•te meilleur, endroit'pour former un' étang à truites , c’eft u if vallée
ombragée , qui ait une fource ou un ruiffeau dont la fource foit peu
éloignée. Quand la fource eft trop éloignée, il faut en conduire l’eaü dans
l’étang par un canal qui foit ou très-profond, ou couvert, On ne fauroit
déterminer la grandeur de l’étang; cela dépend de là quantité d’eau qu’on
peut y faire entrer. On compte ordinairement foixante poiffons par arpent.
Le fond doit être d’abord de glaife ou de terre grade tanée, iùr laquelle
on jette enfuite du fable ou des cailloux. La première empêche l’eau de
s’écouler, & le fable ou les cailloux la confervent claire. Il faut qu’il y ait
en haut & un bas, comme aux étangs de carpes, une bonde, une grille
& une vanne, afin qu’on puiffe à fon gré faire bailler ou augmenter les
;eâux. Aux deux bondes, il faut avoir foin de mettre deux cailles grillées,
en forme de naffe, où les truites foient retenues quand elles fautent
au-deffuS de la grille. Le mois de Septembre eft le meilleur tems pour
empoilfoniier. Quant aux truites que l’on prend pour célâ, il faut prendre
garde i°. de n’en mettre que peu dans le itiêmè vafe; 3°. que là voiture
fur laquelle on les tranfporte, ou du moins le vafe, ne relie point tranquille;
<3?;; de renouveller fouvent l’eau, fur-tout quand le.tranfport eft.long.
Moniteur le lieutenant Jacobi a trouvé une méthode particulière pour
fe procurer les truites &les faumons. On fait une caiffe longue dé douze
pieds, large d’un pied & demi, & profonde de huit pouces. Par le haut,
où l’eau doit couler , on attache un morceau de bois en travers, qui a
au milieu un trou de fix pouces de long & quatre de large. On Lait à là
planche d’en bas un trou,de quatre pouces en quarré, pour faire écouler
l’eau: les deux ouvertures feront feimées avec des grillages de fer d’archal,
de manière que l’alevin ne puiffe foftir. Pour empêcher d’y entrer les rats
d’eau & les autres animaux voraces, on eouvrirala caiffe d’uroçpuvercle
percé de plufleurs trous. Le fond fera couvert de;gravier, & le vaiffeau
fera placé de manière que l’eau puiffe y entrer par en haut, &.en fortir
par le bas dès qu’elle eft parvenue à deux pouces du deffus du gravier.
Tout cela étant fait, on prend dans le tems du frai des mâles & des
femelles, & on leur fait -fortir les oeufs & les laites, du corps, en 1-èur
preffant le ventre. On les met dans un petit vafe avec de l’eau, que l’on
remue enfuite avec la main, & que l’on jette après cela, dans la caiffe
dont nous venons de parler. Monfieur Jacobi dit enfuite : fl les oeufs font
expofés pendant cinq femaines fous l’écoulement continuel d’une bonne
fontaine, les poiffons rompent d’eux-mêmes avec leurs têtes la peau,
qui les retient dans l’oeuf; & après qu’ils fe font remués çà & là pendant
une demi-heure, on y voit une fi grande ouverture, qu’ils peuvent en
fortir leur ventre, qui eft auffi gros que le jaune de l’oeuf. Après cela, ils
. relient tranquilles pendant deux jours, & ils vivent les trois ou quatre
premières femaines du jaune d’oeuf qui eft encore enfermé dans leur
s . S
¡1