ventre; de forte que le jaune diminue à proportion que le poiffon
augmente : alors il eft tems de les mettre dans de plus grands endroits
avec l’eau qui les contient. Nous avons vu dans le genre des carpes, que
les poiffons fortent de l’oeuf dans l’eipace de neuf jours. 0); mais il eft
poflible que les truites aient befoin de cinq femaines pour fe développei.
Mais quand Mr. Jacobi dit qu’elles fortent la tête la première & qu elles
apportent le jaune avec elles; cette particularité ne me paroit pas
vraifemblable, vu qu’en général la conftitution de leur corps eft affez
femblable à celles des autres poiffons à écailles.
L A T R U I T E B R U N E.
X X I I IEME P ,L A N C H E.
C ^ e tte belle truite eft une variété de la précédente. Elle en diffêie non
feulement par la couleur, mais auiïï par l’endroit de fon féjour. La tête eft
plus groffe & d’un brun noir. Lorfque la bouche eft fermée, la mâchoire
fupérieure avance un peu fur l’inférieure, & elles font toutes deux garnies
de dents pointues, auffi bien que le palais & la langue. L iris èft bleii, &
la prunelle noire, avec une bordure rouge. Le dos eft rond, & les
côtés font biuns jufqu’à la ligne latérale, & font garnis aufli bien que la
tête de taches violettes. Au-deffous de la ligne, les côtés font dun blanc
jaunâtre avec des points rouges, pofés fur un fond brun, avec un anneau
blanc autour. Le ventre eft blanc & plus gros que dans la précédente.
Je trouve le même nombre de rayons à la membrane des ouïes & aux
nageoires, fi ce n’eft celle de la queue qui en a quelques-uns de plus,
& qui eft par conféquent plus large que dans le poiffon précédent. Sa
couleur eft biune; cependant les nageoires du ventre, de lanus & de la
queue offrent un mélange de jaune. Elle habite comme les auties,, Jes
ruiffeaux dont l’eau eft pure & froide, & qui ont un fond de. cailloux;
toute la différence, c’eft qu’elle préfère les ruiffeaux ombragés. Elle eft
d’un meilleur goût que l’autre. Selon Pontoppidan, les truites biunes de
Norwège après avoir pris quelqu’accroiffement, fortent des petits îuiffeaux,
pour fe rendre dans la mer du Nord 0). Dans tout le refte, elle reffemble
à la truite ordinaire ; ainfî il feroit inutile de nous y arrêter plus longtems.
J’ajouterai feulement, que comme fa chair devient rouge par la. cuiffon,
plufieurs perfonnes dans ce pays & dans les environs de Danzig yO, la
prennent pour une truite faumonnée, & plufieurs auteurs font du même
avis q) : cependant elle en diffère comme nous venons de le voii.
n) J’aivulamême chofe dans les oeufs de perches. p ) JC/em. MiiT Pifc; V. p. 19. n. 9.
-o) Nonr. a. Th. p. a la. i ) Bzckm. Churm. 1, Th,P. 569. Richt, p. 878.