i8 o ' O k t c t û l o ’g i ï ) I I . P a r t i e .
qu’il lui faudrait donner , parce qu’une g la ce , par la ré fle x io n ,
en fait paraître plufieurs; il faut alors employer les facettes
pour fauver ce défaut : on peut encore faire bomber la ta.
nie en cabauchon.
: L ’e Rubis , la Topaze , le 'S ap h ir , l’Améthyfte O r ien ta le ,
fe trouvent fouvent avoir des noeuds , mais bien plus rarement
que le Diamant ; & c’eft ce qu’ôn appelle Pierre de nature.
On peut petit à petit ufer ces noeuds fur la roue , &
elles.fe taillent à l’ordinaire > quant au Grenat & à la V e r meille
, comme étant des Pierres trop épaifles., pour augmenter
leur tranfparence, on les cheve ou on les diminue de
grolleur.. \
: Les. Emeraudes fe taillent, quarrées. pour l’ordinaire avec
peu de facettes , pour conferver lé. velouté. A l’égard de l’O pale
, de laTu rq u o ife , de la M alachite , de l’CEil de chat & des
autres. Pierres non-fufceptibles de fa c e t te s , les Lapidaires
cherchent le cô té le plus avantageux pour les faire valoir
& les taillent en cabauchon fur une rouë de plomb avec de
l’émeri : enfuite ils les poliflent fur la rouë de bois avec du
tripoli & de l’e a u , & on les avive fur des morceaux de chamois
avec d e la potée d’étain.
. Plus les Pierres font dures,,, mieux elles fe poliflent ; plus
on leur donne de facettes & d’angles ,. moins, elles, font ver
loutées t elles ne joueraient point & n’ auraient point tant
d îé c la t , fans le fecours d’une feuille d’argent, mince comme
du papier , brunie à la fanguine fur une glace , & prête à recevoir
la couleur qu’on veu t lui donner. Sous le Diamant
& l ’Emeraude , le velours ou le maitic noir préparé fervent
de feuilles., ,
Les Lapidaires appellent Orientales toutes les Pierres qui
font dures 5 ils nomment improprement Occidentales celles
qui font moins dures , quoiqu’elles viennent de plufieurs
cantons de l’Orient. C e nom ¿ ’Occidentales,convient mieux
à toutes les Pierres fines , que l’on tire de diflerens pays dé
l’E u ro p e ,. comme de Bohème , de Siléfie ^ de Mifnie , de
Saxe , d’Efpagne & de France.
Il n’y a , félon e u x , parmi les Pierres:fines , que quatre ou
cin q éfpèees qu’on puifiTe appeller Pierres du premier ordre ,
&qu j approchent de l’excellence & de la dureté du Diamant.
Ces Pierres, font le R u b is , le Saphir,, la T op a z e „ l’Améthyfte
d’Ojsient§c.i’Etliej-a]ude».à la dureté près. Celles du fe-
O r y c t o l o g i e , I L P a r t i e . i8»
cond ordre font le G r e n a t , la Vermeille , l’A igu ë marine ,
le Béri l , le Péridot & autres. Ces Pierres .tirent leurs couleurs
des premières : le Grenat-^ la V e rm e ille , par exemple,
font regardés comme des Rubis fo n c é s , l’Hyacinthe comme
un Rubis, jau nâ tre , le Saphir un Rubis bleu lé Béril &
le Péridot comme des Emeraudes foibles i l’A igue marine
eft eftimée un Saphir pâle ,. & la Topaze un Rubis jaune :
c ’eft ainfi qu’elles font encore, aujourd’hui regardées par (a) les M t'oyaga
Orientaux. de Tavernier,
Quand ces Pierres fines font mélangées dans leurs cou - 3 clut>‘
leu rs, telle qu’une Emeraude demi-blanche & verte , un
Rubis moitié rouge & b lan c , une Topaze moitié Améthyfte »
ce qui femble arriver contre l ’intention de la nature ; on
peut fort bien les nommer des jeux de la nature:
La. valeur des Diamans, ainfi que celle des Pierres de cou- Valiu&dei
leur & des Perlés , eft comme le quarré de leurs poids. C e tte Fii!UUÏ
mefure appellée Karat,. contient quatre grains, un peu plus
foibles que ceux de l ’or , & que l’on divife en trente-deux
p a r tie s , & même jufqu’à foixante & quatre. C e tte valeur
•qui e ft dés plus arbitraires ,,ne diffère aucunement de celle
des autres marchandifes fines , que la rareté: ou l’abondance
font valoir plus ou moins. L a netteté , la belle co u le u r , la
grandeur, l’étendue , le poids & la perfeftion des Pierres,
font, extrêmement varier leur, prix ; enforte que tous les calculs
& toutes les règles qu’on tyo u lu donner quelques .(¿) A u - (b'j r«w-
teurs fur le prix, des Diamans, n ’ont rien de certain. Il ne nier-
faut qu’une mode , qu’une rareté <£eipèces , ou là décou- 9 | B |
verte d’une mine de Diamans , pour faire diminuer le prix Ibmmiuiiti
des autres j. c ’éft ce qu’on, a v.û,arriver aux. nouveaux Dia- de’ Jnd,s >
mans du Brefil.. _ ^ 7 / 1 ,
L ’experience Si l’ufage fo n t lès v-raies règles pour l’eftima- niaman»■ &-
tion dès Pierres fines : un point noir ou rouge , une g la c e , t ‘ s 1 ___ . r 1 • r 1 0 • t- 1 par JJ. Jeunes^
une eati tirant lu r le. ja u n e , iont perdre une parue de la? va-
leur d’un Diamant ; cela eft fi v ra i , que deux-. Pierres: du>
meme poids 8c de la même eau , fèront du double de la valeur
l’une de l’autre , quaod-l’une aura plus d!étendue dans
fon dôme quoiqu’elle ait moins d’enfoncement: ou dlépaifi-
feur dans fa culafle. Un Diamant , par exemple , parfait en
tout p o in t , nefant 8 grains,, coûtera- 600 liv. il fera moins,
« rge en deflus qu’un autre du même poids & de la m êm e