profônd de l’éau, & ne parodient que dans le tems du frai, qui arrive à
la St. Martin: alors ils cherchent les endroits couverts d’herbages, pour
y dépofer leur frai. On ne pèut les prendre que dans ce tems & en hiver
fous la glace. Us multiplient beaucoup ; mais ils meurent dès qu’on les
fort de l’eau. Ils vivent d’herbages, d’infeites, de vers; mais ils ont eux-
mêmes des ennemis redoutables dans les poiffons voraces & les oifeaux
pêcheurs. Leur chair eft blanche,,tendre & de très-bon goût A Morin
& à JoachimflM, on les fume a) dans des tonneaux comme les harengs,
après les avoir arrofés de bierre; dans d’autres endroits, on les encaque
auffi comme ces poiffons 6).
A confidérer ce poiffon extérieurement, on lui trouve beaucoup de
reffemblance avec l’ablette; & quand cette dernière eft groffe; on la vend
fouvent pour ce poiffon. Mais comme l’ablette a la chair molle & pleine
d’arrêtes, pour s’affurer qu’on n’eft pas trompé, il faut regarder à la
nageoire adipeufe, que l’ablette n’a point.
Les parties intérieures font de la même nature que celles des autres
faumons; fi ce n’eft que les oeufs font plus petits. J’en ai trouvé jufqu’à
39,000 dans celle que j’ai obfervée. J’ai compté cinquante- huit vertèbres
à l’épine du dos, & feize côtes de chaque côté.
La petite marène peut être tranlportée dans des étangs, en ufant des
mêmes précautions que j’ai rapportées pour la grande.
Ce poiffon eft connu fous différens noms. On le nomme :
Marane, dans la Marche & en Fiklôja, en Suède.
Poméranie. Stint, ën_Dannemarc.
Muroene, en Pruffe. Smaa-Fisk, Blege, Ldke - Sild
Morène, dans le Mecklenbourg & & Vznime, en Norwège.
en Siléfie.
Schwenckfeld a décrit ce poiffon au commencement du dernier fiècle c).
Quelque tems après, c’eft-à-dire en 1634, Schowveld'cT) en a parlé
fort au long. Willughby en fit mention en 1686; & Rajus e) au
commencement de ce fiècle. Ce dernier l’a mis fauffemement dans la
claffe des harengs
Witlff/ ) fe trompe auffi lorfqu’il met ce poiffon dans le genre des
carpes : car comme la marène a plus de trois rayons à la membrane des
ouïes, & de plus une nagoire adipeufe, elle appartient à l’elpèce des
faumons.
a) Becknru Chur. Tom. I. p. 57a.
b~) FUmm. Jägerb. p 450.
c ) Theriotr. p. 437-
d) Ichthyol, p. 46.
c ) Synopf. n. 107.
/ ) Ichthyol, p. 43.
L’ 'É P E R L A N.
XXVÏJI™* 1' l A .N- C H E.- F i G. 3.
La mâchoire inférieure avancée; dix-fept rayons à la nageoire de l’anus;
Salmo maxilla inferiore longiore, pinna ani radiis feptemdecim. B. y II.
P. x i. V 7. v ili. A. x v ii. C. x tx . D. x ï.
Salmo eperlanus, S. capite diaphano, radiis
pinna; ani XVII. Linn. S. N. p. 511. n. 13.
Salmo unicolor albefcens : cauda bifida,
maxilla inferiore longiore. Gron. Zooph.
p. 122. n. 373. Muf. I. p. 18. n. 49.
Ofinerus, radiis pinna; ani X V I I. Artédi.
Gen.p. io.n.i.Syn. p.2i.n. i.Spec. p.45.
Trutta edentula, tota argentea , femidia-
phària, plerumque trìum raro quinque
unciarum; recens ingrati odoris. Klein.
Mifl. Pifc. V. p. 20. n. 12. tab. 4. fig. 3—4.
Eperlanus. Rondel. Pars II. p. 196.
Ge/n. Aquat. p.3 62. Tliierb. p.189.
----------Aldrov. p. 536.
---------- Jonjl. p. 116. tab. 24. fig. 3.,
---------- Charlet. Onom. p. 153. n. 2.
— ------- TP^illughb. p. 202.
■---------- Raji. Synop. p. 66. n. 14.
Eperlanus. Ruyfch. Theat. p. 78. tab. 24. fig.3.
Salmo albula. Wuljf. Ichtli. p. 37. n. 47.
Aphya &Eperlanus. Zück. Mat. Alim. p. 262.
Smelt, Lodde, Rogn - Sild - Lodde, Ra-
clie-Lodde , Krölde. Müll. Prodr. p. 48.
,;<vnv 411.
Smelt. Pontopp. Dsnem. p. 189* n* 6.
Jern-Lödder, Sind-Lodder, Leem. Lappl•
p. ¿68... •
Sjiro iwo Ksmpf. Jap. Tom. I. p. 153.
Kleiner Stint, Löffelftint. Fifch. Naturg.
von Liefl. p. 122. n. 222.
Meerftint. Müll. L. S. Tom. IV. p. 323.
The Smelt. Penn. p. 313. tab, 61. n. 151.
Eperlan. JDuham. Tr. des Pech. Tom. II.
p. 280. PI. 4. %.-x.
de la Seine. Defcript. des Arts &
Met. Tom. X. p. 372. PI. 2. fig. 2.
O n reconnoît ce petit poiffon à fa mâchoire inférieure qui eft avancée,
& aux dix-fept rayons de la nageoire de l’anus. On trouve fept rayons à
à la membrane des ouïes; onze aux nageoires de la poitrine ; huit à celles
du ventre ; dix-neuf à celle de la queue, & onze à celle du dos.
L’éperlan a le corps demi - traniparent; il brille d’un vif éclat, &
préfente fucceflivement le verd, le bleu & le blajic dont il eft orné. Le
coips eft rond, & devient plus mince en avançant vers la queue, & vers
la tête; de forte qu’il reffemble affez à un fufeainiLa tête eft petite, & finit
en pointe émouffée. Les yeux font grands & ronds; la prunelle noire, &
l’his argentin tirant fur le bleu. La mâchoire inférieure eft recourbée; la
fupérieure eft droite. Toutes deux font, ainfi que le palais, pourvues de
petites dents recourbées en dedans. On voit aufii quatre à cinq dents fur
la langue. Son corps, qui n’a pas ordinairement plus de deux ou trois
pouces de long, eft couvert d’écailles minces, argentines, qui fe détachent
aifément. Ce poiffon eft fi traniparent, qu’on peut diftinguer dans la tête,
les parties du cerveau, & compter dans le corps les vertèbres & les
côtes. Le dos eft rond &. gris ; fur les côtés, il a un fond argentin fur