A v a n t - P r o p o s *
connu, la carpe. Linné dit que dans ces poilïons le Îècond
rayon de la nageoire doriàle eft dentelé ; Artedi, Gronov &
Leske, diiènt au contraire que c’eft le troiiième : tous ont
raiibn ; toute la différence, c’eft que Linné n’a pas compté
le premier rayon court qui eft caché en grande partie dans
la membrane adipeuiè.
4°. La diredion particulière de la ligne latérale.
5°. La iituation exade des écailles. On a exprimé for
chaque planche fi elles font preflees les unes fur les autres,
ou fi elles ne font que fe recouvrir un peu; enfin, on
indique aufii la nature des bords, des rayes & des points
qui les accompagnent.
6". Comme la couleur, naturelle des poiflons de la même
eipèce change felon la nature des eaux ou ils féjournent, &
qu’elle eft tantôt plus claire, tantôt plus foncée; j’ai eu foin de
ne donner pour modèle à l’enlumineur que des poiflons dont
les couleurs ne s’écartent pas beaucoup de la couleur générale.
On a marqué for chaque planche les noms latins,
allemands, ffançois, anglois; & dès le premier coup d’oeil,
on reconnoîtra d’abord le poiflon qu’on aura fous les yeux.
Afin qu’on lâche .aufli fi le poiflon eft mince ou épais, j’ai
marqué une ligne, qui indique la circonférence exade, prife
à la partie la plus épaiflè.
Je me fais aufli un plaifir & un devoir de témoigner
publiquement ma reconnoiflànce aux perfonnes qui ont bien
voulu me foutenir & m’aider dans mon entreprife : Qu’il me
foit permis de nommer ici Son Excell. Mad. la Comteflè de
Podewils, Mad. la Comteflè de Solms, MM. les Comtes
de Melliri & de Borck, & M. de Rochow.
INTROI
N T R O D U C T I O N .
n’eft pas pour les faVans feuls que j'ai compofé cet Ouvrage ; j’ai fongé
en même tems à l’inltruétion de ceux qui s’appliquent à l’économie ruftique.
Il eft donc néceflaire, avant que d’entrer eh matière, de donner une explication
des termes de l’art, de déterminer l’ufage des différentes parties du
corps des poilïons, de dire quelque choie fur la pêche & les inftrumeüs qu’ort
y emploie ; enfin d’enfeigner les moyens généraux & les précautions né-
ceffaires pour tranlporter les poiflons d’un endroit dans l’autre. Comme je
me borne aux poiflons dont je puis donner les figures enluminées d’après
nature, il feroit inutile de m’aflervir exactement ici à l'ordre fyftématique
de Linné. Je tâcherai cependant’ de m’y conformer autant qu’il me fera
poflible, & je ferai en forte de n’interrompre ni les genres ni les elafies.
Cependant comme je me propofe aufli de confidérer les poiflons relativement
à leur utilité pour les befoins de la vie, jc commencerai par Ceux qui
font les plus communs dans nos contrées & qu’on peut tranlporter avec
plus de facilité. Je prends le mot poiffbn felon le fens que l’üfage y attache,
& j’entends par - là tous les habitans des eaux qui fe meuvent dans cet
élément par le moyen de certaines parties nommées nageoires, fi s’enfuit
de-làque je fais entrer dans mon plan les baleines &les amphibies nageàns
que Linné, dans la dernière édition de fon Syftême de la Nature, a jugé
à propos de féparer des poiflons. Cet ouvrage confiftera en neuf parties
compofées chacune de trente - lix planches. Les trois premières parties
comprendront les poiflons qu’on trouve dans les eaux de l’Allemagne. Mais,
comme cet empire eft borné par la Baltique & la mer du Nord, ' qu’il eft
aiTofépar plufieurs fleuves confidérables, ftels que laViftule, l'Oder, l’Elbe,
le Vefer, le Rhin, le Main, le Danube, & qu’on trouve plufieurs lacs confidérables
dans la Marche, dans la Poméranie, la Prufle & la Suifle, la plupart
des poiflons que nous y décrirons ici fe trouvent aüfli dans les autres
pays de l’Europe. Les fix autres parties traiteront des poiflons des autres
parties du monde. On y trouvera aufli les excellens deflins enluminés,
que le Père Plumier a fait des poiflons de l'Amérique. Et j’efpère que
mon ouvrage offrira une colle&ion allez confidérable’, & qui contiendra
un affez grand nombre d’efpêces nouvelles, pour mériter l’attention des
Ichtyologues.
À