134 O r y c t o l o g i e , II. P a r t i e .
L a matière des Pierres eft donc un mélange d’eau 8c de
te r re , qui forme un limon vifqueux 8c glu an t> lans cette dernière
q u a lité , lorfque l’humidité eft évaporée , ce limon fe détruirait
Sc tomberait en poulîière. T o u te matière poreufe comme
le Sable, quoique fes parties foient extrêmement fines , eft
(a) igitur capable de recevoir un fuc (a) pétrifiant 8c de fe convenir
fuccus lapi- en Pierre. Si cette matière eft groflière , im p u re , & s’é-
i î fquT B tend amplement par couches., ce que l’on appelle en gran-
terram eft de malle , ce font des roches 8c des pierres communes :
cum aquâ g cette matjè re. s’étend en couches ou malles plus petites 8c
jpdm qui in- forme des grains plus fins, ce fera du Marbre & des Cailloux
tra terram la- fins, quand ces parties font pleines d e fe l& .d air.& encore plus
nés’ reuib” ~ entrelaifées, de manière cependant qu’elles donnent paffa-
mea’msUI£hnt ge à la lumière en tout fén s , on trouvera du C r ifta l; fi ces
ejus capaces , mêmés parties font encore plus compactes, plus dures 8c
veratmiapi- beaucoup pjus clarifiées, elles formeront le Diamant j enfin
Agrîc. lit. fi cette matière clarifiée fe filtre à travers des matières, aux-
fôrn‘ - quelles les différens fels ou concrétions métalliques ayent
Blfiul,in«! donné quelque cou leu r, elle produira des Pierres fines colorées
, des A g a th e s , des J a fp e s , dont la bafe fondamentale
eft toujours la matière du Criftal.
f o r m a - Les Pierres fines font des Minéraux durs, compaétes, qui
t i o n d e s ne fe fondent point dans l’eau : plufieurs ne font point fufibles
fiERR.Es. au ye i i . ejjes y perfient feulement leur couleur : c ’eft un
fuc acide de la terre , coagulé avec des matières hétérogènes ,
terreftres, falines, fulphureufes 8c métalliques > les diverfes
Pierres fines font dues à la différente combinaifon de ces matières.
Ces Pierres fe forment comme dés noeuds qu porreaux,
entre les autres pierres,dans les fentes des rochers, dans
les filons 8c minières des Métaux 8c des Minéraux , lefquels
leur fervent de véritables matrices : on les trouve encore
dans les fleuves des In d e s , de l’Ethiopie , 8c de l’E u ro p e ,
parmi les fables qui tombent des montagnes après les grandes
pluies.
Il y a des Pierres communes , qui croiflent par le moyen
de plufieurs grains de Sable amoncelés , qui ne font naturellement
que de petites pierres détachées des grofles par
le rou lis, 8c unies par le gluten de la Terre.
Les Pierres peuvent encore fe former , fuivant un A u -
(i) Ma non è teur Italien , du fuc ■ pierreux des autres Pierres de la car-
chTqSftoXe- rière > fans y admettre de nouvelles matières, 8c c’eft c e qu’on
O r y c t o l o g i e , I I . P a r t i e .
remarque tous les jours dans les carrières de Marbres de
Pierres, de Craies 8c même de Métaux. Quand ces carrières
font epuifees 8c ne fourniflent plus de Pierres, c’eft que
le lue pierreux y manque totalement. ’
Les Cailloux criftallifés 8c tranfparens fe forment de la
meme maniere que les autres Pierres 8c Criftaux. Quant à
la varíete de la forme extérieure des Pierres figurées elle eft
due au hazard, 8c leur ramification feulement une’madère
yifqueufe qui a coulé entre les gerfures des couches , 8c s’eft
etendue fans ordre furia matière lapidifique : cette matière
étant venue la dernière , eft toujours la moins dure SB M ^nu,nés tirent leur différence des mélanges
d Argil e, de Sels 8c de Soufres. Plus leurs lits font fitfés
bas, plus ordinairement elles font dures s la chaleur fou-
terraine en eft une des principales caufes , joint à ce qu’elles
font nourries d une plus grande quantité d’eau : cette eau , oui
ne tait que gliffer fur les Pierres d’en haut, les rend plus tendres
, 8c forme ce qu’on appelle le bouzin ; les fpongieufes
R M ! mcnle> Parce qu’elles ont manqué de cet élément I
les Cailloux qui fe trouvent en bas étant toujours dans l’eau
font plus durs par cette raifon. Le fluide eft donc abfolumeut
neceiîaire aux Pierres les plus dures.
LesPierres écailleufes viennent, les unes d’une Terre calcaire
ôc marneufe , les autres d’un limon ou terre en pouflïère
um a une fubftance graffe 8c huileufe mêlée de C m e !
f l B I B I l I ° rigine à Une Terre ferrugineufe
I B f l l fortes de compofitions s’enflamment
ï f c f Pi i
nïsL& M m B U Ch° fe T e des Srains 1 fables. réunis
8c colles enfernble par quelque glutm de la Terre.
fes BBHI 1B B 1 Plerres ffue par la petiteffe de
W m Ê m i , ent en roulant. C eft la même matière
ôc par confequent ils ont une pareille génération.
étahL tl0n S B f l S des Pierres » quoiqu’affez bien BH B B B I dê,S c°ntradi<aeurs. Plufieurs Philo-
B B H B ^ q e le monde R 8c quM aya nBt éItéB forHméeHs loIrs adued fî a acnrécaietnionne s,,
1— P.lus prefentement. Si ce fy ftêm e , qui fait tort
la nature toujours agiffante, étoit vra i, on aurait de la peine
trouver aujourd’hui affez de pierres pour fournir à tous
me petrific©
nella materia
ftefla fi produca
dalla Tua
materia , lenza
che da altra
parte s’introduca
; poiché
fi veggono
nelle miniere
di marmo formarli
altri ‘
marmi della
ftefla fpecie
natura , e colore,
dopo che
dalla loro miniera
fi fono i
marmi cavati.
E perciò toltone
di là le;
gemme è le
pietre.,, dopo-
alcuni anni
nuove gem- '
me , e nuove-
pietre fi ritrovano.
E fe
manca il fuo<
feme architetto,
colla cui
forza.la terrà,
in pietra fi.
converte, altre
pietre di
nuovo non fi
generano.
Fifica fotte-
ranea di Giacinto
Gimma
tom. i .p . &x
& 68.
f a ) Bout—
guet..