est en cet état qu'on la recueille pour l'usage des teinturiers. Des femmes font
cette rec^o te an mois <le |uiu avant le lever du soleil, m détachant les grains avec
1 ongle. Elle est plus on moins abondante suivant que l'hiver a été doux ou'rigoureux.
On ne trouve ordinairement le Kermès que snr les jeunes plantes, et surtout daus
les endroits les plus chauds et les plus exposés il l'ardeur du soleil. C'est aux bil'ureauons
des brauclies qu'il est le plus abondant. I>„ur que les pousses soient toujours
iiouïclles et .lonueut du Kermès , ou a coutume de couper la plante avant
qu elle soit adulte. C'est probablement ce qui fait qu'ou trouve rarement des Glands
sur ce petit Cliene.
EVIEIUC, dans l'Histoire des plantes des environs d'Aix, par GAMOU est entré
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