132 O r y c t o l o g i e , II. P a r t i e .
L a Terre figillée de Siléfie eft marquée d’un château à
trois to u r s , entouré de broflailies avec des clefs dans Té—
cuiTon.
Terra Sejfana , venant de la Roeca di Monàragone , Bourg
du Royaume de N a p le s , appellé autrefois Sinuejfa dans la
Campanie , eit propre à faire des vafes de couleur d’O r , en
y mêlant quelques grains brillans.
Terra Oreana, de couleur d’O r , efpèce de compofition , eft
eftimée propre .à plufieurs maladies.
Terra Ctmbrica , vient de Femeren ,I fle de là mer Baltique:
on trouve cette terre tantôt cendrée , quelquefois tirant fur
le Safran, toutes deux bonnes pour la ’dylïenterie.
Tous ces Bols fe confondent la plupart avec les Terres
ci-deiTus nommées 5 ils oiit'auffi les mêmes propriétés.
L e s Doreurs , à cau,fe de la belle couleur du Bol de B lo is,
s’en fervent pour faire l’affiette de l’Or
Les Relieurs font ufage du même B o l, en l’écrafant avec
une molette , & le couchant fur la. tranche d’un livre pour
le rendre poli.
Nous avons des Bols différens pour les couleurs ; il y en
a de b lan c s , de n o ir s , de couleur de chair qui eft la terre
(*) Aiungîa L emn ien ne , de rouges; de jaunes {a) , axungia folis 5 de couleur
cendrée , axungia Lune j de couleur verte & autres : ce
ne fo n t , à proprement p ar ler, que des Argilles mêlées de
Bitume.
proprie- On eft aujourd’hui fort revenu fur les vertus & propriétés
~z d e s des Bols, auxquelles les Anciens ajoutoient beaucoup de fo i j
les nouvelles expériences ont fait connoître , que ces Foffiles
étoient remplis de parties V itrioliques , ; & par conféquent
que leur ufage étoit très-dangereux pour le corps humain.
Comme les Terres & les Bols font aftringens Se defficatifs,
ils fervent à arrêter le cours de ventre , les hémorragies , à
deiléçher les p la ie s , à empêcher le cours des fluxions , Se à
fortifier Se raffermir les jointures.
m w M
m
Terra; veut
dire graijfe de
la, Terre.
TE
BO
D I S C O U R S
p r é l i m i n a i r e .
S U R
L A F O R M A T I O N D E S P I E R R E S »
L E U R D I V I S I O N , L E U R S P R O P R I É T É S ?
E T L E U R S U T I L I T É S .
LA^ L i t h o l o g i e , fuivant la lignification de ce m o t ,
^ n ’eft qu’un Difcours fur les P ie rres, ou plutôt la con-
noiiiance de leurs efpèces,de leurs propriétés,de leurs utilités.
Les Pierres, qu’un grand (a ) Poëte appelle les oflemens
de la T e r re , font des corps Foffiles, durs , pefans, non du-
étiles, & qui ne peuvent fe réfoudre dans l ’eau ni dans l’huile
;■ elles on t pour principes la Terre ,.l’A ir , & l’Eau-: leurs
parties moins propres à fe fondre que celles des Métaux.,
peuvent cependant fe réduire par un grand feu ; on recon-
n oît alors que les Pierres ne font autre choie que des
Terres étroitement unies par les parties glutineufes- qui s’y
rencontrent.
Un A uteur prétend' que des (b ) vapeurs métalliques , telles
que les Sels & les Soufres de la Terre , fe liquéfient & fe
pourrilTent d abord , qu’elles fe féchent enfuite lentement,
deviennent maniables comme la cire , qu’enfin elles dur-
eiflèot Si fe changent en Pierres..
L eau feule ne peut rien faire : l’eau & la terre ne forment
que de la botie ; mais l’eau (c) chargée de molécules terreftres
& falines forme des Pierres , lorfque le fluide qui a amené ces
parties s eft évaporé,& leur a permis de s’approcher & de fe co ler
enfemble. Souvent l’eau qui pénètre à travers les rochers,
fé precipite au fond des cavernes, & tombant goutte à goutte
fur la matrice des Pierres ,-fe.coagule & en augmente la malle ;
ce qui fait voir que.l’eau feule imprégnée de fels, tombant de
L voûte d’une grotte , peut former des Pierres fans le fecours
d e là terre: mais, c’efl: une exception à l ’opération ordinaire
de lunature,.
R iij
(a) LapideP-
que in corpo-*
re- terra; ,
Offa reor dici*'
Ovid. M . l . i ,
(b) Fumi mi-
neràles reio-*
luti in liquo-
rem primo
muceicunt,.
tum lente f io
cahtur- ex'na-
turà fiuà , ita
ut cera trattari
queant; tandem
d u refi-
cune & deni-
que. indurefi--
cunt, fortiifi-
mè,jtaut nullo,
nifi proprio*
liquore,refiol—
vi queant ; Se.
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terogenei in
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vii. pag. 131..
(c) Offcndic.
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j ori terrai pors-
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