138 O R Y C T O L 0 GIE , ÏÏ. P A R TIE.
tières fe font condenfées 8c coagulées, ainfi que dans un meule
, plus ou moins grandes, fejoji le volume de la matière qui
(») ita nt s’eft amaffée : elles peuvent donc tous les jours croître (a) 8c
lapides quo- s’augmenter, non par végétation , mais vistemporç.m v . c 1 • - \ t 1p ar une addition,, de
quafibet re- parties qui lurviennent les unes après les autres , ce que Ion
gione & in nomme juxtapofition j hors de leurs lits , les Pierres 8t les
nanmrj'mKü- Cailloux n’augmentent plus. '
que naturæ On peut prefumer de la , que le meme lue lapidmque un
de™urlmS V*" Peu P^us ^puré forme tous les jours les Pierres fines , les
lapides'gene- Criftaux 8c les Agathes. Les parties folides que ce fuc charge
fine du- rie, fe condenfent, s’accrochent les unes aux autres , 8c fe
qùam fÔir'dtü durciflènt en petites boules , auxquelles la matière métalli-
lerum parens que ( dont le Sel n’eft jamais oifîf) donne de la couleur, 8c
f“a métallife tout ce qui l’approche , Animaux, Pçiffons, Bois,
§o°hoc fuicro OlTemens , Coquillages 8c Pierres.
inftauret. C’eil la matière métallique 8c minérale qui s’incorpore avec
Lang. h. Lap. ja diaphane } & qui ferme pjus ou moins le paifage à la lumière
: plus l’eau qui concourt à mettre cçs matières en mouvement
eft clarifiée, plus elles font tranfparentes > le noir empêche
le tranfparent, 8C quand la blancheur s’y joint, il en
naît un mixte, qui n’eft ni blanc ni diaphane, mais qui tient
des deux : par le grand Poli qu’on leur donne, elles renvoient
les différens rayons de lumière rompus 8c réfléchis.
Les Pierres font légères, quand elles font poreufes 8c com-
pofées d’une terre qui n’eft pas bien liée , ou bien quand la
(i>) D’autres matière a été brûlée par un volcan : elles font (é) pelantes au
'NaiuruUjîes contraire, lorfque cette même terre ayant fes parties mieux
attribuent la \ - / • i j r /L 1 a 1 J 1
dureté & la *iees > a Prls P*us de conliltance par le mélangé de quelques
fejanteur des parties métalliques.
Nullité “dés* fçait que le froid durcit les Pierres, 8c refferre leurs par-
Seis. ties, qui en deviennent plus folides. La chaleur du feu au
contraire les brûle pour, la plûpart, les rend molles 8c les réduit
en poudre.
Les Pierres fufiblesou vitrifiables font d’une même nature,
8c fervent de fondant aux Minéraux, 8c de matière aux glaces
8c aux verres : ce font ordinairement des Cailloux.
Les non-fufibles font d’une matière plus dure 8c plus rebelle
au feu , quoiqu’elles foient calcinables : telles que les
Crétacées, les Pierres à chaux, les Marbres, 8cc.
Lorfque la même matière pénètre une Pierre fpongieufe
par la nature de fon grain, elle remplit le 'vuide qui eft entre
fes molécules i s’il y en a fuffifammént, elle deviendra
Caillou i lorfqu’il n’y aura pas allez de madère -, elle fera de-
mi-Caillou 8c demi-Pierre, comme il s'en trouve en plufieurs
endroits. La rondeur ou l'inégalité des Pierres eft attribuée
a leur mouvement continuel, 8c à ce qu’elles fe frottent l'une
contre autre, ce qui abbat les angles : elle peut venir encore
de quelqu’autres caufes.
vraifemblable que la matière qui a produit la criftal-
lifation interne d’un Caillou,s’eft formée la première, 8c l’a tra-
verle pendant qu’il n etoit encore que Pierre commune 8c d’une
confiftence molle. C’eft un fuc pierreux qui s’eft criftallifé
au centre de la Pierre, avant que la matière- de deflus fe
Joit durcie 8c recouverte d’une croûte pierreufe. Quand une
1 îerre elt creufe , ou qu’il y a un vuide dans un Caillou, cora-
me au Geodes , c’eft que la matière qui en faifoit le noyau a
ete detachee par une trop grande chaleur j fi en remuant un
Caillou on entend raifonner un noyau , tel qu’à la Pierre
d Aigle , on doit attribuer cet effet’à ce que la matière n’a
pas ete entièrement defféchée, mais qu’elle l’a été fuffifam-
ment pour laiffer un intervalle entre le noyau 8c la première
croûte du Caillou. -
On attribue ordinairement les différentes couleurs des
i îerres aux exhalaifons, ou à une matière terreftre 8c minérale
tres-fubtrle. La plûpart des Naturaliftes les donnent au
mélangé 8c a la proximité des Métaux, des Minéraux 8c des
oucs concrets, qui, félon la variété de la couleur du (a) Soufre
qui y eft contenu, procurent aux Pierres de femblables
couleurs. Cette opinion a du rapport à ce que l’on voit arriver
au changement de couleurs que. l’on fait prendre aux
maux toujours blancs, par l’approximation de ces mêmes
Métaux 8c Minéraux.
On fçait (b) que les couleurs ne fubfiftcnt pasréellement fur
f S °i ftu’eftes llefont que la lumière réfléchie 8c reçue
ur es differens angles des corps. Les Pierres fines la perdent
même à une chaleur violente, lorfqu’elles font mifes dans
un creufet avec du fable 8c de la limaille de fer , quoi-
què es ne ceffent pas d’être dures 8c tranfparentes ; preu-
e certaine que leur ( c ) couleur eft accidentelle : cela
je trouve encore démontré par la Topaze du Brefil qui eft
jaune, 8c qui étant chaufée devient rouge ; ce qûi découvre
nature de la matière métallique qui a coloré cette Pierre.
Sij
(af Diapha-
neitas vero lapidimi
ex puntate
liquo-
rum venit ,
opaci tas ex
admixtà cal-
cis terrà, qua»
mixtum in-
currit : colo-
res prò ratio-
ne fulphuris
cum metallis
ejufdem natura:
funt.
Becher Ph.
fub. lib. i.fec .
IV. cap. 7 . pp.
' 31-
COULEUR
DES PIER-
RES.
(6) Colotes
gemmarum
adventitios,
illifque parti-
cipatos,fiveà
quodamfucco
minerali colorato
, live à
quàdam minerali
exhala-
tione tingen-.
di virtutep tardità.
Kob. Boyle
Jpec. de gemmar.
origine
& virtutibus,
p a g . 8.
(c) Color eft
tantum fuper-
ficialis. Boyle
exper. & con-
fiderationes
colorum , cap.
pag. 9•