1 4 4 D e (P E p e r z a n .
lequel on voit une couleur changeante vert & bleu; ce qui forme un
mélange changeant. Le ventre eft rond, blanc tirant fur le rouge. Si la
couleur qu’il offre aux yeux eft agréable, l’odeur que fon corps exhale ne
l’eft point du tout. Toutes les nageoires font grifes; celle de la queue eft
fourchue. La nageoire adipeufe eft placée vis-à-vis de la nageoire dè
l’anus, & la dorfale eft au milieu du corps.
On trouve ce poilfon dans plufleurs lacs de nos contrées qui ont un
fond de fable ; & comme il fe tient dans le fond, on le prend rarement
hors le tems du frai , à moins qu’on ne l’aille chercher dans les endroits
où il fe retire. C’eft ce qui arrive au commencement de la glace: alors on
l’apporte en qqantité dans nos marchés des environs du Müggel & des
autres lacs voiflns. Mais dans le tems du frai qui tombe en Mars, il quitte
les fonds, remonte en greffes troupes dans les rivières, & dépofe fon
frai fur le fable du fond. Il multiplie beaucoup. Tous les ans on envoie
dans nos marchés une quantité de grandes tonnes qui viennent des lacs
des environs. En Suède & en Angleterre, on en forme dans les marchés
de grandes montagnes, qui répandent une mauvaifetodeur dans les rues.
Ce poiffon vit de vers & de petits coquillages. On le prend,avec,un
filet à mailles très-étroites, fi n’a pas la vie dure; car il meurt un peu
après être forti de l’eau. Comme là chair de ce poiffon n’eft pas facile
à digérer, on ne fauroit en confeiller l’ufage aux perfonnes foibles &
valétudinaires.
L’eftomac de l’éperlan eft très-petit; & on voit quatre à fix appendices
au canal inteftinal. La véficule aérienne eft limple & pointue par les deux
bouts ; l’ovaire eft auiîi Ample, & a- des oeufs jaunes très-petits, &.fi
tendres qu’on ne fauroit bien les compter. Le péritoine eft argentin & garni
de points noirs. On trouve cinquante-neuf vertèbres à l’épine du dos,
& trente-cinq côtes de chaque côté.
Ce poiffon eft connu fous différens noms. On lé nommé :: :
Stint, en Allemagne. ; '■ : i ‘ Srndt, en Ahgletèrf^ & en Dan-
Kkiner Stint, Lôjfdjlirtt, kurt^er nemarc.
Stint & Stintites, en Livonie. Lodde, Rogn-Sild-Lodde, Roke,
Jem Lodder & Sind Lodder, en Kriickle, en Norwègé.,“'
Lapponie. Sjifdm>d,'kri Japon.
Nors, en Suède. Eperlàtij
Spiering, en Hollande.
On peut àufli tranfporter l’éperlan pour le faire multiplier dans d’autres
eaux, pourvu que l’endroit où on le met fôit profond, & que le fond foit
fablonneux. Ce poiffon eft fi commun & à fi bon marché, qu’il ne mérite
pas la peine de le tranfporter ; mais comme il multiplie beaucoup, on
peut le faire fervir de nourriture au fandre & à la truité.
Richter
D /■;> Ê p F. ‘ r i . A n . 145
Richter ne connoiffoit aucun auteur qui eût écrit fur ce poiffon a); &
cela eft très-naturel, puifqu’il le cherchoit dans la claffe des poiffons
blancs ou carpes.
L’éperlan de rivière de Bdlon ¿) eft une efpêce de carpe.
Charleton a tort de ranger ce poiffon parmi ceux qui n’ont point
d’écailles c).
L’ É P E R L A N D E , M E R .
S A L M O È P E R Éf ÌA Wsb - M A R I N R S.
X X V I I I ““ P i a
Eperlanus. Gefn. Thierb. p. 180. b,
---------- marinus. Bellori. Aquae, p. 290.
---------- Willuglib. tab. N. 6. fig. 4.
Spirinchus. Schonev. Ichth. p. 70.
----------• Jonjl. tab. 47. fig. 6.
Quatte, Jern-Lodde. Muller. Prodr. n.411.
Trutta dentata, dorfo obfeure cineritio,
ventre argenteo ,-iquamis defluentibus,
n c h e . F i g . 1.
cauda bifurcata; odore piiciculento fe-
rino. Klein. Miff Pifc. V. p. 20. n. 11.
tab. 4. fig. 2.
Stint, Stinkfifch. Fifch. Liefl.p. 12 2 »n.2 2 .1 .
L’6perlan. Duham. Tr.desPech. T om.il,
%. 1.
----------- Defcrjpt. dcs Arts & Met. Tom. X.
p . 3 7 0 . P I . 1 1 . fig.rt.
Ç e poiffon qui reffemble au premier, foit pour la forme extérieure,
pour la demi-tranfparence, & le nombre des rayons, en diffère dans les
chofes fiiivantes :
i°. Par la grandeur & l’épaiffeur du corps. C’eft un géant en comparaifon
du premier. L’éperlan ordinaire n’a que trois ou cinq pouces de long;
pelui-ci en a dix à douze. En Angleterre, on en trouve qui ont treize
pouces de long & qui pèfent une demi-livre: Narborough en a vu dans
le détroit de Magellan qui avoient vingt pouces de long, & huit pouces
de circonférence ¿ ),
3 . Par l’endroit du féjour : le premier vit dans les eaux douces ; le
fécond dans les eaux falées.
' 30 Par l’odeur, qui n’eft pas fi forte dans le gros que dans le petit e ).
Ces différences m’ont engagé à le regarder comme une variété du
précédent. Il habite dans les profondeurs de la mer du Nord & de la
Baltique, d’où il fort en Novembre, Décembre & Janvier, & fe montre
fur ies côtes. En Angleterre, il entre vers ce tems dans les fleuves f );
û) Ichthyol. p. 916. Quelques-uns comparent l’odeiir de ce poiilon à
b) Aquat. p. 0191. celle du fumier ; ( Linn. Faun. p. 115* ) d’autres
c) Onom. p. 153. n. a. prétendent qu’elle reffemble à l’odeur de la viod)
Pennant. B. Z. III. p. 314* létte. Charlet. Onom. p. I 53- Peruiant. B. Z. III.
e) On peut voir ici qu’il ne faut pas plus dii- p. 314. Bdlon. p. a 89* Bay. Synopf. p. 66.
puter des odeurs que des goûts & des couleurs. / ) Pennant au lieu cité.
Part. I. 0 0