*20 À N A L Y S E D E S O UVR AGES , I. P ARTIE.
Jages foiElcs font de vrais jeu x de la Nature. Nous avons de
lui un Ouvrage , qui n’eft rempli que de figures de Coquillages
deffinées par fes filles , & gravées-en cuivre , fous le titre
de Hijioria ,fiveJynopJis methodica Conchylierum, quorum omnium
piétura ad vivum delineata exhibentur. L ’analyfe de ce traité
fe trouve dans le premier chapitre de la Conchyliologie.
O n connoît encore de ce t A uteur trois DiiTertations fous ces
titres j la p remière, Exercitatio Anatomie a , in quâ de Cocleis
maxime Terrellribus df Limacibus agitur ; la [fécondé , de Bucci-
nis fluviatilibus df marinis > la troifième , Conchyliorum Bival-
vium, utriufqueaqua , exercitatio. Elles font toutes accompagnées
de figures très-exaéles. On peut avancer hardiment,
que Lifter par les variations de fa m éthode , a plus embrouillé
l ’hiftoire des Coquillages qu’il ne l’a éclaircie.
J E A N -J A C O B S C H E U C H Z E R , Médqcin & ProfelTeur
de Mathématiques à Zurich , qui fleurifloit fûr la fin du dernier
fiècle , a donné parmi plufieurs Ouvrages en 1 672 , P h y
ftcafacra , in-fol. 4. vol. des Voyages en Syrie -, Iter Alpimm :
JJerbarium diluvianum colleMum, dre. cumfigurisi Mufaum Dilu-
vianum ; Specimen Lithographi&Helvetica curiofoe,Homo Diluvii tef.
tis. Tiguri Il rapporte les Plantes imprimées fur la Pierre,
fu r l’A rdoife 8c autres matières limoneufes , & les appelle les
reliques du Déluge. On trouve à la fin une addition qui éclairc
it fon fyftême j il fait enfuite l’application de tous ces F o f-
Eles aux 22. clalfes de T o u rn e fo r t , 8t les rédige fuivant fa
méthode. Nous n’avons guère d’Ouvrage plus ingénieux 8c
mieux traité. Son petit L iv re intitulé Pifcium quereU d? vin-
dicin, eft une-fuite de l’autre. Il fuppofe que les PoiiTons, dont
les figures font imprimées en creux fur les Pierres , fe plaU
gnent du Règne Minéral q u i , par une jaloufie extrême , voudrait
envahir le Règne Animal 8c le V é g é t a l , pour parvenir
à la Monarchie 5 c ’eft l’honneur de leur race qu’ils veulent
revendiquer , race qui a vé cu avant le Déluge , 8c q u i , fub-
m e rg é e , dit l ’A u teu r , avec toutes les C réa tu re s , fut la victime
du péché des autres : rien n’eft mieux écrit que cet O u vrage.
.On y parle des PoiiTons de difïerens pays , tous imprimés
fur la pierre ou fur le marbre s on y vo it une EcreviiTe
pétrifiée , un Scarabé , une plume d’O ife a u , des Vertebres
du corps humain , & plufieurs dents 8C olTemens d ’Animaux >
les plus finguliers font deux Lézards , dont un eft appellé
iacerta Crocodillus,
A n a l y s e d e s O u v r a g e s , I. P a r t i e . 21
N IC O L A S L E M E R Y , de Rouen , Doéteur en Médecine
& de l’Académie des Sciences , eft un des grands Chymiftes
que nous ayons eu. Il parut de lui en 1675 , un cours de Chy-
mie fort eftimé. En 1697 , il donna deux grands Ouvrages :
l ’un eft une Pharmacopée univerfelle ; c ’eft un recueil choifi
de tous les remèdes contenus dans toutes les Pharmacopées
de l’Europe : l’autre eft un traité univerfel desJDrogues fim-
ples , ouvrage fort recherché , dans lequel il parle par ordre
alphabétique de toutes les Pierres & de quelques Coquillages.
C e qu’il a cpmpofé fur l’Antimoine parut en 1707 j tous
les Ouvrages ont été imprimés plufieurs fois : nous lui avons
1 obligation d’avoir tiré la Chymie de toutes les erreurs dans
lefquelles elle étoit plongée depuis long-tems.
L a République des Lettres eft redevable de plufieurs O u vrages
à PH IL IP PE B O N N A N I , Jéfuite Romain. Il donna
en 1681 , Ricreazione dell’ occhio e della mente nell’ olfervazione
delle Chioiciole, avec beaucoup de figures en taille-douce : il a
traduit lui-même fon Ouvrage en Latin en 1684 fous ce titre,
Recreatio mentis & acuii in obfervatione Animalium teftaceorum
curiofis natura infpecîoribus, & il Ta augmenté de plufieurs quef-
tions Phyfiques avec de nouvelles planches ; on en trouvera
l ’analyfe dans la Conchyliologie. L e même Père donna eni 691,
Obfervationes circa, viventia qua in rebus viventibus reperiuntur ,
cum Micrographie, curiosa : il y décrit les Vers & les Infecles qui
naillent dans l ’eau , dans les fleurs , dans les fru its , dans le
l a i t , 6c dans le vinaigre j il foutient fermement que les C o quillages
folfiles croiflent d’eux-mêmes , fuivant l’opinion
d’A riftote & de quelques Anciens. Il parle dans la feconde
partie de cet Ouvrage de 47 Coquilles rares & curieufes, dont
i l donne les figures , ainfi que des plus petits Vers & autres
objets vûs au microfcope. Il augmenta en 1704 , le Mufoeum
Kirçherianum , par la répétition des mêmes Coquillages que
Io n trouve dans fon premier O u vrag e, & par l ’indication des
principaux cabinets d’Hiftoire Naturelle qui font en Europe.,
ip V o ic i un Sçavant qui a donné les trois Règnes tout enfem-
b l e , & qui avoit promis un traité de la Pierre Plùlofophate
fous le nom de Regnum quartum Julphurum fixorum metallico-
rum , exhibons Parallelifmum Alchymicum verorum Philofophorum ,
qu’il a réduit en Appendix , à la fin de la première Section du
Règne Minéral. C ’eft EM A N U E L K O N IG , ProfeiTeur à
Bafle. Son Ouvrage parut en 1698 , in-40. 2. vol. I l a di