a8i O r y c t o l o g i e , I I I . P a r t i e .
L e s coquillages ne fonty>as exempts de produire des pierres
auxquelles on a donne le nom de p erles, & qu’on peut
regarder comme des efpèces de B é foa rts, puifqu’ellès font
formées de différentes couches.
L a Perle O r ien ta le , ou U tiio , fe tire du corps de l’animal
ou coquillage appellé la mere P e r le , & il peut y en avoir
plufieurs. C e tte coquille appartient à la famille des Huîtres ;
mais on en trouve dans les Moules fort épaiffes , dans les
Pinna marina, les Oreilles de m e r& les Goodfiches. Plufieurs
coquillages en fourniffent encore de plus petites, toutes rondes
, & de différentes couleurs, fans aucun luftre. Nous avons
L a Perle O rien ta le , ou la mere Perle j c’e ll une Huître parfaitement
nacrée.
■ - ■ Occidentale , ou la Perle d’E coffe , venant aufli
d’une Huître.
. . . . . ■ ' de Bavière fe trouve dans une Moule d’un tuiffeau
appellé P e rl-b a ch , à la rive gauche du Danube.
• ............— de Suède.
— ....... de S, Savinien, d’une Moule de la Charente , rivière.
Toutes ces Perles peuvent avoir différentes couleurs ; il y
en a de rouges , de bleues , de noires , de grifes , de fauves
& de jaunâtres.
L a Perle n’eft pas moins rare ni moins chère que le Diamant,
quand elle eft grofle & parfaite 5 rien n’eft plus faux que
de dire que la Perle s’engendre de la rofée du C ie l ou de la
maladie du poiffon. O n convient que ces poiffons ne font
pas bons à manger j leur chair eft amere , d u r e , fade & de-
fagréable. C ’eft l’expérience que l’on en a faite dans le Golfe
Perfique , enEcoffe , en Bavière , & à S. Savinien en France.
L a P erle fe forme par lits, ou par diverfes enveloppes comme
le ! oignons : elle croît dans la partie intérieure du poiffon
, & elle approche par fa couleur & par fa dureté de la fubf-
tance intérieure de la coquille. L a Perle cependant peut être
regardée comme un corps étranger, ou une véritable pierre
engendrée dans un poiffon nacré ; de même que le calcul
des hommes , qui vient toujours contre les loix de la nature.
Ce lle qu’on appelle O r ien ta le , bien fupérieure à toutes les
autres que l’on trouve dans différens pays , nous eft apportée
du Golfe Perfique, dü Cap Camorin & de l’Ifle de Cey-
lan. On en trouve en Suède , en Ecoffe , en Bavière & en
France ; elle vient toute p o lie , & avec cette belle eau qu’on
y remarque.
O n donne aux Perles rondes le nom d’Ave Mariai celles
en poires s’appellent Unions , & les irrégulières fe nomment
Baroques, ou Tambourins. On prétend (a) que dans l’efpace (a) Du
de 100 ans la Perle jaunit & fe détruit dans ia forme. nel y Mer. In-
_ C ’eft une erreur de dire qu’il ne peut croître qu’une feule d“ ” ’ f ' 8l'
pierre dans tyie coquille , & que cette raifon la fait nommer
en Latin Unio. Les rochers de Perles qu’on trouve dans les
valves de cette co q u ille , qui en contiennent fouvent plus de
50, quoiqu’elles ne foient pas parfaites ni achevé es, font des
preuves du contraire. Ces parties qu’on ne doit pas confon-r
qre avec les vraies parties , doivent être regardées comme
des Exoftofes.
L a Limace qu’on met au nombre des coquillages n uds, a
fur le dos une petite pierre , félon Pline , qui eft luifante &
blanche, ordinairement plate. Il n’y a que les grandes Limaces
qui ayent ces fortes de Pierres.
, L e Calcul végétal fe trouve ordinairement dans le fruit l e c a l -
du Coquo , en L atin Calappus. Ce Calcul n’a point d’o d eu r, Çal '
& il y a des Naturaliftes qui ne conviennent pas qu’il ait aucune
des propriétés du C a lcu l animal. On en trouve 10 4
i? dans un même fruit.
Rumphius (b) dit qu’il y en a deux e fpèces; l ’une blan- (i) Herba-
che , dure comme.du marbre , oblongue comme une olive , nu"! Aml’01'
& ■ , , , nenle i G.
qui quoique formée par couches , ne fait cependant qu un Everhardo
corps , parce que fes couches font très - compactes Sc très- Rumphio, m
adhérentes. L a fécondé eft b lanch e , de forme ■ r t r • 1 ron d e , moins SaJSoaBnnHeBuBrcom
p r im é e , oc q u e lq u e fo is c o u v e r te de taches roug es . manno-Amit.
Les plus gros Calculs végétaux font de la groffeur du lu- 17+I-
pin; les plus petits n’excèdent pas celle d’un pois.
L e même A uteur dit que ces Calculs fe trouvent rarement
dans le fruit du Coquo ; & quoique ce t arbre foit commun
dans l ’Iile d’Am b o in e , on ne les voit fréquemment que dans
l’Ifle C é lè b e s , proche Macaffar , ¿r in ftnu Boreali Kajeali &
in Bojlonâ. C e qui eft fingulier, eft que ce Calcul fe trouve
dans prefque tous les animaux & les fruits de ces deux Ifles.
Les Sauvages eftiment ce fruit plus que les plus belles Pierres
précieufes , & ils lui attribuent tous leurs (iiccès heureux
, & la guêrifon des plus dangereufes maladies. (c) HeiW.
Rumphius (c) nous allure que le Ca lcul végétal croît en- Amboïnenfe.