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138 D e i i a G R A N D E M a R Ê N E .
L A G R A N D E I A R È N E.
S A $ ÿ i ïM O M A R Æ N A.
X X V I I ÎME P l a n c h e .
Le corps blanc; la mâchoire fupérieure tronquée : Salmo corpore albo,
maxilla fuperiore trun.ea.ta. B. V I I I . P. XI V . V. XJ. A. X V.
C. x x . D. x i v.
I ja mâchoire fupérieure tronquée & large par devant, & le corps blanc,
eft une marqué fufiifante qui diflingue la marène des autres efpèces de
faumons. On voit huit rayons à la membrane des ouïes ; quatorze aux
nageoires de la poitrine; onze à celles du ventre: quinze à celle de l’anus;
vingt à la queue, & quatorze à la nageoire du dos..
La tête eft tronquée; la bouche fans dents, & petite à proportion de
celle des autres poilfons du même genre. La mâchoire inférieure eft plus
étroite & plus courte que la fupérieure, & eft couverte quand là bouche
eft fermée. Au bord de la mâchoire fupérieure , on voit deux petites
ouvertures rondes. Le nez & le front font noirs, de même que le dos-,
qui eft rond. Le menton & le ventre font blancs. Les yeux font gros; la
prunelle noire, & forme un angle aigu vers le mufeau. L’iris eft argentin;
les joues jaunes; les opercules des ouïes bleuâtres, avec une bordure
blanche. Lés côtés font bleuâtres au - deifus de la ligne, tirant fur le
jaune; au-delfous, ils font argentins a>)'y La ligne latérale, qui eft garnie
de quarante-quatre points blancs, fait'une petite;neourbure près de la
tête. Les nageojres de la poitrine, du ventre ,,qdu dos & de l’anus font
grandes; les rayons fmilfent en plufieurs branches. Elles font violettes
dans le fond ; le relie eft bleuâtre, avec une bordure noire, &' elles fè
terminent fur le devant en pointe. La nageoire adipeufe eft noirâtre;
celle de la queue eft fourchue, & on voit un; appendice à iâ nageoire du
ventre. Les écailles, qui couvrent le corps oblong* font grandes, minces,
brillantes, & fe détachent aifément.
Nous connoiffons dans nos contrées deux efpèces de marène è): l’une
petite; l’autre plus grolfe, que l’on nomme marène de Madui. Elle tire ce
a) Dans le lac Madui, oh ce poiiïon fe trouve
naturellement, on en pêche d’un côté' du lac qui
font argentins, & des gris dé l’autre côté. Voyez
Fkmming. Jâgerb. p. 450. ,
b) Les Romains parlent d’ûn-'poiflon, auquel
ils donnent le nom de murène : ce n’eft pas notre
marène, mais une efpèce d’anguille. Ils eftimoient
tellement ce poiiïon, qu’ils n’avoient pas honte de
le nourrir avec de la chair humaine. Dedius Pollion
ehgraiffoit fes murènes avec la chair & le fang des
efclaves, qu’il condamnoit à mort : car il croyoit
qu’elles erç devenoient meilleures. L’empereur Au-
gujle mangeant un jour chez ce Pollion, un de fes
efclaves caifa par hafard un plat précieux : Pollion
OALMO MaRÆNA