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dure fjx à huit jours, fwmbe dans le mois de Mai, dans les pays
méridionaux., comme eja Bretagne c), Dans te Nord, comme en Suède, il
¡¡ft tombe p ’on JuiUet ¿). Une ohofe remarquable, c’en: que le faumon
j-eriwve l’endroit où il a frayé, comme l’hirondelle le bâtiment où elle a
fait tell nid e). De h lm de en a fait l’expérience en mettant une marque
£ des fegmens comme on en amis à des hirondelles. Il acheta aux pêcheurs
de Châteafoin f ) une douzaine de faumons, à la queue defquels il mit un
anneau ée cuivre, puis il leur rendit la liberté. Dans la fuite les pêcheurs
jjii ont .af&jj'é que la première année iis avoient pris cinq de ces poiffons
marqués ; la féconde année trois, & la troifième au/ii trois g')-
Vers le, printems, lotfque la glace commence à fondre fur les côtes, il
cherche les eaux douces, & on le trouve par conféquent en plus grande
quantité dans les fleuves dont l’embouchure eft étroite, parce qu’ils pouffent
leurs eaux beaucoup plus avant dans la mer; on en trouve moins dans ceux
dent l’embouchure eft vafte. Il fort ordinairement au printems avec le flux
& le vent que les pêcheurs appellent vents de faumon, & paffe dans les
fleuves. Dans des contrées chaudes de l’Europe il part dès le mois de
Feyrier ou de Mars; dans celles du Nord il ne part qu’en Avril & en Mai.
Des fourrions aiment les eaux qui ont un fond de fable ou de cailloux, &
dont le cpurs eft rapide; il y refte jufque vers l’automne, & après y avoir
laiffé fo progéniture, il retourne dans les mers. Cependant il paffe aufli
quelquefois l’hiver dans les eaux douces, car il arrive affez fouvent en
guède où les rivières gèlent de bonne héure, que les glaces l’empêchent de
retourner dans la mer h). On a fait la même obfervation en Irlande:
plus îa marée eft haute, plus le poiffon arrive en grande quantité.
Or epmtne ce font les grands vents qui fouflent contre les fleuves qui
élèvent la marée, & comme les fleuves coulent dans la mer dans des
directions différentes, on peut juger, même à quelque diftance, & prédire
avec affez de certitude fi la pêche des faumons fera abondante pour tel ou
tel pays. II fout cependant faire attention alors au tems où les fleuves ne
charient plus de glaces; ce qui dépend du plus ou moins de chaleur du
printems. Car plutôt la rivière eft dégagée des glaces, plutôt les faumons
y arrivent, Mais s’il arrive que la marée n’ait lieu qu’à la fin de Mai, on ne
peut attendre qu’une mauvaife pêche de faumons pour le pays, parce que
ee poiffon a déjà paffé dans d’autres fleuves avec la marée. Les pêcheurs
ont obfervé que la pêche des faumons doit être ahondante, lorfqu’on trouve
beaucoup
c) Bomare Diâion, T. X. p. *73. pèche, font ordinairement mettre des anneaux d’or
d) Schrped. Abhandl. T. Vif. p, 75. o,u d’argent aux faumons, puis iesfont rejetter dans
e) Cours d’hift, pat. T. V. p. 093. l’eau; c’eit parie moyen de cespoiflons-qu’on a déf
) Petite ville delà bailè -.Bretagne, 0Î1 l’on couvert, à eequ’on dit, lacommunicationdelamer
pêche quelquefois jufqu’à 4000 Saumons par an. Caipienne avec la mer Noire & le golfe Fetiique.
- g) Les princes orientaux, qui aiment beaucoup la k) Neuefte Mannigf, gter ribrg. p. 542.
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beaucoup de lernes faumonées i) fur les ouïes ; car l’expérience a appris,
qu’il entre alors en plus grande quantité dans les fleuves rapides, pour
pouvoir fe débaraffer de cet hôte incommode.
Lorfque le faumon entre dans les fleuves, il le fait ordinairement en
troupes & en deux rangées qui forment les côtés d’un triangle dans l’ordre
fuivant : Ordinairement le plus gros, qui eft une femelle, ouvre la marche;
enfuite à la diftance d’une braffe, il en vient deux autres, & la marche
continue ainfi; de' forte que s’il s’en trouve trente-un enfemfrle, il y en g
quinze de chaque côté. Lorfque l’ordre eft interrompu par une cafcade,
une digue, ou quelque bruit, ils fe remettent dès que l’obftacle eft franchi,
& préfentent bientôt le même ordre. Mais s’ils donnent contre un filet, ils
font halte; quelques-uns cherchent à s’échapper par deffous, ou vers les
côtés; & dès qu’un de la troupe a trouvé une iffue, les autres le fuivent,
& ils reprennent leur ordre. Les femelles précèdent ordinairement;, les
plus gros mâles les fuivent; enfuite les plus petits ferment la marche : de
forte que lorfque les pêcheurs prennent des petits mâles;, ils fovent
d’avance qu’ils ne peuvent plus- rien attendre de la troupe. Les troupes
font quelquefois fi confidérables, qu’en réunifiant leurs forces, elles
déchirent les filets qu’on leur oppofe, & échappent. Lorfque les faumons
nagent, il fe tiennent au milieu des fleuves & près de la furface de l’eau.
Comme ces poiffons font beaucoup de brait en avançant, pn les entend
de loin comme une efpèce de tempête qui gronde; Quand le tems eft
orageux ou'trop chaud, ils fe tiennent alors au fond de l’eau, & on
n’apperçoit point le paifage. La raifon pour laquelle ces poiffons fe tiennent
vers la furface de l’eau & au milieu des fleuves, vient fans doute du
penchant qu’ils ont pour les eaux rapides : car félon les obfervations de
Mariotte, les rivières font plus rapides au milieu que vers les bords, &
vers la furface que dans le fond.
Le faumon parcourt les fleuves & fait de très-longs voyages, Par
exemple, il paffe de la mer du Nord dans l’Elbe, & va jufqu’en Bohème
par la Moulde, & jufqu’en Suiffe par le Rhin. Si quelques digues ou
cafcades s’oppofent à fon paffage, il faute par deffus. Après s’être appuyé
fur des groffes pierres, il tient fa queue ferme dans fa bouche, & forme
ainfi un cercle ; enfuite il remet avec vîteffe fon corps dans fo longueur
ordinaire, frappe avec force fur l’eau, & s’élève ainfi à cinq à fix
pieds au-deffus de la furface A):..Dès qu’il eft: parvenu au-deffus de la
cafcade, il bat de la. queue, pour témoigner fe joie, & continue fa route.
Il arrive quelquefois, vers les grandes cafcades, qu’il retombe; mais après
i) Lernx falmonea. L. laquelle il s’élève, va à vingt pieds , comme on
Je) Près de la mer, où il a encore beaucoup de peut le_ voir près de Ballyshanon, petite ville
forces, il s’élève bien à la hauteur de quatorze d’Irlande près de là mer, où il y a une grande
pieds ; & fi on y ajoute la courbure, la diftance à pêcherie dé faumons.
Part. I. E e