L’HÉLIOTROPE.
| | M.Me-
tallic. p. 448.
L a T A I11B
b u D i a m a n t .
172 O s ï C I O iJo G I Ë , 11. ' P A R T I E.
mais c e n’eft n i ,l’une ni l’autre. La/Calcédoine fe diftingue
par une eau bleue , & 'l’Orientale eft de couleur de chair,
C e tte Pierre eft de peu de valeur , étant extrêmement nei-
geùfe. L a Calcédoine d e /V o lte r fe eft blanche , mêlée de
petites taches v io le tte s , ôc de couleur de cheveux1 clairs. On
en trouve en Flandre , proche d eL o u v a in ôc de Bruxelles.
L ’Héliotrope eftidemi-tranfparente , & de couleur de porreau
, traverfee d e taches rouges ¿¿ dés veines fanguines. C ’eft
une efpèce de Jafpe O r ien ta l, qui vient des ln d e s& de l’Ethiopie:
C e tte P ie fre diffère du Jafpe en ce que dans le
Jafpe les tach<es de roùge font feu le s , aulieu qué dans l’Héliotrope
ces taches font mêlées ôc traverfées par des veines de
fang. Aldrovandus (a) tire le nom d’Héliotrope , quia radios
folares i»Je. gefiare videatur.
On a donné depuis quelque tems le nom d e Gufgunecbt à
une nouvelle Pièrre fine , qui eft une efpèce d’oeil de chat
ch a to y an t, d’une couleur verdâtre foncée:: ce nom eft T u r c ,
& veut dire Pierre du Soleil. Il en eft de même de l’Oculus
Beli , que-quelques-uns appellent Turpeline, comme il a été
dit ciTaefTus.AJne autre Pierre fe nomme Gujbahul, mot T u r c ,
qui* ûgnifie Pierre de l ’homme : ces Pierres font des Agathes
très-4ëhdres;, quoiqu’Orientales i mais l e . bel oeil de chat
Orientalieft très-dtu’...,,: . /!
Après l’examen ¿c la defcription de' dés Pierres, il paraît
aflez convenable.de parler de la façon de les tailler : e lle fe
¡fait en fuiv.ant-leur nature ôc leur qualité.j.ainfi la taille des
Diamans n’eft point.celle dès Pierres de couleur. Si Je Diamant
montré,des pointes naïves ou fe rm e s , il eft b o n à taille
r j. celui qui, eft re ÿ êd h e , c ’eft-à-dire.,: dont ¡il n’eft pas poffi-
ble dp fuiyre le. fil à la ro u ë ï, ne peut fe ta ille r , 8c eft ap-
pellé par les gens de l’a r t , Pierre de nature : lorfqu’i l a un
cordon ou un noeud, dans le milieu , on l’appelle Jumelle i
alors qn fe détermine à [e. cliver , pour en faire deux rofes ,
ou b ien on le réduit en une poudre , qui fert à; tailler les
autres Diamans.
. . Il y a . des Pierres, qui n’ont que de petites parties de cette
matière du re , que l’ouvrier, avec beaucoup de patience , parvient
quelquefois apo lirj- mais il ne trompé guère des yeux
eonnoiffeurs. Si le Diamant eft gendarmeux,, c ’eft-à-dire ,
: s i l n’eft pas bien n e t , il faut le rejetter ; on. peut cependant
le donner aux Vitrie rs , pour couper le verre , o u s ’enfervir
, . , ° ® - y c t o l o g i e , T I . P a r t i e . t 7 ,
à egrifer les autres Pierres , ou le broyer pour en faire de la
poudre.
Les Pierres dures d’une nature grafle ne prennent que d i t
Salement le poli,, au lieu que celles dont la nature eft plus
fe ch e , le poliffent parfaitement, pourvû qu’elles foient de
la meme durete. Pour les choifir , if faut prendre un jour modéré.
Un (a) Ancien veut que ce foit le matin, ou au moins
a la quatrième heure : il donne la m anière de tailler les Pier-
res fines , en les faifant chauffer avec du. fang (b) de bouc ;
ce qui n’a pas réuflî.
Lorfque deux Diamans bruts ont été cho ifis, on commence
pour les dearoflîr,, par les enchâffer dans deux bâtons ou
deux poignees. de bois avec du maftic > alors on les frotte, l’un
contre 1 autre,jufqu’a ce qu’on leur ait donné la première forme
qu ils doivent avoir : cette opération s’appelle éçrifer L a
poudre que produit ce travail eft ch e r e , Ôc fe conferve
en la recueillant dans une boëte de cuivre , appellée Egri-
L e s Indiens font les premiers q u i ont ta illé les Pierres fines
en cabauchons, ou fuivant leur forme naturelle y ils fe
fervent d’une rouë de bois : quant aux Diamans , ils les taillent
a facettes , ce qu’on appelle Labora. Préfentement les
JJiamans font envoyés tout bruts des Indes , 8c on les taille
en Europe , à Amfte rdam, à Londres!, en. Portugal & en
rran ce , pour leur donner le u r jeu ôc leur brillant
Dans l ’ancienne taille des Diamans r on leur donnoit la
torme d un de a jouer : c ’e ft c e qu’on nomme Pierre, écaille
t-omme u s a voient bien moins de j e u , on.s’eft déterminé à.
les bri Hanter. Gn.ne veut aujourd’hui que ce qui paraît, que
ce qui brille. On réunit toutes les Pierres en pelotons ; la
•nouvelle manière fe fait ainfi..
Un ouvrier conduit une grande rouë de b o is , pofée honzontalement
à la hauteur de fes bras. Il a devant: lui une-
barre de bais avec des chevilles, où il pofe les mains pour faire
avancer cette-rauë ÔC la ramener à lui. . Cette barre e ila ttach ée
dun cote a un boulon à pivots-, pofé verticalement fur un-
petit arbre perpendiculaire placé-contre lernur , & d e l ’à ii-
tre à une tringle d e bois jointe- à une efpèce de moufle ou:
- e. bielle auffi de bois-, qui tourne &■ fe ramene autour de-
axe de la rouë. Par le moyen d’une.corde à boyau , .cette:
r-°we. communique le mouvement à une petite rouë. d e f e r
(a) Tranflu»
centes matu-
tino probari
-cenfent r auc
fi necefle eft,,
iti quartam
horam; poftea
vêtant. Flin.
lib. 37. cap.
!3- 7 f .
(b) Hircino'
rumpitur iàn-
guine. £î>-
dem lib. cape
4> 7il.