TROISIÈME GENREL
E S P I E R R E S E C A I L L E U S E S »
T A L Q U E U S E S , F I L A N D R E U S E S *
G Y P S E U S E S .
L E s Pierres écailleofes tiennent de la nature du T a lc î-
elles fe lèvent par écailles , par feuillets , parce que les.
Difiours"pré- différentes matières de bitume , d’b u ile , d’A lun qui les com-
p o fe n t , lçs empêchent de fe d u rcir, & les rendent ainfi (a)'
¿ei Fterrti , écailleufes. Elles fe divifent en deux efpèces : la premièrer
«-¿«/»j.pag. e ft celle des Tranfparentes j, la fécondé renferme les O pa-
1J1' ques.
E s p è c e . L E S T R A N S F A R ENT E ST.
( t ) tnftar L a P ierre [b) fpé culaire, tranfparente , lu-ifante, d’une na—
lucn. ' tKln I ture gypfeufe, fe fépare en feuilles. Les Anciens s’en fervoient
(4 châtie- pour les vitres de leurs maifons. Les uns (e) l’appellent gla-
t°n. cies Maria , d’autres le miroir d’âne. On là nomme auffi gyps
o u pierre à plâtre. C e tte pierre èft tendre criftalline , facile
à couper , Si blanche comme du verre > prefque tous les
pays en fo u rn iffen t, principalement Montmartre & Paffy
aux environs de Paris. On en vo it de noires , de jaunes , Si
de rougeâtres. 11 y a une efpèce de Pierre fpéculaire qu’on ap-
m tuidius. pelle (d\ Laps fpcularis. tejfellatus ,feu haloteffera i elle forme
de petits quarrés.
L a Pierre de Bologne eft de nature gvpfèufe , Si par fa
qualité particulière fe peut dire gyps phofphorique.
Ce lle qu’on nomme Ollaire , amas confus de petites fe u illes
Si de grains tels que le T a lc , eft graffe au to u ch e r , fou-
tient i’aétion du feu > Si y acquiert une dureté qui approche
de celle du caillou.
Une autre Ollaire v e rd âtre , m ou ch etée , qui eft une efpèce
de ferpentine , fe peut polir & devient blanche ou jaune
dans le feu qui la durcit.
Il en eft une plus foljde , appellée Colubrine q u îe ft grife ,
peut fe p o lir , & eft très-propre à deffiner fur les murs.
L a Pierre Sehvol, nommée en François roche de co rn e , eft
O r y c t o l o g i e , I I . P a r t i e . m i
couverte d’une efpèce de c ro û te , & reffemble à du cuir brut :
fouvent elle fert d’enveloppe aux filons des mines. Il s’en
trouve de dure , de feu ille té e , de criftallifée, de n o ire , de
verte Si d’un brun-rouge. Rien n’approche plus de lanature
de la pierre Ollaire Si du T a lc . O n dit que les Peintres s’en
fervent ordinairement.
L a Pierre S é lé n i te a p p e llé e par Galierx Aphrofelinum, e ft
une efpèce de Gyps j- elle eft , ainfi que lu it r a n fp a r e n te
criftalline , Si fe partage en plufieurs lames r on c roiro itq u e
c’eft un miroir , quand elle rend l'a figure de la Lune , ou
de quelqu’autre objet qu’on lui préfente ; c’eft ce qui la fait
appeller Pierre de la Lune, L e meme A uteur e ité ci-deffus en
admet onze efpèces,
Sélénite approchant fort du Criftai.
— repréfentant une grappe de raiiin.
— ------ imitant les cheveux.
de forme rhomboïdale.
— — plus long que large.
qui a de l’epaiffeur.
— d’une forme ova le,
----------crénelé à huit pans.
rempli de tubulaires.
----------garni de co q u ille s . ,
— — dit Tejfellatus ,feu Haloteffera,
Il y a des S élénites blanches , jaunes Si de plufTeurs coupleurs.
Les Gyps fon t des Pierres b lan ch e s , tranfparentes , qui fe
délitent, Si fe trouvent dans les plâtrières : leur nature elt po»
reufe ..médiocrement dure , Si leur formation peut s’expliquer
par celle des S e ls , dont il fera parlé dans-la fuite,
On diftingue fix efpèces de Gyps.
Le G yps fabionneuxv
--------- - criftallifé,
— feu ille té,
— ■------ ftrié'.
— ----- imitant l’Amiante’.
■ phofphorique.
Les Talcs doivent être regardés comme des efpèces de
Pierres molles , tranfparentes , onctueufes, réfraêbaires Si (a).
luifantes. L e T a lc fe réduit aifément en poudre , Si fe fépare
par feuillesi. .
E e iij
(a) Charte*
ton appelle le
Talc I Stella
terne.