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Dresde; & d’ailleurs, comme les autres auteurs ne font point mention*
de ce poiffon, il y a apparence que la longueur de fes nageoires ne font
qu’un accident particulier, ou une tromperie de quelque marchand de'
curioiités naturelles. On rions dit auffi, dans un nouvel ouvrage f~), que
le barbeau fait fes petits au mois d’Août: mais c’eft peut-être une fâuté
d’impreflion ou de copifte; car ce poiffon n’eft point vivipare & ne fraye
point en Août.
De h. manière de faire éclorre des oeufs de poijjon.
X I X e*“ P i a n c h e.
I ’au ro is dû traiter cette matière au commencement; mais comme il
n’y a pas longtems que j'ai eu occaiion de faire des expériences là-deffus,
j’ai cm devoir fans délai en publier le réfultat, puifqu’il a une grande
influence fur la multiplication & le traniport des poiffons d’un lieu à un
autre. Le tranfport des poiffons dans d’autres eaux eft non feulement
coûteux, mais entraîne aufli beaucoup de difficultés. D’un côté, on ne
trouve pas toujours les poiffons dans les tems les plus favorables au
tranfport"; d’un.autre côté, ils meurent fouvent en route, fur-tout lorfque
la diftance des lieux eft confidérable. Divers poiffons, comme la traite,
périffent au moment où on les pêche; d’autres, comme les loches,
meurent lorfque la voiture s’arrête après avoir été en mouvement : un
grand nombre fouffrent beaucoup quand ils font maniés & fecoués. On
peut, félon moi, éviter tous ces inconvéniens, en faifant éclorre dans des
étangs ou des lacs les oeufs fécondés. Comme je n’ai point de lacs à ma
difpofîtion, j’ai fait ces expériences dans ma chambre. M. Lund combat la
poflibilité de cette méthode a) ; mais mes expériences prouvent le contraire.
Je fis prendre dans la Sprée des herbages où il y avoit des oeufs de
perche, de brème , de rotengle, de bordéliêre, de roffe, d’able & de
plufieuis autres. Je les fis apporter dans un peu d’eau; je les mis enfuite
dans un vafe de bois plein d’eâu de rivière, que je fis renouvefler d’un
jour à l’autre ; & au bout de fept jours, j’eus le plaifir de voir mon eau
peuplée de plufieurs milliers de petits poiffons. Comme le vafe étoit refté
dans une chambre expofée à la chaleur du foleil, & que les eaux dans
lefquelles on veut faire éclorre des oeufs ne jouiffent pas toujours de cet
avantage, j’ai fait les expériences fuivântes : Je fis mettre dans quatre
vafes les herbes où étoient les oeufs; j’expofai l’un au foleil du midi; le
fécond au foleil du matin; le troifième au foleil du foir, & je fis porter le
quatrième dans un endroit où le foleil ne donnoit jamais. Le feptiême
f ) Onomat. H, N. C. Tom. II. p. 137. a) Schwed. Abhandl. Tom, XXIH. p. 191.