les carpes en larges & étroites. Les premières ont ordinairement la tête
petite, & Ips .autres^ l’ont„groflq. Elles-,ont fept nageoires, .une fur le'
dos, deux à la poitrine?, autant au ÿentre, une derrière l’anus & une
à la queue ou à l’extrémité du corps. Le front elt noirâtre & large;
le dos arqué, noir où verdâtre; les côtés & le ventre font de couleur
argentine, & jaune chez quelques-uns. La ligne latérale commence à la
nuque. Dans la plupart, elle forme une courbure vers le ventre, & finit
au milieu de la nageoire de la queue.' L’ouverture des ouïes eft large, &
les opercules font compofées de trois lames offeufes, dont la fupérieure
eft la plus grande^ Les narines font xlivifées ep deux ouverturesqiarticulières
par une peau qürles fépafe; lès ouvertures antérieufes font rondes, & les
.autres ovales. Les lèvres .font ,cartilagineufes.:, ,recouvertes, d’une peau
épailfe, & forment une ouverture ronde quand la bouche eft ouverte.
Ces poilfons n’ont proprement point de langüéf cêf qui paraît en Être uiie,
n’eft qu’une paitie càrtilagineufe formée par l’union des ouïes .de chaque
côté. Dans le gofîer, il y a des petits ôs raboteux qui fervent au poiifon à
tenir ferme les corps qu’il veut avaler. Sous les ouïes, on remarque, deux
mâchoires garnies de dents, dont nous avons parlé; mais comme ces
dents ne font de la môme forme & en même-nombre dans toutes les
elpèces de ce genre,, j’en parlerai à part dans la defeription de chaque
poifion. Ces poilfons n’ont point proprement d’eftomac : le canal des
inteftins commence tout près des dents, où il eft le plus large, & finit
à l’anus. Dans la plupart, Ce canal n’a que deux finuofités; dàns! quelques
autres il en a trois & même quatre. Le foie eft formé de deux lobes de
différentes -longueurs. Dans quelques elpèces, le fiel eft d'un verd foncé;!
chez d’autres il eft jaunâtre. Dans le premier cas il eft plus amer; dans
le fécond il l’eft moins. La véficule aérienne eft blanche, Briflaniff, ronde,
& divifée en deux parties de grandéur inégale. Les ovaires font doubles
aufïï bien que la laite. Le tems des amours eft ordinairement en Avili &
Mai Mais tous les poilfons de la même eipèce ne frayent pas en même
tems : lés gros frayent plutôt que les petits.
Ces poilfons vivent de glaife, d’argile, de craie, de vers, d’infetfras
aquatiques, de plantes & de fumier. Quelques-uns avalent aufli des petits
poilfons. Ils mordent ordinairement à l’hameçon. Mais comme ils ne
cherchent pas tous la même nourriture, il faut avoir égard à leur goût
quand on pêçhe à la ligne, & leur mettre un appât convenable. On
prend, par exemple, le vilain avec des pois cuits ; l’orphe avec un
morceau de hareng, & la carpe avec un ver.
La plupart des poilfons de ce genre habitent les lacs & les rivières.
Quelques-uns, comme la tanche, la gibèle & le caraflin, vont aufli
jufque dans les marais; quelques-autres, comme la zaerte & le nafe,
entreprennent des voyages confidérables.
Au
D e s C a r p e s . 3 1
Au printems ils fortent des lacs, pour pafler dans les rivières qui y
communiquent, & reviennent après avoir jetté leur frai.
Ces poilfons appartiennent fur-tout aux eaux douces de la partie
fep'tentrionale .de l’Europe. Voilà pourquoi ils ont été inconnus aux Grecs
& aux Romains, à l’exception de la carpe commune dont parleht Ariftote d)
■& Pline by. A la vérité, on trouve dans leurs ouvrages les mêmes noms
dont fe fervent les naturaliftes pour défigner plufieurs poilfons dont nous
parlons ici : tels que Ltudfcus, Ballerus & Phoximsï mais l’obfcurité de
leurs deferiptions ne nous met pas à même de juger s’ils, ont compris
fous ces noms des poilfons du genre dos carpes ou de quelqu’autre genre,
Aufone au commencement de fon poème, parle des poilfons de la
Mofelle : il nomme le barbeau c ) , le goujon ¿ ), la tanche e), la veblette/ ) ,
le.eéphale gi|;.Bellon, la rolfe A ), lebvéron i ) , îé Ipirlin k ) , la
brème /) ,'& la bordelière ni). Outre quifiquès-uns de ceux dont1 nous
venons de palier, Salvian parle des deux autres, auxquels il donne des
noms italiens, d’albo ri) & de picho o). C’eft aux naturaliftes italiens
à examiner fi ces deux poilfons font du nombre- de ceux que nous
connoilfons, ou s’ils font de ce pays. Rondelet, outre ceux dont nous
venons de parler, en nomme encore quelques-uns qui appartiennent à
ce gem'e; mais je ne trouve pas qu’il s’explique alfez clairement pour
ne.laiffer aucun doute fur l’efpèce. Enfuite Gefner nous fit connoître le
vilainp), la dobule y), la raphe r), i'orphe s), le nafe c), le caraflin u)
& la fertè,*). Schomveld, l’aphyej); Jonfton, la renie des carpes r);
Schwençkfeld, la gibèle ¡z) & le rotengle A); & Willughby,' le grislage,
oü nageoire,blanche c). Bientôt après Marfigli nous donne la defeription
du rafoir rf); Artédi, celle dé la bierque e), de la farène f ) , de l’ide g)
& de la fope A). Ce font tirante elpèces en tout qui étaient connues du
tems d’Artédi. Comme cet auteur omet la reine des carpes, le rafoir, la
a) Hift. Anim. l.'-a. c. 13. 1. 4» c. 3. 1. 6> c»
14. 1. 8. c.‘ ab.
Nat. Hift. 1. 31» c. 11.
c) V. 94. Cyprinus Barbus L.
ri) V. 13a« —1—- Gobio L.
e ) V. 140. !'•—— Tinca L.
f ) V. 1 16. —— Alburnus L.
g ) V. 65* — Cephalus L.
h) Aquat. p. 31g. Cyprinus Ruâilus L.
> * ) ----- p. 313. ------ Phocinus. I«»
k$ p. 313. -—— Leucifcùs. L.
Z ) p,. 317. — Brama L.
m) ----- p. 310.
n) p. 87- h
o>. P- 83- ,
p ) Paralyp. p. 9. Cyprinus Jefes L.
q) Thierb. p. 170. Cyprinus Dobula L»
Part. I .
f-) Thierb. p. 160. Cyprinus Aípius. L. .
s ) p, i6 6 .# f g l Orfus. L*
t ) . p. 170. Nàfusi L.
u) p. r <5. ^Caraf l i us L,
®) —^ p. 180. Vimba L . .
y ) I¿ht. p. 36. Cypriñüs Aphia L.
{ ) De pife. T. 49. Fig. a»
«) Theriotroph. Silef. p. 414*
b) * — p. 434. Cyprilius Ëry»
trophkalmus L.
c ) Idit. p. 163. Cyprinus Grislagine L.
ri) Danub. IV. p» a i . T. 8* Cyprinus Cul-
tratus L.
c) Synon. p. 13. Cypriñüs Biôrèkna L*
f ) -i-i— p» 13. ---- Farenus L.
g ) p« 14* Idüs L.
A) T— p. I I . - Ballerus L.