xgo D r. t A L o ch f. F n a n c -h.e.
petite, aufïï bien que l’oeil. La bouche n’a point de dents. Le corps eft
rond, marbré de taches grifes & blanches, & couvert de petites écailles,
dont j’en ai repréfenté une fur la planche plus grande que nature. La ligne
latérale a une direétion droite, ainfi que le ventre & le dos, entre lefquels
elle va depuis la tête jufquà la queue. Les nageoires font grifes; celles du
dos & de la queue font garnies de lignes brunes & pointillées.
Ce poiffon n’a guère plus de trois ou quatre pouces de long. On le
trouve en abondance dans tous les petits ruiffeaux qui ont un fond dé
cailloux ou de pierres. Il eft fur-tout naturel aux pays de montagnes;
Dans nos contrées, on le trouve en abondance dans le Bober, la Neiske
& près de Treuenbriezen; & en France, dans la Seine.
La loche meurt dès qu’elle eft fortie de l’eau, & même quand elle refte
pendant quelque tems dans une eau trop tranquille. Comme dans ce
dernier cas elle perd beaucoup de fon bon goût, il faut avoir foin d’agiter
les vailfeaux dans lefquels on la tranfporte du marché, ou de la rivière à
la cuifîrie. On la fait auffi quelquefois mourir dans du vin. Si l’on veut la
conferver pendant quelque tems, il faut la mettre dans une huche trouée.,
& la mettre au milieu du courant d’une rivière, afin qu’elle reçoive toujours
de l’eau nouvelle. La chair délicate de ce poiffon furpaffe celle de tous les
autres pour le bon goût, fur-tout aux mois de Novembre & de Mai; &
comme elle eft de facile digeftion, les perfonnes foibles & valétudinaires
peuvent en manger fans danger.
La loche vit de vers & d’infeétes aquatiques. Elle fraie en Mars, &
multiplie beaucoup. Quand elle eft petite, elle devient fouvent la proie
des autres poiffons. On la prend avec des filets légers, le carrelet, la
louve & la naffe, que l’on place dans le courant de la rivière. On prétend
que le goût de ce poiffon eft plus délicat quand on le fait mourir dans du
vin ou du lait. On le marine comme les lamproies, & on peut le garder
longtems de cette manière.
On peut auffi traniporter ce poiffon d’une eau dans une' autre ; cependant
il eft néceffaire alors de le faire dans un tems frai, & de tenir dans une
agitation continuelle l’eau dans laquelle on les tranfporte. C’eft ainfi que
Frédéric I , roi de Suède en fit venir d’Allemagne, & les naturalifa dans '
fon pays. La St. Martin eft le tems le plus favorable pour cette opération.
Pour conftruire des foffes à loches, il faut choifir dans un rùiffeau, un
endroit qui ait un fond de cailloux, ou qui reçoive de l’eau d’une fource.
Cette foffe doit être profonde de la moitié de la hauteur d’un homme-,
longue de fix à huit pieds, & moitié auffi large. Elle fera garnie de planches
percées, ou revêtue d’un ouvrage de vanier, de manière cependant qu’il
y ait une efpace d’un demi-pied entre cet ouvrage &les côtés. Cet efpace
fera rempli de fumier de brebis bien entaffé. Alors on conduira l’eau dans
la foffe, & on garnira l’ouverture d’une plaque de fer-blanc trouée; non
feulement
feulement afin d’éviter l’entrée des corps étrangers , mais auffi celle des
rats d’eau. Au-deffous, on pratique à la même hauteur, une iffue à l’eau
fuperflue, & on y met pareillement une plaque de fer-blanc. Il doit y
avoir trois à quatre pouces de fond plein de cailloux , & avec quelques
greffes pierres, afin de fournir au poiffon des endroits propres à frayer.
Les loches que l’on met dans ces foffes, trouvent une nourriture abondante
dans le fuc du fumier & dans les vers qui s’y forment. Cependant on leur,
donne auffi du pain de chenevis ou de la graine de pavot. Comme elles
multiplient en grande quantité, & qüe le grand nombre de petits pourroit
les empêcher de croître, on fait bien de fe conduire à cet égard comme
pour les carpes; c’eft-à-dire d’avoir trois foffes: l’une pour le frai; l’autre
pour l’alevin, & une troifième pour les loches deftinées à la cuiline.
Le foie & la véficule du fiel font grands. Le canal inteftinal eft court.
Le coeur eft en lofange & d’un roùge vermeil. Quand on confidère la
queue de ce poiffon au microfcope, on diftingue .aifément la circulation
du fang. Il y a quarante vertèbres à l’épine du dos, & vingt côtes de
chaque côté.
Ce poiffon fe nomme :
Gronlirig, en Suède.
Piskofop, en Ruffie. -
Hoogkyher, en Hollande.
Loche & Groundling, en Angleterre.
hoche franche Si petit harhot, en
France.
Schrrierl, dans prefque toute l’Allemagne,
Schmerling, Schmerlein, enPruffe.
Gründel, Gründling, Bartgrun-
del, en Siléfie.
Smerle, Smirlin, en Saxe.
Grundel,• en Autriche.
Smerling, en Dannemarc.
Part. I