* 5* O r ï c t o l o g i e , II. P a r t i h.
C e fameux Diamant fert ordinairement dans les grandes C é rémonies
à orner la cime de la Couronne du Roi ou de la
Reine.
1E r u b i s . L e Rubis e f t la plus belle Pierre de couleur que nous
ayons j quand il eft parfait & un peu gros , il eft plus cher
& plus eftimé que le Diamant. On prétend que c ’eft tl vero
(a) B'r^uen Carbonchio , o u la vraie {a) Efcarboucle des Anciens. On le
g\'™ Î VcJ- trouve dans une « vière de 1>Ide de Ceylan , fur la montagne
lauchon étoit de Capelan lituée dans les Royaumes d’A v a & du P é g u ,
m m 1 Bifnagar & à Calecu t. Les mines de Hongrie & de Bohème
MervcU.'” dès en foiirniffent auffi. On en diftingue de quatre efpèces : le
Indes, pag. vrai Rubis ou O r ie n ta l, d’un rouge v i f & ponceau j le Ru-
,0' bis S p in e l, de couleur de feu un peu orangé j le Rubis Balai
ou Ba lais, tirant fur la couleur de rôle : la quatrième e f-
P.èce (¿) fe nomme A lab an d in e , , qu’on appelle par corrupnel
^ pag. 18. tion Almandine j fa couleur , félon Agricola , approche de
ftcond. PMt. celle du Grenat , bien plus que des trois autres efpèces de
R u b is : ils font tous orientaux j mais ils le cèdent infiniment
pour la dureté , la beauté & h valeur au Rubis Oriental.
(c) pUne, Plulieurs (c) Auteurs ont parlé de cette quatrième efpèce ,
flïp 'in ’ C‘ * °us n?m de Carèmculo Æabandico.
(d) Ceiiinï, v o i t , félon un A uteur (d) Italien , des Rubis blancs ,
dei arte dei dont 1 eau eft femblable a ce lle de. la Calcédoine, il y a
m É Ê È en co le le Rubis du BréfM , dont la couleur d’un ronge c la ir ,
tire fur laL a q u e . C e tte couleur peu agréable , & fon peu de
dureté le rendent d’un prix bien différent, de celui du Rubis
Oriental. La mine des Rubis eft une Pierre couleur d e ro fe ,
\c)M.Wo,. que (c) Wormius appelle Balajfium, & qui eft faite comme
«.a»»*., pag. un oe u fou gros Caillou , qu’on rompt en deux. B o ë c e (/ ) pré-
parfait *enc^ 4U€ Rubis B a la i, quand il n’e il point tranfparent, eft
jo*/7//Vr,pag. ^ vraie înere ou matrice où fe forment les Rubis.
L e Saphir fe tire de s mêmes pays q u e toutes les Pierres
le s a p h ir , de couleur : les plu» b e a u x , , d’un bleu c é le f t e , viennent de
la montagne de Capelan dans le Royaume du Pégu.. On
les diftingue en Saphirs violets ou bleus , qui font Orientaux
& très-durs > en Saphirs, blancs de-la même qualités en Saphirs
d’eau venant de, Bohème , de Mifoie & de S ilé fie j &
en Saphirs du Puy en V e la y , qui font auffi tendres que le
CriftaL L e Saphir, après le Diamant, eft une des Pierres des
plus dures j fa couleur célefte e ft renommée chex tous les
Auteurs : on le compare au Printems, & il étoit confacré a
O r ï c t o l o g i e , I I . P a r u e . i 59
Ju p ite r , d o n t le Grand P rê tre p o rto it toujours des Saphirs.
Pline nomme Saphir femelle , celui qui eft blanc ; il eft fi
b e a u , q u ’on le p ren d fbuvent po u r un Diamant. O n p ré ten d ,
& cela eft éprouvé (*) , qu e par le moyen du feu , on p e u t
lui ô te r fon bleu & le ren d re blanc.
L a Tôpafe O rie n ta le , d un jau n e citron , égale p o u r la dureté
le Saphir & le Rubis O rien ta l : elle diffère de celle des
Indes o u d u P é ro u , qui eft d un jau n e plus orangé. N o u s
avons encore celle du B r é lil, q u i eft un peu plus d u re que
celle des Indes. L ’Occidentale fe tire de Bohème g de Silefie
& de différentes parties du m o n d e , telles qu e l’Arabie êc l’E thiopie.
Pline (b) d it qu e le nom de Topafe lui a é té d onné ,
a caufe que c e tte Pierre vient de l’Ifle Topaz,oK, fituée dans la
Province de la T h eb a ïd e . Son éclat co u leu r d ’or la fait reilem-
bler aux rayons [c) du Soleil. Il v ie n t, félon H u n e k é l. des T o pazes
¿ ’O c c id en t dans des grès fo rt durs , près S ch ek k en -
berg.
L ’Améthyfte tire plus fur le p o u rp r e , qu e to u te au tre Pierre
fine ; elle fe diftingue en Orientale , en celle de C a rta -
gene & en Occidentale. L a première eft un véritable Rubis
d’Orient de co u leu r colombine , & de la même d u re té . L a
fe co n d e , de co u leu r de P e n fé e , eft infiniment moins belle &
moins dure.. L a troifieme efpèce , de co u leu r v io le tte , v ie n t
de to u t pays où croît le Criftal j on en trouve à Madagafcar,,
en C atalogne , dans les montagnes de Vie , à C a rta g è n e , à
R om e , en Saxe , en. Auvergne ; on en trouve auffi à Art—
gonfle & à R io u x , Villages près de la Rochelle.
L Amethyfte O rien ta le , ainfi que le S a p h ir, blan ch it dans
e feu & approche du Diamant : il y en a de blanches naturellement
, mais elles ne fo n t pas communes. Nous avons,
des primes d ’Améthiftes , comme des primes d ’Emeraudes..
^ es fortes de Pierres ne fo n t pas les matrices des autres „
comme on a vû ei-deffus. L e u r ma tiè re neigeufe , terreufe
pleine de glaces , les ren d en t peu rranfparentes & peu n e ttes.
1
L ’Hvaeinthe q u i vien t dé C a n a n o r, C a le c u t, Cambaye ,
eft de la d u re té du Gren a t i Si u n A u teu r (d) prétend que
e eft le Cbrifopafe des Anciens. Sa co u leu r eft celle d ’un Rubis
u n peu orangé ; celle de Po rtu g a l tire fur le fo iic ï, 8c
eft plus ten d re : q u a n d elle e ftp a rfa ite , on la,nomme Hyacin-
(a) Muièum
Worm. pag.
i o j .
Berqnen
pag. i 9.
LA TOPASE.
(¿JHift. Nat.-
lib. 37. cap. 3.
( c ) Quòd
radii iolis 8c
iimiles cir-
cumcirca re£-
plendeant.
M u f Calceal.
pag. 2.44. fec..
3-
L’AM E -
T H Y S T E ..
t ’HFACINTHE.
(dj Agri coi tu