L a taille
DES PlERR.ES
DE COULEUR.
pièces. Ce travail demande un e main h a b ile , p o u r q u e la.
P ie rre ne fe brife point.
I l y a u n moyen de remédier à là co u leu r b ru n e ©ü noire :
c eft de ne pas tailler la culafle à p e tite s facettes , mais à
grands p av illo n s, po u r év ite r de renvoyer c e tte co u leu r dans
le dôme. C e tte atte n tio n dép en d de l’adrefle du Diamantaire.
Il fa u t encore o b fe rv e r, en taillant u n D iam a n t, d ’en cou-
ferver le poids a u ta n t qu e cela n e p réjudicie p o in t à fon jeu
& à fa belle forme. O n fçait q u ’il p e rd à la taille la moitié
de fon poids.
O n ellime le plus les Diamans exempts des imperfeélions
q u ’on v ien t de d é ta ille r, & qu i jo ig n e n t à la n e tte té 8c à la
b la n c h e u r, la belle u n ité de co u leu r b ien décidé e , u n je u
mâle , n o n -v a rié , & les plus riches proportions de l'é te n d u e
& de la forme , & fu rto u t la belle co u leu r criftalline.
L a taille des Pierres de co u leu r eft différente de celle des
Diamans. Autrefois po u r conferver le poids & la co u leu r
des Pierres Orientales , on les tailloir en cabauchons : elles
avo ien t alors moins de jeu j mais elles é to ie n t plus veloutées
: ce q u i fe p ra tiq u e encore dans les Indes. L a taille moderne
fe fait ainfi. L a partie fupérieure d ’une Pierre forme
u n e tab le quarrée , oélogone ou lozange , d o n t les cô tés ou
bifeaux fe ta illen t en dentelles ou facettes recoupées, ju f-
q u ’au feuilletis. Depuis ce feuilletis ju fq u ’au bas d e la cu -
laffe , ce fo n t différens bifeaux qui v o n t par dégrès, finir à
fon e x tr ém ité , en d im in u an t de h a u te u r p ar égale proportio
n . O n en v o it la figure à la le ttre E., d a n s la planche de
bois o ù fo n t repréfentées les autres Pierres..
O n commence p o u r tailler les Pierres O rie n ta le s , à cimente
r la Pierre b ru te au b o u t d’u n b â to n ; on appuyé enfuite
fon ex trémité fur une roue de Cuivre ja u n e , pofee h o rizo n ta lem
en t fur une table nommée le moulin. Son piv o t tie n t au
h a u t d ’une p o ten ce de F e r a ttach ée fur c e tte tab le j une. autre
roue de bois plus grande to u rn e h o rizo n ta lem en t au. défi
fous de la table , & communique à la première ro u ë , par
u n e corde à boyau , le m o u v em en t q u e lui d onne un e manivelle
d e fer q u i s’élève fur la même table , & que to u rn e la
ipain gau ch e d u Lapidaire qu i eft affis , & qui de la droite
tie n t la Pierre avec le bâton. O n m et de la poudre de Diamant
fur la ro u ë de Cuivre jau n e imbibée d ’eau , p o u r former
O R Y C T o L Q G I E , - n . P a r t i e . r r 9 '
des facettes & des pavdions; L a main fuffit po u r conduire le
bâton où eft maftiq u ee la Pierre , & la cheville de fer q u '
eft pofee d ro ite fur la table en face de la r o u ë , fert à affûte
r encore plus fo rtemen t le b â to n avec de petites pointes
k ^ r a n c h e 'd e f e r “ de b ° is I ¿ans
Si c eft un e Pierre O c cidentale q u e l’o n veuille tailler fu r
le meme m o u lin , o n change la r o i ë de Cui vre ja u n e , p o u r
en m e ttre un e de p lom b , qu e l’on imbibe d ’eau & d’im e ,
’ lo n lait toutes les facettes à la main.
,, <î u>l1 s’ag,lt de Polir une Pierre.Orientale , on fe 1ère
d un autre moulin, où il y a une rouë de Cuivre de rofette
avec du tripoli & de leau; &l’on emploie un infiniment de
bois, nomme quadran, qui eft portatif, où eft le bâton à vis
qui tient la Pierre & la ferre plus fortement : 011 pafTe ce quadran
dans la cheville de fer, & l’on foutient le tout avec la
main j c eft le moyen de rendre les facettes plus régulières •
Pienes ^ Pratiï ué nc laiire Pa* d’ufer un peu les
, Si. H veuc P ° lir u " e Pierre O ccid en tale , on fe fert d ’une
roue c lL ta in fur le meme moulin avec de l’émeri. L e refte
du travail eft commun à to u te s les P ie r re s , de même que la
maniéré de les aviver,
1 E l S ?ierref SraiTes & ingrates j telles qu e le P é r id o t,
le Rubis b a la is , le Spmelle , on a recours à des h u ile s de
u » Po u r en faciliter le poliment.
Quand lesrouës dont on vient de parler font trop dou-
s , qn les hache en y pofànt de champ une lame de couteau ;
e qui les rend pleines de filets élevés , qu’on adoucit enfuite
avec du tripoli ou de la potée.
La proportion des Pierres de couleur, eft de prendre la rRO,oRT.oM
fixième partie du diamètre du feuilletis , & la porter pour la Pierre,
partie fuperieure ; & le tiers du même diamètre, ce qui eft
_ux ois a hauteur, pour la culaiïe, qui ne fe taille point
acettes ni à pavillons, mais par degrés qui diminuent pro-.
T > afîn qu e la Pierre prenne mieux la feuille.
. a e j deuus eft aulfi plus large que celle du D iam a n t,
c un e d en te lle au to u r taillée à facettes , que l'on re •
° rdmairement. O n ne s’écarte de c e tte règle , qu e
s a Pierre a q u e lq u e s défauts : fi , par exemple , elle
oit un e glace ou, un p o in t , la table n e feroit p o in t la forme
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DE COULEUR.