pouces, iVim aspect magiiirique. Lcnr calicc est composé de huit,ou neuf folioles
doQt les extérieures, plus loiigues et inej^alcs, sont éflechies, et les inte'rieures,
ovales , algues et droites, sont quelquefois un jieu colorées de rouge à leur sommet.
La corolle est composée d'un très-grand nombre de pétales oblongs, rétrécis iuférieureinent,
évasés dans leur moitié supérieure, et le plus souvent découpés en
leur limbe. Les étamines sont nombreuses, longues de dix à quatorze ligues,
et les ovaires , au nombre de six ou neuf, ovales , couverts d'un duvet cotonueux et
blanchâtre, surmontés chacun d'un stigmate membraneux, plissé en dehors et
d'un rouge très-vif. Il leur succède autant de capsules loiigues d'un pouce, couvertes
de poils roussàtres, s'ouvraut longitudinalement eu dedans et renfermant
cinq à sept graines.
Cette jïlautc esl originaire de la Chine où elle a été trouvée dans les montagnes
de la province de IIo-Nan. Elle fleurit dans noire climat en avril et mai.
La Pivoine en arbre est cultivée depuis plus de quatorze cents ans eu Chine,
sous le nom du Moulan. C'est d'après les demandes réitérées de Sir Joseph BANKS
qu'elle a été apporte'e a Londres en 179.^. Neuf ans après, en i8o3, elle a clé
introduite eu France dans le jardin de la ^Malmaison, et depuis trois ans cette
superbe plante se trouve chez <{uelques-uus des principaux fleuristes de la capitale,
entre autres chez 1\DL BOVRSKAU, Noisnixi: et VILMORIN-ANDRIEUX. NOUS en avons
TU ce printems (en i S i j ) phisieiu's pieds en fleur. La beauté et l'odeur délicieuse
des fleurs de cette plante l'ont rendue, chez les Chinois, l'objet d'une culture
particulière. Ils en connaissent, dit-on, plus de deux cent quarante variétés. 11
y a des Montans rouges, pourpres, amuranthes, jaunes, blaucs, bleus, violets
et même noirs, ce qui, quant à cette dernière couleur, n'est probablement pas
plus véritable que la Rose noire de certains amateurs français. Les Chinois donnent
aussi au Moutan le nom de Iloa-Ouang, roi des fleurs, h cause de sa beauté,
et celai de Pc-Leang-Kin, cent onces d'or, 'u cause du prix excessif où les
furieux portèrent autrefois certaines variétés. Au reste, il y a probablement
beaucoup d'exagéralicm sur ce qui en a été écrit (1).
Cette Pivoine se cultive eu terreau de bruyère, on la laisse on pleine terre;
niais comme elle est encore rare et chère, on la garantit du froid par des cages
vitrées qu'on a soin de couvrir de paillassons pendant les tems de gelée. bLIIe
craint la grande humidité et un soleil trop ardent. On la nmitiplio par les jeunes
pousses qui partent des racines et par les marcottes. L'un et l'autre moyen sont
Jongs et demandent beaucoup de soins. Elle n'a point encore donné, en Franco ,
de fruits qui soient parvenus à leur maturité parfaite. Elle ne pourra devenir
commune que lorsqu'on la multipliera de graines. Il est probable que si elle
était transportée dans le midi de la France, elle pourrait y rester en tout tems
eu pleine terre, qu'elle y prendrait un plus grand accroissement et quelle ne tarderait
pas a porter des fruits <[ui donneraient de bonues graines.
E X P L I C A T I O N DE L A P L A N C HE
Fig. I. Sommité d'un rameau de Pivoine Moatan portant uuc fleur.
Fig. 2. Une partie île la tige.
Fig. 3. Un fruit composé df; six copsules.
(0 Vojez les mdmoirca
VoL 3. p. 461 à 4;8.
i des Quuois, pur la