L’ A S, C. I T E,
X X X VW P l a n ©hé. P i o . 3 — 7.
Six barbillons à la bouche ; dix-huit rayons, à la nageoire de l’anus:
Silurus cirris fetc, radiis oclodccim in pinna ani, P■ XIII- JA, p i.
A , x p iii. C x m l . LI. ix .
Silurus Afcita, S. pinna dorfali pofticà adì- Afcita ventricofa. Bukbäljä-'Muli Adolph.
' pola, ani radiis XVIII, cirris VI: Lìnn. Frid. Tom. li:,p.79. tabi'yo. fig.a.
S. N. p. §05. ri. iß* Der Diclçbauch. Æüll. L .S.Tom.IV.p. 301.
L e s fix barbillons de la bouche, & les dix-huit -rayons de la nageoire
de l’anus, font les caraétères qui diftinguent ce poiifon des autres filures.
On trouve treize rayons à la nageoire de la poitrine; fix à celle du ventre;
dix-huit à celles de l’anus & de la queue, & neuf à celle du dos.
La tête eft petite, un peu élevée, arrondie, & les deux narines font
tout devant. Des fix barbillons, deux font placés à la lèvre fupérieure, A
quatre au menton. Aux nageoires de la poitrine, le premier rayon eft
pointu: Les nageoires du ventre font plus petites que celle de l’anus;
çelle de la queue eft fourchue, & le premier rayon de la dorfale eft dur
en doflbus & mous par en haut
La naiffance de ce poiifon eft tout-à-fait remarquable. Comme fes
oeufs groHilleut confidérablemem, le ventre enfle beaucoup, la peau
s’amincit infenfiblement; & enfin fe fend en long. Alors les oeufs détachés
de l’ovaire, viennent fe préfenter à l’ouverture. Ces oeufs ne font pas
eompofés comme les, autres d’un faune, d’un blanc & de diverfes
membranes qui environnent l’un & l’autre : ils n’ont iqu’un jaune & une
peau mince, dans laquelle eft l’embrion. On y remarque plufieurs
vailfeaux, qui s’étendent depuis le nombril de l’embrion jnfqu’au de-là du
jaune, comme on le voit j . L’enveloppe de l’oeuf fe fend â l’endroit
où eft la tête de l’embrion. Comme alors fa bouche paroît d’abord avec fes
barbillons, & que le relie du corps relie enveloppé dans une efpèce de
gaze tranfpârente, (fig. 6 ) la peau fe relire toujours infenfiblement; &
alors l’embrion parolt entièrement fur le jaune dans une fîtuation recourbée :
il n’eft attaché à rien, fl ce n’eft à l’endroit qui joint fon nombril au jaune.
Toutes fes parties font tellement développées, qu’on pourroit compter les
rayons des nageoires, fi fa pofture recourbée n’empêchoit pas de le faire.
Le déchirement de la peau autour du jaune, s’opère par le mouvement
répété de l’embrion qui fe développe; & il a fur-tout lieu à la tête, parce
qu’elle eft cunéiforme. Il fe débarrafîe donc de cette peau; & au moyen
du jaune, il relie attaché à la mère jufqu’à ce 'qu’il ait aflez confumé le
jaune, & que celui-ci foit aflez diminué pour pouvoir pafler fur le ventre.
Lorfque le poiifon en eft détaché, il peut changer de place à volonté. A
peine le poiifon eft-il détaché, qu’un oeuf femblable vient prendre la place
du premier, & ainfi de fuite, jufqu’à ce que tous les petits qui doivent
naître dans l’année foient éclos. Alors le ventre fe referme jufqu’à l’année
fuivante, où il s’ouvre de nouveau de.la même manière.
L’afcite forme par fa génération fingulière, le paflage entre les vivipares
& les ovipares. On ne peut par conféquent le mettre au nombre des
premiers :
i°. Parce que fembrion ne reçoit point fa nourriture de la mère, par le
moyen du cordon ombilical & du placenta; mais par le moyen du jaune.
3°. Parce que le développement ne fe fait pas dans la matrice.-^-
3°. Parce que le jeune afcite ne vient pas-au monde parfaitement
développé comme foetus, mais feulement comme embryon.
On ne peut non plus mettre l’afcite au nombre des animaux ovipares :
i°. Parce qu’il ne dépofe pas fes oeufs lorfqu’ils font formés.
3°. Parce que l’embrion ne fe développe pas dans l’oeuf, mais dehors.
Nous avons vu que l’oeuf de l’afcite n’a ni blanc ,; ni enveloppes
extérieures où l’embrion puilfe accomplir les mouvemens néceflaires à fou
développement, fans rifquer de bleffer fon corps, qui eft prefque vifqueux:
La nature a fuppléé d’une autre manière au défaut de ces parties:
car comme le ventre fe déchue, & que l’oeuf vient devant l’ouverture,
fembrion peut faire fans danger fes mouvemens dans l’eau comme dans
la fubftance aqueufe de l’oeuf. Cependant ce poiflbn n’eft pas le feul qui
fe reproduife d’une manière aufli extraordinaire : telle eft aufli la trompète
& le cheval marin a). Ces poilfons portent leurs oeufs vers la fuperficie
inférieure de la queue, où ils éclofent.
Parmi les^infeéïes, il y a la femelle du cloporte ¿) qui tombe en
morceaux lorfqu’elle produit fes petits : fa poftérité'fe réjouit de fon
exiftence au moment où la mère meurt, & dévore gaîment les relies de
fon corps. Dans plufieurs vers, des inteftins le ventre fe rompt aufli c),
pour laifler paflage au canal des oeufs. La naiffance, du ver de mer dont
parle Mr. Millier eft encore plus remarquable. Cet habile naturalifte
m’écrivit que dans fa trichoda-charon d) , le ventre s’enfla, & fofma une
efpèce de bulle tranfparente, qui quelques jours après devint opaque;
qu’enfuite l’animal fauta tout d’un coup en plus de cent morceaux, comme
une mine enflammeé, fans que Xutérus ni les petits fuflent altérés de la
moindre chofe. 11 y a bien lieu d’admirer ici les moyens merveilleux dont
fe fert la providence pour la réproduétion des animaux.
a) Syngnathus hippocampus, & acus. L . c ) IAfcarides.
b) Onifcus afellus. L , Prodr. H iû .v e rm . p. 83. n. a j n .