=o. I) v G o u j o x.
de grandes écailles. Le dos eft droit & d’un bleu non-. Au-delTus delà
ligne, les côtés font bleus, & au-delfous d’une couleur changeante
blanche & jaune. La ligne latérale eft droite & couverte de taches bleues.
Les nageoires font tantôt rougeâtres, tantôt jaunâtres, félon l’âge du;
poilfon & la nature de l’eau où il vit Ordinairement l’âge des poiifons,
le changement de nourriture ou d’eau, le tems du frai, influent fur la
couleur de leur corps & de leurs nageoires. On remarque plufieurs taches
noues far les nageoires de la queue & du dos; & la dernière eft vis-à-vis
de celles du ventre.
On trouve ce poilfon dans les lacs & dans les rivières de France &
d’Allemagne, dont le fond eft pur & fablonneux. Il eft ordinairement de
la grolfeur marquée fur la planche VHT"'. Cependant dans quelques lacs
où il trouve une bonne nourriture, il parvient quelquefois à la longueur
de huit pouces. Sa chah eft blanche, très-bonne au goût & de facile
digeftion. C’eft par cette raifon qu’on le confeille préférablement à tout
autre poilfon, aux perfonnes faibles & maladives.
Dans le printems, le goujon fort des lacs pour palfer dans les rivières:
là il dépofe fan frai contre les pierres, non tout d’un coup, mais peu à
peu; ce qui dure un mois. En automne, il retourne dans les lacs, où on
le prend en grande quantité en Septembre & en Oélobre. Alors il eft à fi
bon marché, fur-tout en Poméranie, que, félon Richter,. on en a pour
trois fous de quoi ralfafier fix perfonnes « S O n le prend au filet & à
l’hameçon. Quoiqu’il fait fans cefie expofé à la pourfuite des hommes, des
poiifons voraces & des oifeaux pêcheurs, il fe multiplie cependant en
grandfe quantité. La manière dont il fraye, fait, félon moi, que fes oeufs
produifent beaucoup plus, à proportion, que ceux des autres poiifons.
Cette multiplication & fa vie dure, le rendent très-propre à fervir de
nourriture aux fandres, aux perches & aux truites.
On trouve quelquefois une efpèce de ver folitaire b~) dans la cavité
de l’abdomen de ce poilfon. Le canal inteftinal a deux linuofités. Les
oeufs font d’un bleu clair & fi petits, qu’on ne fauroitles compter. Il à
cinq dents à chaque mâchoire; mais elles font fi petites, que dans un
poilfon long de quatre pouces, on avoit bien de la peine à les diftinguer
à l’oeil. J’ai trouvé à chaque côté quatorze côtes, & trente-neuf vertèbres
à l’épine du dos.
Le goujon vit de plantes, de vers & de jeune frai. Il aime aufli la
cervelle de boeuf; & fi l’on en jette dans l’eau, les goujons s’y ralfemblent
en grande quantité. On prétend qu’il aime la chair humaine : je ne fais
fi ce dernier fait eft certain. Si, comme le dit Marfigli c), ils préférèrent
les hommes aux chevaux qu’on avoit jettés dans le Danube, dans une
a~) Ichtyol. p. 904. furies vers des inteitins. p. 1.
i ) Lìgula pifcium. Voyez ma DiiTercation c) Danub. IV. p. ag.
Du G o u j o n . Si
guerre avec le Turc, je crois qu’il faut l’attribuer à ce que les premiers
fe corrompent plus aifément, & non à un goût particulier de ces animaux
pour la chair humaine. Ce poilfon aime la fociété, & on le trouve toujours
en grandes troupes.
Le goujon eft connu fous différens noms. On le nomme :
Gründling ou Grefiling, en Allemagne.
Greyling & Gudgeon, en Angleterre.
Goujeon de rivière, en France.
Goiffon, à Lyon.
Grumpel, Sandheß, Gründling &
Gympel, en Dannemarc.
Grondel, en Hollande.
Pokps & Grundulis, en Livonie.
L E V Ë R 0 N.
vin« P l a n c h e . F i g. v^ ;,
Le corps arrondi; dix rayons aux nageoires du ventre, de l’anus & du
dos ; Cyprinus teretiufculus ; pinnis veniralïbus, anali dorfalique radiis
decem. P. x v u . V. x. A . X . C. X X . D. x.
Cyprinus Phoxinus, C. pinna ani radiis
oélo, macula fuica adcaudam, corpore
pellucido. Linn. S. N. p. 528* 10.
Cyprin. Phoxinus, Mùll.Proài. p. 50. n. 430.
—r-, trydaéHIus, varius, oblongus, te-
reciusculus, pinna ani officulorum odo.
Arted. Syn. p. 12. n. 23.
Pifciculus varius. Rondel. P.II. p. 205..
■— Gefn. Aquat. p. 715.
Phoxinus, Aldr. p. 582.* Aquat. p. 313.
Phoxinus Lievis, Charlet. p. 160. n. 8*
Phoxinus Lævis, Jonßon. p. 154. t. 28. £ 2..
— - TPïltugh. p. 268*
Das glatte Bambele. Gefn. Thierb. p. 158. b.
Bdella. Schwenckf. p. 422.
Le Vairon ou Véron. Duh. Tr. des Pêches.
Tom. ü . p. 515. Pl. 26. fig. 7.
Minow. Pennant. B. Z. III. p. 373. n. 177.
Elritze. Müll. L. S. IV. p. 389;
— Döbels. Jäg. Prad. 4 Th. p. 85.
Flemm. Jäg. p. 435. tab.
Erwel. Fifch. Liefl. p. 125.
C e joli petit poilfon fe fait diftinguer par les dix rayons qu’il a aux
nageoires du ventre, de l’anus & du dos. On en trouve dix-fept aux
nageoires de la poitrine, & vingt à celle de la queue. La tête eft
cunéiforme & d’un verd noir par en haut. Les opercules des ouïes font
jaunes; les mâchoires égales & bordées de rouge. Les yeux font petits,
& ont une prunelle noire entourée d’un fris couleur d’or. Le corps eft
allongé, rond, & couvert de petites écailles minces & gluantes. Il y en a
qui ont le dos tout noir; d’autres l’ont d’un bleu clair. Les couleurs
diverfes des raies & des taches donnent aux côtés un coup d’oeil charmant.
Chez quelques-uns, le bleu, le jaune & le noir y diverfifient agréablement
les raies; chez d’autres, c’eft un beau rouge, un bleu clair & un blanc