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L e Jafpe caverneux.
L ’Agathe caverneufe.
L e Granit du lieu dit C h am fa y , en Baffe-Normandie, eft
de couleur grife , plein de brillans , & peu propre à être poli.
Celui qui vient du Mans eft encore moins propre à être
poli. Sa couleur tire fur le rouge,
céfai Les Marbres font fo rm é s , fuivant un ( a ) A u te u r , d’une
pin%b. matière pure , con c re tte , amaflee par coagulation : c’eft la
Lapidibus. même que celle des Pierres ; mais elle eft plus épurée. D ivers
égouts qui tombent du cie l d’une carrière fur les matrices
des Pierres , apportent avec eux differens Sets : les
uns paflant contre une mine de cuivre ou de vitriol , font
des taches vertes fur la Pierre ; les autres venant d une mine
de fe r , forment la couleur jaune ; il en eft de même des autres
couleurs. Ces égouts en tombant fur les matrices , de-
vroient former des taches ro n d e s , de la même maniéré que
font ordinairement les gouttes d’eau : les élévations de matière
déjà congelée qu’elles trouvent dans les matrices , les
font agir autrement ; elles les obligent de couler en long dans
les parties baffes , & de lormer chacune en ferpentant des
veines de la couleur qu’elles apportent : elles traçent ainfi
en fe mêlant enfemble des figures confufes , entre-mêlees
les unes avec les au tre s , 8c des efpèces de compartimens ,
tels qu’on Tes remarque dans la bigarrure des Marbres.
l e s c a i l - Les Ca illou x compofent la troilième efpèce du genre des
l o u x . Pierres très-dures : ils fe forment dans la terre , ainfi qu’en-
3e* Espsce. tre j es rochers , d’où les ravines les détachent 8c les roulent
dans les rivières. L eu r forme ronde vient du battement
de l’eau , ou de s’être frottés les uns contre les autres ; ce
•qui en abbat les angles. O n en attribue encore l’origine à
des grains de fa b le , qui naturellement ronds , forment à la
longue dans les bancs de fable ou dans les minières des
Ca illou x , de grofles m ailes confolidées par le moyen des
eaux 8c des fucs pétrifians de la terre : les amas des moufles
de mer peuvent encore contribuer à la formation de ces
corps.
O n peut divifer tous les Ca illou x en quatre a r tic le s , les
criftallifés , les tranfparens , les opaques , 8c les communs,
icr. Article. Les Cailloux criftallifés ,■formés d’une matière v it r é e , font
fufibles, & font avec la foude la matière des glaces j on en
connoît de deux efpèces.
O r v c t o l o g i e , I I . P a r t i e . 205
L a première offre des Cailloux criftallifés incorporés l’un
dans l’autre , dont l’un qui fert de noyau à l’autre , paroît
d’une nature bien différente, étant feul criftallifé.
L a fécondé efpèce eft creufe en dedans , & n’offre qu’une
caverne congelée 8c brillante par la criftallifation ; c ’eft ce
qu’011 appelle Criftal de caillou. C e tte cavité eft d’une matière
plus fine 8c plus ferrée que la croûte de deffiis. Tels
fo n t ,
Les Cailloux d’O r ie n t , dont les cavernes font ornées de
criftallifations irrégulières 8c peu faillantes.
Les Cailloux du mont Liban , que le vulgaire appelle melons
(a ) pétrifiés , ont donné lieu à cette opinion par leur
rondeur, leur groffeur, & par de petites cavités à leurs e x trémités
, qui font préfumer que les queues de ces fruits
ont pu y être attachées : rien n’eft cependant fi faux.
Ceux de B reu il-P on t, près A n e t , ont des criftallifations
intérieures, graveleufes 8c peu élevées.
Les Cailloux de Nogent-le-Rotrou font la plûpart criftallifés.
C eu x de Villebon , près C h a r tre s , font à peu près de la
même nature. Il y a de ces criftallifations jaunes , de b lan ch es ,
de violettes 8c d’autres co u leu rs , fuivant les différentes matières
dont elles fe font trouvées voifines.
Les Cailloux tranfparens font pleins partout de la même
matière j ils imitent parfaitement le D iam an t, & furpaflent
fouvent le Criftal de roche en blancheur, en netteté , 8c par
le feu qu’ils jettent : tels fo n t ,
Les Cailloux à fix pans n a tu re ls , 8c de différentes couleurs
, venant du champ de S. V in c e n t , près Reynes en Rouf-
fillon.
Les Cailloux près l’A bb ay e de Senones dans les V o g e s , en
Lorraine.
Celui de Guernachanay , près Belle-Ifle en terre en Bretagne
, où fe trouvent des Améthyftes.
L e Caillou du Rhin fe pêche dans ce Fleuve , & eft très-
beau.
Celui d’Ars en Saintonge eft femblable au Médoc.
L e Caillou qui fe trouve dans le canton de Médoc en
Guienne , eft fort connu 8c très-recherché; les jaunes font les
pius rares.
Le Caillou de V ich y en Bourbonnois eft tranfparent ; on
C c iij
(a) Brennius
de melonibus
montis Libarli
vulgo cre-
ditis.
z e . A r t ic l e ;