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font d’unè couleur mêlée, dé bleu, de jaune & de verd. Le dos eft
noirâtre. La partie la plus proche de la tête eft large ; le refte eft rond.
Les côtés font d’un blanc .bleuâtre. Les écailles & la ligne latérale
reiïemblent à celles du vilain, fi ce n’eft que les premières font un peu
plus petites. Dans les jeunes poifions de cette elpèce, j’ai trouvé autant
de lignes parallèles à la ligne latérale que le poifion avoit de rangées
d’écailles. Les nageoires du dos & de la queue font bleues ; celles de la
poitrine, du ventre & de l’anus bleuâtres avec un mélange de rouge : mais
dans les jeunes poiffons, les dernières font jaunâtres, & les premières grifes.
La raphe eft du nombre des poifions de rivière qui parviennent à
une grolfeur confidérable. Il n’eft pas rare dans nos contrées, d’en trouver
qui pèfent jufqu’à douze livres. Cette efpèce forme pour ainfi dire le
pailage entre les poifions voraces & ceux qui ne le font point. Elle mange
des poifions comme les premiers, & vît auffi d’herbes & de vers comme
les féconds. Mais comme fa gueule n’eft pas aufli grande que celle des
poifions proprement voraces, elle eft obligée de fe contenter de petits
poifions. Elle aime un fond propre, fe plaît dans les rivières dont le
courant n’eft pas rapide, & dépofe fon frai vers-la fin de Mars, fur les
pierres du fond. Sa chah- eft blanche & d’un bon goût : mais elle tombe
en morceaux lorfqu’on la cuit. D’ailleurs, elle eft traverfée de petites
arrêtes ; & comme elle eft molle & grafie, les eftomacs foibles ne la
digèrent pas aifément. La raphe a peu de vie ; & par conféquent ne fe
traniporte pas aifément. Elle croît promptement. On peut dire de fes.
dents ce que j’ai dit de celles du vilain. Le canal des inteftins a trois
finuofités ; l’épine du dos quarante-quatre vertèbres, & dix-huit côtes
de chaque côté. Quand ce poiifon eft encore petit, il devient fouvent la
proie des efpèces voraces : mais dans la fuite, ilufe de repréfailles. Il fait
fur-tout fi bien aflembler les véblettes, qu’il lui eft facile de s’en rendre
maître, Dans le tems du frai & en automne, on le prend en quantité
avec des filets, des poches & des lignes, auxquelles on attache un petit
poiifon. On le trouve dans la Marche, la Poméranie, la Prufle, en Saxe,
en Autriche, en Suède & en Norwège. On en pêche fur-tout'une grande
quantité dans le Curifch-Have & le Frifch-Have, en Pruffe.
Ce poiifon fe nomme :
Rappe, en Siléfie. Schied, en Autriche.
Rappe, Aland, Raubakt, ën Saxe. Afp, en Suède.
Rjipin, en Prufle. Blaa-Spol, en Norwège.
Artédi range ce poiifon fous différens numéros. Il en parle une fois
comme d’un poiifon connu aux ichtyologiftes a); puis il le donne pour-
un poiifon fuédois b f. Mais fi l’on compare fes defcriptions avec la
.<0 Synon. p. g. n. II. i ) Synoil. p. 14. n. 31.