L A H A U T E E T B A S S E - N O R M A N D I E .
L E s carrières de la montagne Sainte - C a th e r in e , aux
portes de la V ille de Rouen dominée au Sud-Oueft par
une chaîne de montagnes , font remplies de Cornes d’Am-
jn o n , de P etuncles , de C ame s, de Poulettes , de grands Nautiles
, 8c d’Ourfins adhérens à des cailloux dans des Pierres
blanches marneufes, On y a aufti trouvé des poiffons pétrifiés
, de la limaille de Fer & des Marcaffites çuivreufps.
A quatre lieuës de la même V ille , dans un lieu dit C au -
m o n t, proche la petite V ille de la B o u ille , fur la rive qui regarde
la Baffe-Normandie , on voit une carrière nommée
Jacqueline ,.qui préfente un grand veftibule dans fon entree ,
qu’on ne peut palier fans être courbe. La grotte eft inégalé
dans fa hauteur & fa largeur, 8c remplie de Stalactites, ôc d un
amas de Pierres brifées les unes fur les autres. On arrive par
un chemin allez ra b o te u x ! la premièregrofte , (jui a vingt-
deux pieds de diamètre , êc douze de h au teu r , eloignee de
l’entrce d e 107 pieds M Ses murailles font tapiffees de co-
lomnes & de rangs de tuyaux , d’autels êc de ftalaétites de
différente figure pendantes de la v o û te , qui eft ornee de
pyramides 8c de ftalaétites tombant en culs-de-lampe. A u
bout de cinquante pas le chemin conduit dans une autre
grotte , que la proximité des ftalaétites fepare^ en deux
parties arrangées de la même manière. Une quatrième grotte
plus p e tite , mais plus belle , finit cette douple grotte 5 elle
paroît étroite, 8t bouchée par des congélations jufqu a vingt-
cinq pieds de hauteur. On paffe de là dans une demi-grotte
tapilîee de ftalaétites blanches , d ’où une allée de 49 pieds
de long conduit dans une grotte fort ample pleine a Ar-
gille , 8c à ,une allée de 29 pieds , dont l’extrémité eft
toute bouchée. On ,compte en tout 5.°7 PÎ.^ds .& demi de
long. _ '
On voit jiir le chemin du Port Saint-Ouin, à deux lieuës de
ffou en , des Stalaélites plus petites que les précédentes , com-
pofées de lames tranfparentes, fortant de la marne Sc des couches
de pierres 8c de cailloux , qui font au pied des Falaifes
dont le chemin eft bordé.
Dans
O r y c t o l o c i e , I I I . P a r t i e . 401
Dans les jardins de Gaillon , il y a une fontaine en forme
de g ro tte , garnie de ftaladites & de congélations tombant
en forme de cul-de-lampe, entourées de plantes percées de
tout côté , 8c ayant des parties pétrifiées. C e tte fontaine
pétrifié encore tout ce qu’on y jette.
Sur la montagne dite le Mont aux malades, vers R o u e n ,
on trouve des E ch in ite s , des Pé tun cles, des Cames, des Bivalves
& des Pierres Judaïques.
Sur le penchant du mont Renard , proche de l’autre montagne
, les mêmes Folfiles fe rencontrent 8c beaucoup de tu f ,
avec de longs morceaux de terre pétrifiée , qui forment une
efpèce de ftalaétite de couleur jaune.
Dans les vallées de Ma rum, Malanné, Bonde-ville, aux environs
de Rouen, à une lieu ë ê t demie de cette Ville,on trouve
fous la bonne terre un tu f pierreux d e 4 pieds d ’épaif-
feu r , dans lequel il y a des morceaux de bois pourri & pétrifié
, des tuyaux de grès incruftés , des ftalaétites, différens
coquillages d’eau d ou ce , & quelques parties d’animaux.
A deux lieuës 8c demie du Havre,& a une de la Ville d’Har-
fleu r , près le Château d’Orche r, fur le bord d’une falaife èf-
carpée , on voit des incruftations, des criftallifations, des
ftalaétites formées par l’eau d’une fource qui fe répand fur
les ro ch e r s , dont les groupes e n cul-de-lampe compofent
des grottes admirées de tous Les Naturaliftes.
Vers le Cap de C a u x , à un quart de lieuë de la V ille , le
long du rivage de la m e r , on trouve un banc de Pierres d’environ
800 toifes de long , où font des'Huîtres , des Arches
de Noé , des Boucardes , des Cames", des N é rites , des Moules,
des Cornes d’Ammon , des S ab o ts , des Champignons de
mer., 8c des efpèces d’Huîtres appellées Rajlellum.
Dans le même pays de Caux , les .mines fourniffent toute
forte de Folfile s, des Cailloux criftallifés, des F lu o rs , des
Stalagmites êc des Géodes.
L a carrière de V é r o n e , proche la V ille de Vernon , à dix
lieuës de Rouen 8c à fix lieuës d’E v r e u x , eft remplie de crif-
lallifations Sc de ftalaétites très-curieufes.
Les Falaifes d’Orival du canton d’E lboe u f , donnent des
B iv a lv e s , des Pe ignes, des Huîtres à bec recourbé 8c de
l ’A lun naturel, à 100 pieds au-deffusdu niveau de la rivière.
Près du Bourg de F o rg e s , célèbre par fes eaux minérales,
a n eu f lieuës de Rouen,on découvre une terre de couleur de
Troifteme Partie. E e e