LE SABLON.
LES GRAVIERS.
128 O r y c t o l o g i e , II. P a r t l e .
de Min érau x , de T a l c , de Detritum de Coquilles , qui dénotent
conftamment une origine terreftre. On vo it même
des Sables qui ne doivent la leur qu’à des terres calcinées
ou vitrifiées, avant ou après le Déluge. C e font donc fûre-
ment des Folfiles.
Les Sables fe diftinguent par leurs couleurs. L e blanc eft
le plus greffier & le moins vitrifié j le Sable n o ir , le gris ,
l ’a rgen te , le jaune , le v e rd , fe trouvent communément : celui
de couleur d ’or s’appelle M ica , Ammochryfos , Chryfammos.
Beaucoup d’efpèces de ce dernier viennent de Saxe s l’argenté
vient de L iè g e . On les appelle dès Sables brillans.
L e Sablon qui eft le même que le S a b le , eft naturel à
la Terre ; il fort d ’une carrière de G r è s , dont on cafte les
gros morceaux pour les réduire en p o u d re , à moins qu’il n’y
foit naturellement réduit. Alors il paroît une vraie terre en
pouffière.
L e Sablon d’Etampes , 3 1 5 . lieues de Paris, eft très-ef-
t im é , & fert à pluueurs Ouvrages. Sa couleur eft blanchâtre.
Les Graviers, toujours plus grofliers que les Sables , font
ordinairement compotes de pierres, de morceaux de S p h a t, de
Quartz , & d’une pouflière brillante ■: ils fe tirent de la mer
& des rivières , dans lefquelles ils ont été entraînés par les
torrens & les vents ; mais leur origine eft fûrement terre-
ftre : il s’en trouve aulfi beaucoup dans la Terre.
L e Gravier d’Angleterre e ft pris fur la grève de la m e r ,
d’où il a pris le nom d'Artna littoralis ; il fert à fabler les allées
des jardins près d’un château- On l ’emploie avec de la
terre Franche , & on pafle enfuite des rouleaux de pierre
pour Paffaifler.
L ’utilité des Graviers pour les verreries, les fabriques de
Glace ôc de F a y e n c e , eft reconnue de tout le monde.
L E S
L E S B O L S.
D E U X I È M E A R T I C L E -
L E S Bols, qu’on appelle en latin GUba , parce qu’on les
apporte en gros morceaux , font des Terres onétueufes
arg eules , Pefarces , métalliques ,- douces au toucher & qui
le pulverifent aifement. Leur qualité extérieure eft de s'attacher
a la langue & de fondre clans la bouche, ce qui les di-
ltingue en quelque forte des autres. Terres j leur couleur
varie entre le jaune, le rouge & le cendré.
. On doit donc regarder le Bol comme un compofé ou mixte
, que Ion trouve en plufieurs endroits, furtout dans les"
tnines de Fer. Quand on le décompofe par le moyen d’un
Acide , on y trouve des parcelles de ce métal & fouvent de
lür , ainfi que dans le Bol (a) de Tokay:.... ..' . „ ■ ) Mmat!
Un lave.le Bol en fortant de la carrière, & l’on en fait M“ - Vuic-'
des,pâtes; rondes ou plattes comme des tronçons, appellées
Bol en Mie , qui dolt etrc doux , friable, & fans aucun Sable.
■Nous n avons, a proprement parler, que cinq ou fix fores
de Bols: quoique les Auteurs les ayent nommés différemment,
ces Bols fe confondent fous différentes dénominations
j par exemple , le Bol du Levant eft le même que
■celui, d Arménie : il en eft ainfi des autres.
■ Boi HE trouve ici fa place à caufe de fa dénomina-
■ j % n autre chofe que de la marne nétoyée qu’on
tire de Hongrie, de Liège , de Florence & autres lieux.
: Uelui du Levant ou d’Arménie, eft jaune , blanc , ou
ougeatre ¡ comme il eft très-rare , on fe fert de celui de Hongrie
qm eft aulfi bon. Ce Bol, fuivant quelques Auteurs,
r aH nH de,preferver de toutes fortes de venins, & félon
f f f l B B I I 16 Fer en Culvre > ce paroir pas croyable. q^u i ne Lfll»li cAu*m/. ApLa
Terre figillée du Levant eft un Bol graiffeux, argil- B 1‘7’
Jeux, infipide & de différentes couleurs. Le mot de fifil-
fempreinte des cachets & armes du Seigneur
oïl P e^e fe tire., pour la diftinguer des autres pays
on en trouve aulfi. Cette terre diffère des Argilles par fa
seconde Partie. p? *