( a ) Quae à
terra: vifceri-
bus hominum
labore effo-
diuntur, FoC-
fîlia vocantur.
(b) On y pat"
lera de l’âge
des F ojftl e s,
tant dje ceux
du tems du
Déluge y que
de ceux qui fe
font formés de?
puis,
t î ij D i s e 6 u r s P r é l i m i n a i r e
premier é ta t , que les élémens des corps font in fe cable s, &
les principes des Minéraux indeftruétibles.
L e Règne minéral qui fait l’objet de ce t O u v ra g e , renferme
tous les Min éraux , les M é ta u x , les Terres , les B o ls , les
S e ls , les Bitumes , les Pierres fines 8c communes , les C r if-
tau x , le sA g a th e s , les Jafpes , les Porphyres , les Granités ,
les A lb â tre s , les M arbres & les Cailloux. C eu x de ces corps
qui font du r s, fans être fufibles, font les pierres > ceux qui
font durs & fufibles , fans être duftiles , font les Minéraux :
en appelle M é ta u x , les corps qui font en même-tems fufibles
, ductiles 8c malléables 5 enfin ceux qui font mous, font
les fucs con cre ts, ou demi-métaux.
Quoiqu’on puifle dire que toutes les P ie rres, les Criftaux,’
les Marbres , les A g a th e s , 8c même les Cailloux font des
M in é rau x5 on les renferme cependant dans la clalfe des Fof-
files 5 terme encore plus générique que celui de M in é ra l, p uisq
u 'il comprend certaines terres qui ne font point minérales.
Ces Folfiles font to'ut ce que la terre contient ( a/dans fes
entrailles , ou qui fe trouve dans les fouilles & excavations
qu’on y fait : ainfi les Pierres , les Marbres, les Cailloux
, les A g a th e s , les Jafpes , les Diamans , les Min éraux ,
les M é ta u x , les Coquilles pétrifiées 5 tous ces corps font dans
la clalfe des Folfiles. Il a été parlé de l’arrivée de ces derniers
fur la terre, dans le cinquième chapitre de la (b) Conchyliologie
; cette matière y fera traitée de nouveau avec toute
l’étendue qu’elle demande , pour répondre aux nouvelles objections
que quelques Phyficiens ont inférées dans les Journaux.
Sans employer de méchanique ni de C h ym ie , comme ont
fait quelques Modernes , on divifera les Folfiles en ceux q u i
font naturels à la te r re , 8c en ceux qui lui font étrangers.’
L e s Folfiles naturels à la te r re , font ceux qui s’ y trouvent
naturellement, tels que les Minéraux, les Métaux / le s Pierres
, les Cailloux , les Marbres , les S e ls , les Bitume s, les
Charbons de te r re , les congélations 8c les encroûtemens.
L e s Folfiles étrangers à la terre font des corps qui n’y
croilfent pas naturellement, qui ont été déplacés 8c répandus
fur la fuperficie ou dans le fein de la terre par le Dé luge
univerfel : comme les arbres, les branches, les racines ,
les fru its , les fo u g è re s , capillaires 8c autres végétaux j les
parties des animaux, telles que les mâchoires, les dents, les
glolfopètres,
»
SU R l’ O r y c t o l o g i e . ix
g lolïbpètres, vertèbres, c ô te s , cornes, os de la cuifTe & du
b ra s, les coquilles des Poiffons de mer 3 8c les autres parties
d Animaux terreftres 8c marins, qui fe font pétrifiées par leur
lo n g fejour dans les entrailles de la terre , 8c qui viennent originairement
de la mer ou de la fuperficie des terres.
Il y a encore deux efpèces de Pierres, qui ne font ni naturelles
, ni étrangères à la terre j les premières font celles
qui s’engendrent dans les Animaux,telles que font les Béfoarts
8c les Calculs. L e s fécondés formées 8c jettées par les vo lcan
s , y font produites par les violentes déflagrations qui fe
font dans ces endroits compofés de matières bitumineufes,
lulphureufes 8c vitrioliques. Ces deux efpèces de Pierres feront
miles à la fuite des autres.
L a divifion des Pierres a toujours fait naître dans l’Hifloire
Naturelle deux grandes difficultés : la première regarde leur
nature s la fécondé leur divifion. C e tte dernière furtout a été
jufqu’a prefent l’é cueilde s meilleurs Naturaliftes.
L a Variété qui règne parmi eux pour bien di’ftinguer les
i îerres , en fait connoître la difficulté s les uns ne fuivant
que la figure des corps, ont placé mal-à-propos le Diamant
parmi les Aluns , a caufe de fes criftallifations exaëdres
ianseonfiderer que le Diamant diffère de ce fel par tant d’endroits
, tels que fa d u re té , fon indéfiniclibilite dans le f e u ,
la tranfparence, fon éclat : les autres Pierres fines font en-
H j | | yoroparees avec les N itre s , par la même raifon de leur
criftallifation oélaëdre. Les Marbres ne prouvent pas moins
c e que Io n avance : les Chymiftes par une opération très-
longue les réduifent en une chaux blanche 8c légère i fau-
- f aZ£ , P0lir ce la les ranger parmi les Pierres calcaires ? Rien
n eff plus directement oppole à leur nature exté rieu re , qui
eft des plus d u res , furtout le Marbre de Carrare. Si l’on trouve
des parties qui fe réduifent en verre à un grand feu , pla-
^es corps d’où elles réfultent parmi les matières vitrifiées
, lorfque ces corps paroiflènt tout autres dans leur
extérieur i Cela fuffit pour prouver l’incertitude de ces méthodes.
.
L e s Chymiftes , dont l’ufage eft de joindre 8c de décom-
poler les corps pour en connoître les parties effentielles , di-
fent que c eft le feul moyen d’entrevoir la façon dont la nature
opere , 8c que pour expliquer cette (a) nature, il la faut
contrefaire par des repréfentations de chofes connues, auxc
(a) "Htfoire
de l ’Académie
y par M.
de Fontenelle,
année 1700.