(a) Mercü-
riuS j feu ejus
minera, parce
& rariifimè in
omnibus me-
tallis reperi-
tur. Dum tarnen,
fi quoti-
dianum velu-
ti principium
ad novam inique
genefim
metallis foret,
in fodinis crebro
fernet oi-
fe r re , aut fu-
mis fuam præ-
ientiam cla-
r in s indicare
deberet. Jun-
eherus fpec.
Chym. tom. î .
pag. S.69.
LF.S DF.MI-
M É TAU X ,
ou MINÉRAUX
, BIT
LEURS MINES.
L’AN T I MOINE.
L e vif-A rg en t vierge & n atif n’eft mêlé d’aucune Pierr
e , ni te r re , ni autre matière hétérogène» il pourroit l’être
avec d’antres cgrps fans y être in corporé , lorfqu’il elt plein
de Cinabre de couleur rouge : il eft très-pefant & peu brillant.
Sa figure eft fphérlque, & il contient un peu de Soufre.
L e vif-Argent mêlé avec des Pyrites eft de la même nature*,
plein de Cinabre & de Soufre, Sa couleur rouge vient
de la quantité de Cinabre qui y eft mélé.
S’il fe rencontre dans le Quartz , le Spath , la mine de
P lom b , & autres Pierres, il y tient foiblemenc j il eft toujours
accompagné de points rou ges , qui font du Cinabre.
L e v if -A r g e n t mêlé avec de la terre eft plus coulant;
ce tte terre eft ca lcaire , & s’attache très-peu au Mercure : on
a foin de le laver avant de l’expofer au feu. Il y a une terre
mercurielle , qu’on appelle Guhr.
Quelques Chymiftes prétendent que le Mercure eft la fe-
mence & la vraie fource des Métaux. Un (a ) A uteur leur
répond : fi le Mercure étoit la femence de tous les Métaux ,
pourquoi fe trouve-t-il fi rarement dans les mines î il devroit
au contraire y êcre continuellement p r é fe n t , ou du moins
exhaler fa fumée 3 O n'ne lé trouve cependant que dans la
mine d’O r ; alors on peut dire que c’eft plutôt avec une mine
de Cinabre q u ’il eft mêlé qu’avec une d’Or. Dédale avoit
rendu fa ftatue mobile par le moyen du Mercure ; & Falop-
pe rapporte qu’on met du Mercure dans des anneaux creufés,
ou dans des oeufs vu id é s , & qu’en les approchant du feu ou
à la lumière d’une chandelle , ils s’agitent de différentes manières.
Ou tranfporte le vif-Argent dans des peaux de mouton ,
qui renferment de petits barils d’environ 200 livres pelant ;
ori les nomme bouillons de vif-Argent.
On appelle ainfi les Métaux qui ne font que peu ou point
malléables. Ce font proprement les Minéraux , tels que l’Antimoine
, le Bifmuth, le Z in c , la Calamine , l’A r fen ic , le Cinabre,
le C o b a l t , le Safre , la Magnéfieôc les Saroches.
L ’Antimoine eft un demi-métal, où minéral mêlé de Soufre
, dont la couleur & la nature approchent de celle du Fer;
dans fon intérieur il eft rayé de longues aiguilles luifantes,
couchées horizontalement. C e minéral eft a ig re , ca flàn t, pe-
fa u t , nullement ductile ; ce tte feule qualité lui manqùe pour
O R Y C T O L O G ï E y I I . P A R T I E . 294
avoir toutes les propriétés d’un métal. L ’Antimoine entre
difficilement en fufion , fe volatilife au feu , & fe vitrifie
quand il eft calcine. Il ne s’unit avec aucun métal qu’avec
l ° r ; mais excepte ce d e rn ier, i l les réfoud to u s , & les rend
plus volatils. Il fe diffout lui-même dans l’efprit de Sel & dans
l’eau Rega le : après la p remière fu fio n , fa fubftance fe nomme
K e g u ie , & l’on en fait du v e r r e , du foie | du beurre , de
la chaux ce du cinabre d’A ntimoine. E n voici les efpèces.
I L ’A ntimoine vierge refferable à la mine d’Arfenie blanc *
fes cotes font îrre ju lie rs , ainfi que fes facettes. Il eft ftrié en
dedans , tres-fragile, & fe change en verres de couleur pourpre
très-belle.. r
L_Amimoine ftrié eft d’un gris bleuâtre , très-rempli de
Soufre b rillan t, friable , & fe met en fufion à la flamme d’une
bougie. Ces Stries font irrégulières, fouvent é to ilé es, quel-
querois ecailleufes..
Celui qui eft en p lume , « fes ftries rangées comme celles,
de 1 alun de plume , formant des fibres capillaires & féparées,
parla quantité de Sotifre qu’ilco n tien t; il eft auffi fufible que
le précédent. *
L ’Antimoine criftallifé tire fu r le bleu , & a des criftaux
de ngures différentes , fouvent en pyramides , en tubercules,
formant des noeuds. Il eft toujours ftrié en dedans &
contient autant de Soufre que les autres. v
Il y en a un dont les fibres font entre des lames de Spath
tranfverfales & perpendiculaires; c ’eft le plus mêlé de tous.
L Antimoine coloré eft plein d’Arfenic & de Soufre , qui
par leurs vapeurs donnent au minéral la couleur ronge o n
jaune , plus ou moins pâle.
On connoît encore l’Antimoine de la C h in e , du Pérou ,,
de C a r in th ie , de Tranfilvanie , de Bohème , de Hongrie 5
d’Allemagne| d’Auvergne , du P o ito u , de Bretagne : ce font
les pays d’où l’on tire ce minéral ; & quelque diftindion qu’en
ait faite Kentmannus en 1 6 efpèces , elles ne roulent que fur
leurs cou leu rs, fur ce qui accompagne le min éral, & fur les.
uifferens pays qui le fourniffent.
Les propriétés de l’Antimoine font de pulvérifer les Métaux.,
de rendre le Mercure p én étrab le , & d’extraire les particules
fubtiles du Fer.
L e Bifmuth eft un excrément méta llique , provenant d’une ■ e e b is
portion incapable de former un vrai métal, & changée en ^wÎîh*.