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dorfale eft plus près de la queue que de la tète. La nageoire adipeufe eft
en lofange, & celle de la queue fourchue.
Nous trouvais le lavaret dans-la mer du Nord" & dans-la Baltique. Il f
s’y tient dans le fond, d’où il fort quand le hareng commence à frayer,
& il le fuit de près pour manger fes oeufs. De forte, que- lorfque les
pêcheurs ont pris beaucoup de harengs ; dans une nuit," ils prennent
ordinairement la nuit firivante vingt-quatre, trente, & jufqu’à quarante
lavarets. Si on les ouvre dans ce tems, on trouve le. canal inteftinal plein
d’oeufs de harengs. Cependant l’ombre d’Auvergne ufe de repréfailles
envers le lavaret, il le fuit auffi quand-il fraie, & dévore fes . oeufs.
Le lavaret fe montre encore dans un autre tems.s c’eft lorfqu’il fraie
lui-même ; ce qui arrive ordinairement depuis Août jufqu’en Octobre :
alors on le trouve en quantité entre les anfes, les havres, & aux
embouchures des fleuves dans les endroits où l’eau tombe avëcsle.plus de
rapidité dans la mer. Là, la femelle lùivie du mâle,1 fé; frotte contre les
pierres & les cailloux, pour fe débarraffer de fes oeufs. Une partie de c.es
poiffons remonte les fleuves, dans lefquels ils avancent en.troupes.de
deux rangées, qui forment un angle aigu. A la pointe de l’angle s’avance
un lavaret qui conduit toute la troupe. S’il arrive que les vents foient trop
forts & les arrêtent dans leurs courfes, ils retournent, & fraient dans les
endroits que nous venons de dire. Mais lorfque le vent leur eft favorable,
& augmente la vîteffe de leur courfe, ils entrent en quantité dans les
fleuves; &.plüs il eft rapide, plus ils font d’efforts pour s’y oppofer: alors
ils font une lieue en vingt-quatre heures ; au lieu que lorfque le fleuve
ne coule que lentement, ils ne font pas la moitié autant de chemin dans
le même efpace de tems. Les-pêcheurs qui favent cela, dreffent leurs filets
en conféquence. Car comme le lavaret eft rufé, & trouve aifément un trou
dans le fond pour échapper, ils l’attrapent, en jettant leurs filets tgulles
jours à une lieue ou une demi-lieue plus haut, félon que l’eau eft plus
ou moins rapide. Ils avancent dans le fond, où le fleuve eft le plus fort.
Quand il lurvient quelqu’orage, ou tempête, ils ne vont pas plus avant:
l’ordre de la marche eft rompu; & chaque poiffon tâche d’échapper
comme il peut & de trouver dans le fond un endroit pour fe cacher.. Les
pêcheurs qui favent trouver ces -animaux dans les endroits les plus cachés, -
favent aufli les prendre alors , en tendant des naffes appâtées avec des
oeufs de brochets ou d’autres poiffons. Lorfque la tempête s’eft appui fée,
ils fe raffemblent de nouveau en troupes, & continuent leur route comme
nous l’avons dit: mais ils ne remontent pas. dans les petites..(rivières
comme les faumons & les truites faumonnées; ils-«s’arrêtent , feulement
vers leurs embouchures , ou les chûtes d’eau, & dans des endroits où ils
trouvent des pierres ou d’autres chofes propres à faciliter le frai. C’eft
dans ces endroits que les pêcheurs peuvent les trouver. Les lavarets fentent
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