L’ETAIN.
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La mine de Cuivre rouge & v io le t, dont parle H en ck e l,
fe trouve à Freyberg en Saxe ; quelques-uns la nomment
fleur de Cuivre. C e métal a la couleur du C in ab r e , & ref-
femble aflez à la mine d’Argent rouge.
Celle du Cu ivre jaune , mêlée de Pyrites , de Fer & d’Ar-
fenic , eft compa&e , & a le grain fin ; elle e ftfi jau ne , qu’elle
tire un peu fur le rouge , quelquefois fur le violet ou le bleu :
on l’appelle en Latin durichalcum. Il y en a de folide , de
feu ille té , & à facettes luifantes.
L a mine de Cuivre figurée fe trouve mêlée avec l’Ardoife
& le T a lc : elle relfemble à du charbon de b o is , à du bois
p é tr ifié , à un épi de bled ; & l’on y voit fouvent des empreintes
de poiflons.
Ce lle qu’on nomme Cuivre terreux , eft une Pierre fi peu
dure , qu’on peut l’écrafer avec les doigts. Peut-être eft-
c e le métal decompofé & réduit en terre. Sa couleur ordinaire
eft jaune j mais il y en a de grife.
L ’Æ s ujlum , n’eft autre chofe que le Cuivre rouge calcine
, qui entre dans plufieurs remèdes.
On tire le Cuivre en verges , en fils de L e to n , en feuilles
qui fervent aux Doreurs & aux autres Ouvriers. Les Cuivres
qui viennent de Hambourg, fe nomment en fonds , &
fervent à faire des chaudrons : celui qui eft en plaques ou
en planches, eft employé pour les baignoires & les chaudières
des Teinturiers ; un autre nommé Monnaie de Suède , vient en
pains ronds, ou en morceaux quarrés qui fervent dans les
Monnoies & les Arfenaux. L e Cu ivre en mitraille eft bon pour
les foudures , & n’eft compofé que de rognures de Cuivre ,
ou de vieux uftenfiles de cuifine.
L ’Ocre de G o e lla r t , mêlé avec de l’huile de L in , com-
pofe un Cuivre artificiel.
Rien n’approche plus de la couleur de l’A rgent que l’E-
tain j ce métal le plus léger de tous , celui qui fond le plus
vite , avant même de rougir , eft compofé de T e r r e , de Soufre
, de Sel métallique & de Mercure. 11 eft mou , b lan c ,
ductile , fonore & très-malléable , quoiqu’il le foit moins
que le Fer.
L e pays le plus abondant en Etain eft la Province de Cor-
nouaille en A ng leter re ; on en tire cependant de S u èd e , de
S iam , de M a la ca , de plufieurs endroits de l ’A llemagne &
d’Hambourg. Sa mine eft petite , fulphureufe, fouvent mé-
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lée avec de l’A rg en t; 011 y trouve de l’O r , des Diamans &
des Grenats^ polis & quarrés, attachés à la roche , lefquels
n ont point 1 enfoncement ni la durete des Orientaux.
L ’E tain eft encore mêlé avec le F e r , l’Arfenic & le Soufre
: il donne des Criftaux de couleur blanche , quelquefois
doree , rougeâtre , noire , couleur de grenade , fauve , mêlés
avec du S p a th , des Grenats, du Sable ; & fouvent ces crif-
tallilations font faites en corne.
L e a u regale diflout l’E tain qui s’amalgame avec le V i f -
Argent : il s’incorpore fur la fuperficie du Cuivre pour en
etamer les va iffeau x , & fur le Fer pour en former le Fer
blanc ; quand il eft mêlé avec l’Or & l’A rg e n t , il leur ôte la
malléabilité & la ductilité. Si l’on en veut faire la fépara-
tio n , on y joint de l’A r fen ic& du Cob a ltz . Quand on y mêle
un dixième de P lom b , c ’eft pour en faire de la foudure propre
aux tuyaux de Fontaine.
L Etain eft encore propre à plufieurs ufages ; on le calcine
en poudre grife appellée Potée, très-utile pour polir les
ouvrages de Fer , pour les Emaux , & pour les Pierres dures,
L Etain en treülis fe voit en grands ronds , que l ’on a fondus
lans alliage : 1 Etain d’Antimoine appellé m é ta l, eft très-fo-
nore & tres-blanc ; il fert aux Miroitiers : celui en nature eft
employé par les Teinturiers •. il lé réduit en petites bandes
très-minces fert à la teinture d’écarlate. On le tire en fils
& en feuilles tres-minces, propres à la Peinture.
Il y a trois fortes d’Etain.
L Etain p lan é, ou de marais , eft le véritable , étant fans
aucuu mélange ; il eft de couleur blanche , & jamais fonore.
L ’Etain commun eft un alliage d’Etain plané , de Plomb ,
& de Cu ivre jaune.
L ’Etain fonnant eft un mélange d 'E ta in , de Bifmuth, de
Cuivre de ro fe tte , & de Z in ck ,
Nous trouvons dans plufieurs Auteurs des mines difïeren-
tes d’Etain.
..jJ-1 Etain vierge eft très-rare il eft fans mélange ,. tel que
Etain plane auquel on peut le comparer,
L„Etain en eriftaux , à plufieurs côtés irréguliers , eft bril-
ant fur fa furface , fouvent blanche , d’un jaune doré,, couleur
de Grenats.
L Etain criftallile de couleur rouge ou pourpre a une fi»
gure irrégulière, ôc rend une odeur arfenicale. Il y en a ce-r