jÿg- D e l a L o c h e- nu r i p i f . h e
qui n’eft que rarement long de cinq pouces &'large d’un demi-pouce, eft
couvert d’une matière gluante, fous laquelle font cachées des écailles
petites, fines & molles. Les nageoires de la poitrine, de l’anus & de
la queue font grifes; les autres font jaunes. Outre cela, celle du dos eft
encore ornée de | cinq rangs de points bruns. La nageoire de la queue eft
large, ronde, & garnie aulïi de quatre rangs de points, de même couleur
que ceux du corps, mais placés dans une direction contraire.
On trouve.Ce poiffon dans les rivières, où il fe tient ordinairement
entre les pierres. Il a la vie dure, & quand on le prend, il pouffe une
efpèce de fifflement femblable à celui de la loche d’étang. Je mis deux
de ces animaux dans un verre plein d’eau de rivière avec du fable; &
lorfque par un tems calme, la loche d’étang reftoit tranquille, l’autre
au contraire, ne pouvoit refter longtems à la même place; elle remuoit
fans ceffe tout fon corps, & fin-tout fes lèvres, auxquelles elle donnoit
un mouvement affez femblable à celui des lapins, ou des graiffets.
La chair de ce poiffon eft maigre & coriace; ce' qui fait qu’on ne
l’aime guère. Ses pointes font aufii défagréables; parce qu’on ne fauroit
guère les toucher fans fe bleffer. Dans les pays où les poiffons font rares,
on le mange comme le précédent Cependant le brochet, la perche & les
oifeaux d’eau, trouvent fa chair fort bonne, quand ils n’en ont pas d’autre.
On pourrait par conféquent le faire fervir de nourriture à ces poiffons. La
loche de rivière fe nourrit de vers, d’infeétes aquatiques, de petits poiffons
& des oeufs des autres poiffons. Elle fraie en Avril & en Mai, & dépofe
fes oeufs dans le fond.
Le coeur n’eft guère plus gros qu’un grain de chenevis. Le foie eft
long & rougeâtre; la véficule du fiel petite; le canal intellinal court &
fans finuofités. L’épine du dos confifte en quarante vertèbres, auxquelles
font attachées vingt-huit côtes de chaque côté.
Ce poiffon fe nomme :
Steinpityger , Steibenifser , Stein- Dorngrundel, Akmirutgraufis, en
grunid, Steinfchmerl, en Allemagne. Livonie.
Schmeërpütte, Sttinbicker, dans le Schmerbum, Steinbiker, en Dan-
Schlefswig. nemarc.
Steinbeifel, en Autriche. Loche de rivière,’ France.
Tànglake, en Suède.
Frifch dit que ce poiffon ne fauroit fermer la bouche, & que la nature
l’a pourvue d’une membrane, qui empêche le paffage aux corps étrangers
& nuifibles; & avec laquelle il ferme & ouvre l’ouverture à fon gré. Mais
outre que cet arrangement particulier n’auroit point de but ; c’eft ce que
j’ai fouvent remarqué dans la loche de rivière que j’ai obfervée , qu’elle
ouvrait & fermoit la bouche.
•" D e l a L o c h e d e r i v i è r e . 179
Je puis aufii répondre affirmativement à la queftion de Klein, qui
demande s’il faut rapporter la loche de rivière à la cobitis ba.rba.tula aculeata
de Gèfner & de VFillughby, & à la lampreta pungens de Frifch.
Dans Willughby & Rai, on trouve ce poiffon fous deux dénominations
différentes, aufii bien que dans Jonfton & Ruyfch : une fois fous celui de
cobitis barbatula aculeata, & une autre fois fous celui de taenia cornuta.
La plupart des ichtyologiftes ont aufii refufé des écailles à ce poiffon.
Il en a cependant comme le précédent; fi ce n’eft qu’elles font un peu
plus longues.
L A ’ f r l'O tC H E' F R A N Ci
X X X I EME P L A N C H E. F I G. 3»
La tête fans pointes ; fix barbillons à la bouche : Cobitis capite inermi,
cirris fex. B. n i. P. x. V. ix . A. vm . C. xvu. D. ix .
Cobitis barbatula, C. cirris VI, capite inermi
compreflo. Linn. S. N. p. 499. n. 2.
Cobitis, tota glabra maculoik, corpore iùb-
tereti. Arted. Gen. p. 2. n. Syn. p. 2. n. 1.
Cobitis, capite cathetoplateo inermi; ore
cirroiò, corpore pinnisque maculatis.
Gron. Zooph. p. y6. n. 202. Miff I. n. 6.
Enchelyopus nobilis, cinereus, umbratili-
bus maculis fuicis varius; cirris VI. Klein.
Miff IV. p. 59. n. 3. tab. 15. fig. 4.
Cobitis. Schwenkf. Theriot, p. 424.
barbatula. Rondel. II. p. 204.
I |^i|gggg||- Aldrov. p. 6ig.
----------- CharTet. p. 157. n. 2.
■ ---------- Jonß.p. 143. tab.26. £22.
~ ----- Ruyfch. Thefaur. p.97.
tab. 26. fig. 22.
Cobitis fluviatilis. Schonev. p. 31.
------- Gefner. Aquat. p. 401.
Cobitis fluviatilis. Raji. p. 124. n. 33.
Fundulus. Marfigl. Danub. Tom. IV. p. 74.
tab. 25. fig. i.
Der Schmerling. Müller. L. S. IV. p. 282.
— ; Prodr* n. 401.
Der Flufsfchmerling. Fifcher. Lieffp. 119.
Die Grundel. Meyer. Thierb. Tom.I. p. 47.
; tab. 74. fig. 3.
— ------- Kramer. Elench. p! 39g.
Pifkoiop. Georg. Reff Tom. L p. 364.
Th.&Loche.Willughb. p. 265. tab. Q. g.fig-1.
The Bearded. Penn. B. Z. III. p. 282.
La Loche. Bellon. p. 321.
La Loche franche. Duham. Tr. des Pèches.
Tom. ü . p. 52i.Pl. i7.fig. 3—5.
— ------- Cours d’Hift. nat. Tom.V. p. 266.
Petit Barbot, ou Loche. Defer, des Arts dé
Mét. Tom. XI. p. 341. Pl. 14. fig. g— io.
C e poiffon qui a comme les précédens fix barbillons à la bouche, en
diffère pourtant en ce qu’il n’a point de pointes. Les fix barbillons font
placés à la lèvre fupérieure, dont quatre font au milieu, & un à ehaque
coin de la bouche. On trouve trois rayons à la membrane des ouïes ; dix
à la nageoire de la poitrine; neuf à celle du ventre & du dos; huit à celle
de l’anus, & dix-fept à celle de la queue.
La tête eft abaiffée par devant, & fe termine en pointe émouffée. La
mâchoire fupérieure avance fur l’inférieure. L’ouverture de la bouche eft