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lefquels on infinue, à l’aide d’un chalumeau, une goûte de cette effence
d’Orient, que l’on agite pour faire étendre la liqueur fur toute la furface
des parois. Le dos eftprefque droit & olivâtre, & les côtés brillans, d’une
belle couleur argentine. Ce poilfoli eft large vers le ventre; mais il dévient
étroit par derrière, & la ligne latérale eft courbée. Les nageoires
peétorales font d’un blanc mêlé d’un peu de rouge; celle de fanus eft
grife,' & celle de la queué verdâtre auffi bien que celle du dos. La
dernière eft plus éloignée dé la tété que les nageoires ventrales.
L’able fe trouve ordinairement dans tous nos lacs & dans toutes nos
rivières. Sa longueur ordinaire eft de quatre à cinq pouces. On en trouve
cependant dans différens endroits qui parviennent jufqu’à huit à dix
pouces: alors on les confond affez fouvent ici avec les petites marènes,
avec lefquelles elles ont beaucoup de relfemblance. Mais comme ces
dernières appartiennent au genre des faumons, & qu’elles ont par
conféquent une nageoire épailfe, il eft aifé de les reconnoitre à ce
caraétère & de découvrir la tromperie. Quand ce poiifon eft gros, il eft
d’un affez bon goût ; mais à cet égard il m’approche pas de la marène.
Comme il a beaucoup d’arrêtes, il n’y a guère que les gens du peuple
qui l’achètent.
L’able multiplie beaucoup. On la prend pendant toute l’année au filet
& à la ligne. En hiver, on en prend en quantité fous la glace, avec de
grands verveux; & au printems, dans des naffes d’ofièr, auxquelles elle
aime à fe frotter pour dépofer fon frai. Ce poiifon fraye en Mai & en Juin.
Comme il eft petit, il devient non feulement la proie de la plupart des
efpèces voraces, mais aufli des oifeaux pêcheurs. Les pêcheurs le font
fervir d’appât au bout de leur ligne quand ils veulent prendre de gros
poilfons. Quant à la nourriture & aux parties du corps, il relfemble aux
autres poiftons du même genre, fi ce n’eft qu’il a fept dents, cinq devant
& deux derrière. Le canal des inteftins a deux finuofités. J’ai fouvent
trouvé une elpèce de vers folitaire a) dans l’intérieur du ventre.
De l’able & du rotengle proviennent des mulets, dans lefquels j’ai
remarqué des écailles plus grandes, un corps plus large, & moins de
rayons à la nageoire de l’anus, qu’à la véritable able.
Ce poiifon eft connu fous différens noms. On le nomme :
Ueckeley, dans la Marche, en Bülte, Bleicke, Ochelbet^e, Uecke-
Poméranie & en Pruffe. ley, & Wnitnblati, en Saxe.
Ockelei, en Siléfie. Nejleling, dans l’Empire.
Schneiderjifchel, Spit^lauben & Zumpelfifchlein, dans quelques au-
Windlauben, en Autriche. très provinces.
■ Albd,
a) Voyez ma Diflèrtation fur les vers des inteftins. p. i .
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l ’ A b l e . 49
' Albd, en Suiffe.
' May blecke, en Weftphalie.
Alphenaar, en Hollande. :
WitinckbsL JVitecke, en Schleswig.
Skdlle, Luyer & BLikke, en Dan-
•nemärc.
Mort, en Norvège.
Loja, eh Suède.
Weifsfifch, Plite, Maile, ïf^aly-
kalla, en Livonie.
Kalinkany en Ruffie.
Aakfckle, en Lithuanie.
Gitfcmva, en Pologne.
Able, Ablette, Ovelle & Borde,
en France.
Bleack, en Angleterre.
L E G D U J ! 0 ■; N.
VIII*““ P l a n c h e . P i s . 2.
Le corps étroit & tacheté; deux barbillons à la bouche: Cyprinus oblongus,
varius; cirris duo bus ad os. P. x V I . V . j x . A. X. C. X IX . D. IX .
Cyprinus Gobio, C. pinna ani radiis XI,
cirris II. Linn. S. N. p. 5z6. n. 3.
Cypr. Gobio, Mull. Prodr. p. 50. n. 427.
Cyprinus quincuncialis, maculoius, maxilla
iuperiore longiore. cirris II ad os.Arted.
Gen. p.'4, n. 10. Syn. p. 11. n. 20. Spec.
P* *3-
Enchelyopus iquamulis parvis , deciduis ,
ventre argenteo, dorio nigris maculis
vario, myftace iimplici ad angulos oris
utrinque. Klein. M. Pifc. IV. p. 60. n. 5.
• rah. 15. fig. 5. ■ '
Cyprinus maculoius, cauda bifurcata.. cirro
utrinque unico ad angulos oris. Grofiov.
Zooph. p. 104. Mufi II. p. 2. n. 149.
Cyprinus Gobio, oblongus, fubteres, fiia-
culoius; maxillis iubiequalibus, cirris duo-
bus, iride aurantio flava, cauda bifida;
pinna ani radiis decern, vertebris quadra-
, ginta. Lesk. Spec. p. 26. n. 3.
Gobius fluviatilis. Marfigl. Danub. IV. p. 23.
tab. 9.. fig. 2. .
Gobius fluviatilis. Aldrov. p. 611.
— W^illugbh. p. 264. tab.
Q-8. fig. 4-
Gobius non capitatus. Jonfion. p. 139.
tab. 29. fig. 12.
Gudgeon, Pennant. B. Z. IH. p. 361.
KreiTe, Mayer. Thierb. I. p. 47. tab. 74.
Gobio fluviatilis. Rond. P. II. p. 256.
:~ mÊsËS. Gcfn.p. 399-
— Schwenckf. p. 43^^®
• — r-r— fiindu lus CAar. p. 157. n. 11.
Goujon de rivière. Duh. Tr. des Pêches
Tom. ü . p. 407. tab. 23. fig. 5.
Pohps & Grundulis Fifch. Liefl. p. 125.
Gründling. Rieht. Icht. p. 903.
Dobel. Jägerpr. IV. p. 85»
Wulff, p. 32. n. 40.
J Müll. L. S. IV. p. 383. t. 11. f. i.
L e goujon eft un poiifon du genre des carpes étroites. On le diftingue
aifément à deux barbillons placés chacun à un côté- de fon mufeau, &
aux taches dont fon- corps eft couvert. On compte feize rayons aux
nageoires de la poitrine;'neuf à celles du ventre; dix à celle de l’anus;
dix-neuf à celle de la queue, & neuf à celle du dos. Sa tête eft femblable
à celle des autres carpes étroites, groffe & d’un brun verdâtre. Quand la
bouche eft fermée, la mâchoire fupérieure avance un peu. L’oeil eft petit;
la prunelle d’un bleu noir, & l’iris jaune d’or. Le corps eft rond & couvert
Part. I. N