x D i s c o u r s P r é l i m i n a i r e
quelles on fait produire le même effet : nous avons l’exem-
(a) Mémo!- pie du volcan (a) de Lémeri.
res del’Acadé- L es Naturaliftes qui emploient ordinairement peu de Chymie.
annee • • r i, 1 1 • \ Ti
1700.p. joi, m § > railonnent d u n e maniéré toute ditrerente. ro u r con-
n o ître , difent-ils, les parties d ’un m ix te , on n’en connoît pas
les élémens : ainfi loin de décompoferôc de détruire-les ouvrages
que la nature étale fi magnifiquement à nos y e u x , ils
fe contentent de bien examiner leurs qualités naturelles 6c
exté rieu re s, de les divifer exa ctement, d’en connoître les
ufages 5 ce qui leur devient beaucoup plus facile que leur
décompofition. L ’habitude même leur indique la principale
matière qui compofe les Pierres, foit en les flairant-, foit en
les fro ttan t, foit en écrafant quelque peu de ces objets , s’il
e it pofîible : la lime leur en fait encore connoître la duretés
la lan g u e , le goût s 6c l’A c ie r , fi le caillou fait du feu ou non.
L e s M inéraux découvrent de même leur nature parleurs couleurs
: s’ils font jaunes avec leur brillant m é ta lliqu e , ils contiennent
ordinairement du Cu ivre s s’ ils font b leu s , c’eft du
V it r io l cuivreux : les ferrugineux fe découvrent auffi par leur
couleur jaune ou rouge s enfin les Pyrites tombant en efflo-
re fcen ce , indiquent leurs parties fulphureufes.
Dans la décompofition , le feu change fouvent les principes
de toutes chofes ; les V ég é tau x p y l’analyfe donnent
des réfultats prefque fem b lsb le s , puifqueles plantes les plus
falutaires rendent à peu près les mêmes principes que les
plus venimeufes : on fçait d’ailleurs que le feu ne fait rien
fur plufieurs efpèces de Pierres, de terres ôc de fables. Beaucoup
de Minéraux ne peuvent être analyfés par cet élément,
qui emporte ôc fubtilife plutôt leurs corpufcules, qu’il ne les
divife en leurs principes 5 tels font le Mercure 6c le S o u fr e ,
quand on ne; les brûle pas à l’air libre. Il n’eft pas moins difficile
de détruire le Gluten de certaines pierres, ôc les Gangues
fauvages font indcftructiblcs. Tous ces faits prouvent
que la Chymie eft encore éloignée de fa perfeétion > ôc que
le Phyficien n’ayant pû jufqu’a préfsnt trouver les premiers
principes des corps, doit s’en tenir aux caufes fecondaires.
L e Naturalifte dont les vu e s , comme l’on v o i t , 11e font
pas auffi étendues que celles du Chymifte , fera certainement
moins trompé dans fon attente ; en lailTant fubfifter les
objets tels qu’ils io n t , il pourra connoître fuffifamment leurs
qualités naturelles pour lervir aux befqins de la vie , pour les
s u r l’ O r y c t o l o g IE. xi
mettre dans l’ordre qui co n v ie n t , examiner les nuances de
chaque corps, leurs dégrés d’affinité , leurs caraétères d’uni,
fo rm ité , leurs v a r ié té s , enfin les divifer d’une manière n ette
ôc diftinéle.
Perfuadés que la méthode la plus fimple eft toujours la
m e illeu re , lorfqu’elle n’eft point oppofée aux principes généraux
, nous ne fuivrons point celle des Chymifles : la con-
tradi&ion qui règne entr’eux eft telle , que le dernier A u teur
a toujours raifon ; leur déchaînement contre les Naturaliftes
eft au point d’a v an ce r, qu’ils ( a ) n’auront jamais jfg p
qu’une connoiffance fuperficielle de la nature des corps, ôc
qu’ils ne feront que copier fervilement ceux qui ont travaillé
avant eux. T outes ces contrariétés nous ont déterminés à PaS- 34.
chercher une nouvelle m éthode pour parvenir au même but;
nous la croyons très-fuffifante pour bien diftinguer la nature
des Folïïles fans en confondre les genres ni les efpèces , ôc
fans employer tout l’attirail d’un fourneau. Nous ne difcon-
viendrons pas cepend an t, qu’à certains égards, la méthode
des Chymiftes ne puiffe avoir fon u t ilité , ôc que leurs expériences
journalières ne mettent en évidence plufieurs points
intéreffans fondés fur l’analogie : c ’eft au tems à éclaircir des
matières qui divifent encore nos meilleurs Phyfîciens.
C e Volume qui eft la fuite de la C on ch y lio lo g ie , traite
des Foffiles en g én é ra l, fous le nom d’O r y û o lo g ie , terme
compofé de deux mots Grecs , à '^ r li.F o J fd e , ôc Ao'yos, ferma.
I l eft divifé en trois parties , précédées de Difcours Préliminaires
relatifs à la matière de chacune de ces parties.
L a première offre une nouvelle méthode Latine ôc Fran-
çoife de divifer tous les Fo ffile s, fuivant leurs qualités naturelles
ôc apparentes, dans les clafTes qui leur con vien n en t,
conformément à la méthode établie dans la Conchyliologie
; cette méthode renferme leurs g en re s , leurs efpèces ôc
leurs variétés connues.
On y a joint une notice critique des meilleurs Auteurs
qui ont traité de la Conchyliologie ôc de la Litholo g ie : rien
ne peut mieux prévenir le L e û e u r en faveur des Ouvrages
de ces Philofophes.
C e tte partie eft terminée par un Catalogue ou interprétation
de plufieurs termes, qu’on n’a point expliqués dans le
texte , pour 11e point interrompre la fuite du Difcours.
L a fécondé partie renferme tous les Foffiles naturels à la
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