XÆO -U E L A G R A N D E JYL A R E N E.
fous la glace trois mille par an l’un portant l’antre dans ,1e lac Madui. En
automne, onia prend avec le filet de huit bralfes de profondeur; & en
hiver, fousla glace, avec le grand filet. Le frai commence à la St. Martin,
.& dure quinze jours au-delà de Verben & en deçà vers Kunow; car il
n’y a que ces deux places dans les grands lacs où les marènes fraient.
S’il fument mie tempête, elles difparoiffent tout à coup. Elles ont pour
ennemis, quand elles font encore petites, le fandre, le brochet, le filure
& la perche, de même que le coq de mer a), qui les pourfuit avec
avidité, & qui indique par-là aux pêcheurs l’endroit où elles font; car ils
conduifent leurs filets à l’endroit qu’ils voient fixé par ces oifeaux.- Gès
poilfons fort bons, font recherchés au loin. Les pêcheurs'fe fervent poulies
prendre de filets à grandes mailles, afin que les petits puilfent échapper
& croître. On les envoie fort loin, en les empaquetant dans de la neige :
& ils confervent leur bon goût pendant un mois. Ceux qu’on pêche au
printems font les meilleurs, parce qu’ils font plus gras.
La différence qu’il y a entre les parties internes de ce poiffon & celles
des précédens, c’eft que la véflcule du fiel eft plus petite, & le fiel très-
pâle. Le commencement du canal inteftinal ell garni de cent quarante à
cent cinquante appendices. Or comme le fuc nourricier s’arrête longtems
dans tous les petits boyaux, & s’y prépare convenablement, il eft aifé de
comprendre comment ce poiffon peut devenir fi gras avec, un canal
inteftinal fi court, qu'il n’a pas même la longueur du poiffon. Quoique la
marène meure dès qu’elle fort de l’eau, on peut cependant la tranfporter
& la faire paffer d’une eau dans une autre, en prenant les .précautions
néceffaires, comme l’ont prouvé les effais de M. de Manvitz de Zernickow.
Cet excellent écpnomifte acheta deux cents vingt marènes, & les fit
porter dans fa campagne, éloignée de huit lieueS du lac Madui il en
mourut quatre-vingt en chemin; & il mit les autres dans un étang. Pendant
toute l’année, il n’en mourut aucune. L’hiver frayant, il les fit pêcher
fous la glace, & on en prit fept du premier coup; & comme jufqu’à
préfent on n’en a encore trouvé aucune de morte, il n’eft pas douteux que
ce poiffon réuflit dans les étangs. Je recommanderai ici aux économiftes
deux règles que M. de Marwitz a obfervées.
i°. Comme ce poiffon meurt dès qu’il eft forti de l’eau, il faut avoir des
vaiffeaux pleins d’eau tout prêts dans les endroits où on les prend, afin
qu’ils puiffent y paffer en fortant du filet; & il faut bien prendre garde de
les preffer, de les pouffer, ou même de les jetter.
a°. L’eau dans laquelle on les met, doit être affez profonde, pour qu’en
Été la chaleur ne puiffe pas pénétrer.jufqu’au fond; & le fond doit être
de fable ou de glaife.
a) Colymbus auritus. L.
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