L E L Y O N N O I S . * #
Le Forez , le Beaujolois, avec la Principauté’ de Dombes,
ON trouve dans l’étendue de ces trois Provinces des
Pierres criftallifées affez fines, quelques-unes figurées,
avec beaucoup de T a lc 8c de Pyrites.
L e coteau de Sainte-Foy, aux portes de L y o n , fournit des
ftalaftites 8c des criftallifations, dans la grotte de Fontaniè-
r e s , fituée dans le bas de ce coteau : ces Cailloux font revêtus
d’une croûte criftalline d’un pouce d’épaifleurj 8c dans
les vuides qu’ils laiffent entr’e u x , des lames de même nature,
de trois ou quatre lignes d’épaiffeur, font pofées horizontalement
, 8c féparées par intervalles,
L e mont Dor fournit des Hiftérolites , des Priapolites 8c
autres Pierres figurées , ainfi que des Géodes , des Pierres
d’A ig le trè s-groffes, de couleur jaune , avec des veines 8c
des noeuds, imitant la racine de Noyer,
Il y a une fontaine pétrifiante à E c e u illy , dans Je jardin
d ’une maifonde campagne, laquelle forme des colonnes très-
délicates , fouvent adoffées 8c collées en fem b le , avec des
tubulaires dans toute leur longueur. On les remarque particulièrement
dans la voûte.
L e long de la Saône , à une lieuë 8c demie de L yon , il y
a une pareille fource pétrifiante dans un foûterrain appelle
.Fontaine. Les Scalaiftites, les Tubulaires 8c le Bois pétrifié
qui imite le Sapin , font les cliofês qu’on y trouve le plus
communément.
Dans là Paroifle d’Am p lep u is , aux environs du Château
,J e Rochefort en Beaujolois, à quatre lieues de la ville de
R o a n e , on voit des rochers entiers de la nature du Q u a r tz ,
marbrés de diiFérentes couleurs 5 ces Cailloux ne peuvent fe
ta ille r , ni prendre le poli. Dans l’intérieur de ces rochers eft
une Pierre criftalline très-dure , diaphane , tantôt blanche ,
tantôt jaune , quelquefois couleur de Lilas. Les rochers qui
environnent ce Château , fôiTiniffent de beau Criftal de roche
d’un demi-pied d’épaiffeur , ainfi que l’Améthyfte commune.
O r y c t o l o g i e , I I I . P a r t i e . 4 7 9
Près de la petite ville de Regny en Beaujolois , il y a du
marbre noir veiné de blanc , qui fe polit tres-bien ; mais il
réfifte peu au grand air. Les débris de la carrière fervent à
faire de la chaux.
A Sa int-Fortunat, a deux lieuës de L yon , on v o irau iïï
des carrières de Marbre n oir , 8C une autre de Pierre commune
, remplie de Bélemnites de toute grandeur.
s Celles du village d e S a in t rC y r , fituees au pied du mont
d’O r , font pleines de coquillages pétrifiés de toutes efpèces,
ainfi que de Bélemnites 8c de Cornes d’Ammon. Ces carrières
font ouvertes en plufieurs endroits : une de ces ouvertures
eft allez grande , pour que les charettes puiffenrdefcen-
dre jufqu’au fond ¡ on y remarque quatre couches de Pierres
diftinguées par leur couleur 8c leur qualité. L a première, de
dix pieds d’epaiffeur , a le grain fort grolfier, tres-friable, 8c
de couleur de fouFi fonce. L a deuxième n’a que fept pieds
d’épaifleur, a le grain plus fin , eft plus dure que la première ,
8c de couleur foncée. On compte dix-huit pieds à la troifième
c o u ch e , qui eft d’un grain très-ferré, fort d u r , 8c d’un rouge
incarnat : enfin la quatrième c o u ch e , qui a quatorze pieds
d epaiffeur, eft de la même qualité , 8c ne diffère de la troifième
que par fa couleur . tirant un peu fur le roux. Toutes
ces Pierres font remplies d’un nombre infini de coquillages
bivalves, principalement de Boucardes 8c de Cornes d’Ammon
, qui ont jufqu’à un pied 8c demi de diamètre.
Dans' les montagnes du Bugey , à quatre lieuës de Lyon ,
on trouve un Marbre ro u g e , qu’on nomme Choin ; Si du
T a lc affez b e au , près de Belley. Les Poulettes font très-communes
dans le grand albergeirient de Bugey.
On voit des Cornes d’Ammon affez grandes dans la Pa-
roiffe de Saint-Didier, fur le mont d’O r , 8c dans 1% terre de
Fromente. L e même mont d’O r fournit des Pierres d’Aigle
de deux efpèces : les unes font noires, polies à l ’exté rieu r,
8c très-dures j les autres font jaunâtres , allez tendres 8c toutes
feuilletées : elles font fouvent collées plufieurs enfemble,
8c l’on en a compté jufqu’à vingt-fept.
Il y a une autre efpèce de Pierre d’Aigle d’ un gris-blanc
un peu au-deflus de Neuville , dans la Principauté de Dombes,
Dans les carrières abondantes de C o u fan s , à deux lieuës
de L y o n , fur le bord de la Saône, 8c éloignées d’une demi -