bordéfière & la gibéle, il n’auroit dû en décrire que vint-cinq. Cependant
il en compte treïite-jtrois : mais la ferte,; la raphe & l’orphe, font chez
lui chacune deux poiffons différens. Je laiffe à d’autres naturaliftès à
décider à. quelle efpèce il faut rapporter le picho i) & l’albo k) de Salviari,
le waper l) de Willugby, la bambelle m) de Gefher, ainjl que la bubulca ri)
de Bellon. Kæmpfer o) nous donne enfuite la defcription de la doïëè de
la Chine ; Hafelquift p) nous a fait èonnoître une carpe de l’Orient & du
Nil y); Gardon en .a décrit une de l’Amérique' r); Gronov, une du Cap
de Bonne - Efpérance s) ; & nous devons à Linné la defcription de
l’Itbarus t).
Les fix; nouvelles efpèe,es jointes à celles que j’ai rapportéês, font'
trente -fix efpêces. connues du tems de Linné. Mais comme cet auteur
.omet la.bordelière, la reine des'carpes, la gibêla', le picho, l’albo & la
carpe orientale de Hafelquift, il ne décrit que trente, efpêces. Aijh vérité,
il en compte trente-une: mais-le dentex de Hafelquift eft un faumon;
il l’a donné pour tel: & c’eft ce que Forskaida confirmé. Retranchons
maintenant l’itbare, que je crois être fon ide, & il ne reliera proprement
à Linné que vingt-neuf efpêces. .Depuis ce tems-là Lepéchin u ) &
Forskaol x) ont découvert chacun une nouvelle efpèce; & j’en ai obfervé
trois, que je. décrirai bientôt; dont Linné ne fait pas 'mention; de
forte que, autant que je puis faire foi fur les defcriptions des auteurs, &
fur les poiffons que j’ai eu occafion d’obferver, je. crois qu’on peut compter
.■trente-deux efpêces fous ce genre. Je n’en décrirai ici que vingt-huit,
parce que je n’ai pu me procurer des deffins exaéts desitrois' autres.
Les auteurs les plus anciens qui ont écrit fur l’Ichtyoldgieÿ: ont traité
les poilfons de ce genre avec beaucoup d’obfcurité & dê'défprdre. Ceux
qui ont divifé les poiffons félon les endroits de leur féjour, où qui les ont
diftribués par ordre alphabétique, ne nous difent-rien de pltfs fàtïsfaifant
à cet égard, que ceux qui n’ont adopté aucun fyftème ou claflification.
Dans lès uns & les autres, les figures font mauvaifes, les.defcriptions
infuffifantes & les efpèçes confondues. Willughby, qui vers le milieu du
dernier fîècle fe diftingua-dans cette partie, obfefva le premier le nombre
des rayons des nageoires, & attribua comme caraétèrès diftiniftifs1 au
gem-e des câi-pes, une bouche fans dents & une feule nageoire dorfale.
Artédij) célèbre ichtyologifte, qui vivoit au commencement de ce
fiècle, eut aufli égard dans la détermination des genres, aux rayons des
i ) Syn. p. 0.6. y ) L. c.- p. 435. Cyprinus Nilôâcus. L.
jfc-) — p. 06. . r ) 1 Cyprinus Americanus. L.
.../) — p. 11. ' <0 Zoop. n. 199. Cyprinus Conoiynchus. E._
mî — p. 20. O Cyprinus Jobarûs L.
n) p. 33. • u) Rei£ 2 Th. T. .9. f. 45;
o) Japan 1 Th. p. 155. Cypr. Aüratus. L. x ) Defcript. Anim. p. 71. n. 103.
p ) China, p. 434. Cypr. Orie.ntaiis. V 1 y ) Gen. p. a. & Syn. p. 3.
opercules des ouïês. Cette méthode caraétérife diffërens genres aufli bien
que. celui des carpes. D’ailleurs fes defcriptions font beaucoup trop courtes,
& ne donnent pas toujours une idée parfaite des poiffons.
Klein dont l’eiprit fyftématique caraétérife fes ouvrages,; publia, au
milieu de ce liècle, un traité des poiffons; & pour mieux faire connoître
les rpoiffons de ce genre, il ieS .divife en quatre ^), & y fait entier
les variétés comme différentes efpêces j ) r j
Quelque tems après, Gronov publia fur l’ichtyologie un ouvrage, où
les carpes font défignées félon le fyftème d’Artédi, & rangées fous deux
divifions b). Mais comme il compte dix-fept elpèces, & qu’on en trouve
treize dans la fécondé divifion, on ne fauroit tirer un grand avantage de
fa méthode. Un autre? ouvrage s) du même auteur, qui-parut en 1763,
n’approche pas plus du but. Il y range les carpes fous trois divifions; mais
la fécondé, qui comprend les carpes étroites, renferme toujours onze
efpêces. Vers- le même temS, Cramer nous fit connoître les, carpes de là
Bafiè-Autriche d) : il fuit la méthode d’Artédi;. & faifant naître des doutes
fur le nombre des rayons & la durée des couleurs, il augmente encore
l’obfcurité & l’incerfitude. Après Cramer, Wulff nous donna les poiffons
de la Pruffe e) : ouvrage peu important,' fans defcriptions particulières,
& où le peu d’exaétitude de la plupart des citations a fervi à induire en
erreur plufîeurs de ceux qui l’ont fuivi. Le célèbre Linné fuivit en grande
partie Artédi dans la détermination des poiffons, & crut perfeétionner là
méthode en rangeant fous quatre divifions ce genre nombreux. Mais
comme les trois premières ne contiennent que fept efpêces, & que la
quatrième en comprend vingt-quarte, dont la plupart ont les nageoires
rouges & fouventle même nombre de rayons, il eft difficile, d’après la
la courte defcription qu’il donne de chaque poiffon, de le diftinguer
exactement.- H y a quelque tems que M.' Muller, confeiller d’État en
Dannemarc, nous a fait connoître les carpes de fa patrie f ) ; & il ne
les décrit que félon Linné. M, le profeffeur Lefcke a décrit celles dé
Leipzig g ) , & M. Pennant celles de l’Angleterrë h). Ces ouvrages , qui
ont affurément beaucoup de mérite, ne jettent pas cependant fur cette
matière toute la lumière qu’on pourrait délirer.
Le- célèbre Duhamel a aufli décrit les poiffons qu’on trouve dans fa
partie i) ; mais comme fes figures ne font-pas coloriées, il m’arrive
quelquefois d’être dans l’incertitude & de douter fi quelques-uns font les
mêmes que j’ai décrits, ou fl ce font des poiffons particuliers à la France:
. {) i. Cyprinus MiiT Pifc. V, § 34. 4. Brama
§ 36. 3. Myftus § 37. 4. Leucifcus § 33.
a) Cyprinus n. 4. Brama n. 4. Myftus n. 4.
b) Mufeum Ichthyol. Tom. I. Anno 1754.
Tom. II. 1756.
Zoophyl. Gronov. 1763.
d) Elench. vegetab. & Animal. 1756. p. 390.
e ) Ichthyol, regn. BoruiT
f ) Zool. Danic.
g ) Specim. Ichthyol. Lipfienf.
h) Britt. Zool. Vol. III, g.
i ) Traité des Pêches.