s$o O r y c t o l o g ï e , II. P a r t i e .
L e M in ium , ou Sandix , eft un Plomb minéral calciné 8t
rougi au feu , qu’on nous envoie d’Angleterre. On s’en fert
dans la M éd e c in e , dans la Peinture , 8c pour vernir les poteries
de terre.
le ïe r . L e Fer s’ appelle Sideriies, 8c plus fouvent Mars : il eft commun
dans trois parties du m on de , 8c manque feulement dans
l ’Am é r iq u e , fi riche en mines 5 il y eft plus recherché que
l ’O r & l’Argent. C e métal eft p e fa n t , fonore , fixe 8c très-
dur , difficile à fondre j -8c quoique plufieurs Auteurs ayent
avancé qu’il étoit le moins duftile , 8e le moins malléable
des Métaux , on en file cependant des cordes de d a v e cn 8e
des fils d’a rch a l, ce qui ne jjourroit s’exécuter avec l’Etain
8e lè Plomb. C ’eft le plus aife à alté re r, ce qui le fait enduire
ordinairement d’unè couleur à l’huile : aucun métal n’a tant
d’élafticité , fervant aux refforts des ferrures 8c des h or log es,
8e après l’Or c’eft le plus tenace. L e F e r eft le feul métal qui
puiffe fe tremper; fon affinité avec l ’A imant lui fait attirer
ce min éral, 8e il en eft réciproquement attiré : ils fe trouvent
l’un 8e l’autre dans les mêmes carrières, 8e ils ne diffèrent
que par leurs pores.
Ce métal eft compofé d’un Soufre fort c rû , d’un Sel vicrio.
liq u e de terre 8e de matière combuftible, ou d ’unphlogiftique;
fa mine qui eft fouvent m êlée d’Or ,reffemble allez à une truffe,
8e on la trouve peu avant en terre. On l’amaffe en grains ou
points noirs 8e brillans, quelquefois en lames mêlées avec
la Pierre hém a tite , fchifte , ip é cu la ire ., de couleur g r ife ,
b leu â tr e , rouge tirant fur le pourpre : on en v o it e n forme
de cheveux , en grappes de raifins couvertes de feuilles , mêlées
avec l’O c r e , des branches d’arbres, de l ’Em e r i, de la
Magalaifè Sc de l’A rfenic. L a mine de couleur g r ife , tirant fur
Je n o ir , le blanc , le jaune , le bleu , eft quelquefois criftal-
lifée avec la Spuma L upi, qui eft le Plumbago : on voit cette
mine reluifante 8c accompagnée de Pyrites , de Z in c k , de
Cu ivre , d’E tain 8e d’A rgent. O n peut n’y trouver qu’une
poudre métallique , tirant fur le n o ir , entre le fauve 8e le
rouge. Il y a auffi de la mine de Fer écailleufe , feuilletée 8e
en grains ; d’autre fe trouve dans le fable 8e dans le limon
des lacs , proche du bord.
Toutes fortes de Sels peuvent dilloudre le F e r , 8e 011 le
détruit aifément avec le Plomb 8e l’Antimoine ; alors il s’en
va en fumée 6e en fcories. Il ne s’amalgame point avec le
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Mercure 5 8e pour devenir utile aux hommes , il demande
beaucoup de travail. Celui qui eft ferme, fe rompt 8e fe cafte
à chaud; le Fer qui eft d ou x , eft caftant à. froid.
L Allemagne 8e la France donnent le meilleur Fer 8e le
plus doux. On le tire en barres quarrées, rondes , plattes,
çn carillons, en b o tte s , en courçons , en cornette 8e en tôles.
O n a trouve le moyen de convertir le Fer en bon A cier ,
8e d en taire des ouvrages très-recherchés.
L ’A c ie r , à proprement parler, n’eft que du Fer purifié 8e
raffine que 1 on fond en billes , & que l’on trempe clans l’eau
en forçant du feu ; -ce qui le rend plus d u r , plus fin , 8e plus
caftant. On entoure pour cet effet des barres de Fer de quantité
de charbon de bois , avec des ongles d’animaux, pour
procurer a ce métal un plus grand phlogiftique, 8e de peur
que le feu ne lui faffe perdre celui qui lui eft propre. On , , ,,,
prétend cependant qu’il y a des mines de vrai A cier S telle m S Ä ;
que celle ( a ) du Canada . dans les montagnes de la ville de 1 i f-
Craiman, 8c nous en avons une autre ( b ) aux environs de (b) Eafm
otralbourg. On connoîc l ’A c ie r S o r e t , le C lam e c y , ou L i- '*'* dans fin
moufin, 8c l’A c ie r de larme ou à la rofe. II eft conftant que M
IAcier a plus de durete que le F e r , pour pouvoir le travail- qu'il
1er, asnfii que les autres M é tau x , par le moyen des limes , ra- " y “ p°iM Je
pes , 8c autres outils que l ’on conftruit avec le Fer trempé , f ,7L ê Z î
ce bien acere. *„ aCkr qui
j « ™ ! 1 1 eft «ne Pierre rougeâtre, ou noirâtre, eft Iftll l
tres-dur, & Je trouve ordinairement dans les mines de Fer* * * *» p-iffi
on s’en fert à nétoier & à polir les Pierres fines. L ’Or i l’Ar- mettre en oeu~
gent le C u iv re 8e le Fer qui s’y rencontrent, fontfi peu con- B M Ü H
uderables , qu’on n’ën fait aucun ufage. qu'il y a. des
L e M â che fe r, qui eft unefcorie , eft l’écume du F er,Recre- acitr ' " mm’
mentum Ferri-, il fert à plufieurs remèdes , étant rempli de ull-afiTme,
beaucoup de Soufre. de Strasburg,
Les A uteurs ont diftingué plufieurs fortes de mines de F er. t ln T L T ’èë.
L e Fer vierge , ou n a tif, eft affez pur pour être traité fous ges.
fe marteau ; on le trouve fouvent en grains , 6c d’une forme n
irr-éOg ulière. ö 1, erI* Hplus Mau
Ee Fer criftallifé eft tantôt b ru n, tantôt jaune , compofé h d ‘ VE7
exaëdresB ou cubiques ; on fiçait que ce Fer eft W Ë Ê Ë È
ebelie a 1 Aimant ,& peu malléable. ru^neufes.
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