. , qn o O r y c t o l o g i e , I I I . P a r t i e .
du bois & autres foiEleS-,-c’eft toujours lé même fuc pier-
j rëux q u i , aulieu de fe filtrer & de tomber du haut d’une voûte
, cherche dans le bas les objets propres à fe p étrifier, 8c
les convertit en pierres.
Les pétrifications , quoiqu’elles tiennent de la natùre d e là
pierre, ne font pas de vraies pierres j elles ont été dans leur
j- origine d’une nature bien d illeren te , puifqü’elles étoient'ou
végétaux , ou animaux. L ’eau coulant à travers les gerfures
de la terre & des rochers , imbibe les parties qu’elle arrache
èrl paflant: elle entraîne avec elle cette matière pétrifiante ,
; .& communique à. l’objet propre à fe pétrifier, fans changer
aucunement la figu re , une autre nature jointe à la durete &
a la pefanteur s cela s’opère par le moyen des pores de cet
objet dilpofés à recevoir tous ces changemens.
O n fçait que les Sels concourent à la pétrification de tous
les corps : au moyen de l’air & de l’eau , ces Sels,& le fuc
pierreux figent & pétrifient les matières propres ¿.former des
Pie rres, des Cailloux , des Marbres, des A g a th e s , des Jaf-
p e s , Sec.
.11 y a. plufieurs diftinétions à faire dans les pétrifications j
les unes repréfentent en re lie f les objets même qui excèdent
la Pierre iur laquelle ils font pofés. Ils font devenus très-
duîs , quoiqu’ils ayent parfaitement confervé leur figure ,
leur grandeur, Se une partie de leur tiffure.
L e s pétrifications qui ne font que les empreintes de ces
objets , font toujours en creux dans une terre molle & écail-
le p f e , comme le Limon & l’A rd o ife , qui ont acquis dans la
fuite quelque dureté. Ces fortes de pétrifications font bien
différentes des autres : elles ne préfentent que le fquelette
ou la carcaifo de l’objet qui y étoit con ten u , Si qui s’y étant
embaurpe, a péri par fucceffion de tems. Il y a même de ces
pétrifications qui, n ont jamais poiledé l’objet qu’elles repréfentent
, Si qui n’ont reçu cett.e cpntre-imprcifion que par acc
id e n t , & par le yoifinage de ces objets ou elles fe font trouvées
, iorfque la madère étoit molle.
On doit encore diftinguer parmi les corps fujets à fe pétrifie
r , li ce font des végétaux , ou les corps mêmes des -animaux
, comme ils font très-poreux, Se d’une contexture très-
propre à fe biffer pénétrer p a r le fuc lapidifique^ la pétrification
s opere tres-aifement. S i ce font au contraire des o s , des
d e n ts , des mâchoires, ou des coquilles q u i font très-com-
, , . . . . pactes
O r y c t o l o g i e , I I I . P a r t i e .
paites Sí peu faciles a etre penetrees , il faut auparavant que
ces corps ayent été dépouillés de leur huile par une efpece
de calcination naturelle , qui difpefe leurs pores à recevoir la
matière pierreufe •. c eft pour cette raifon que nous trouvons
fou vent des Foffdes entiers & bien confervés fans être pétrifiés,
n ayant ças ete entourés d’une matière propre à les calciner j
ce peut être encore quand ces foffiles d’une nature très-com-
paffe font pofés dans une terre fè c h e , ou dans des fables
arides qui les ont confervés. Ces,objets qui font en bien plus
petit nombre que les autres, ont feulement perdu leur couleur.
Dans d’autres corps le fuc pierreux les a pénétrés , de maniere
que ce n’eft pas un encroûtement, mais une vraie pétrification
où les parties confondues ne font plus que Pierre
: tels font les coquillages de mer devenus, foffdes , les
parties d’animaux terreftres Si marins, les^ b ois, les végétaux
& les autres corps déplacés que le déluge a répandus de tous
cotes j les fucs lapidifiques les'ont enfuite convertis en Pierres
pendant le long fejour qu’ils y ont fait. Ordinairement
tous ces corps confervent leurs fignres , de manière à être
connus & à pouvoir nommer leurs analogues : les exemples
de la Planche 19. en font voir cependant quelques-uns, dont
les analogues font jufqu’à préfent très-inconnus.
Toutes les pétrifications peuvent fe divifer en deu x e fp è -
ces, celles de la terre & celles de la mer.
Les pétrifications de la terre font des corps altérés, convertis
de leur propre nature en une autre fubftance , comme
en fier re s , en Marbres, en Agathes , par le moyen des
fucs lapidifiques qui tombent dans les cavernes , dans les
grottes & dans'les terres. Tous les Foflües en g én é ra l, ainfi
que tous les bois , les végétaux & les coquillages de me rque *
1 on trouve en terre , font des pétrifications de terre j il en eft
de meme de quelques parties d’animaux, comme des vértè- í
bres, des qs , des dents, des crânes , des mâchoires , des cornes
& des ongles, ,
Les Aqueducs de T iv o li, ceux d’A r c u e il, du Pré S. Ger-
vais, quoiqu’ils ne foient remplis q u e d ’incruftations, préfen-
tenr cependant des pétrifica'rions de là terre.
Nous avons encore les léfhyopètrçs, ou IÙhyites, qui font
des Pierres jaunâtres, où font repréfentés/des fquelettes de
poiffons foes Pierres.de Suifie-, d'Allemagne., d’Angleterre j
Troifieme^Partie', ’ £ f