126 O r ï c t o l o g i ï , II. P a r t i e .
rence, eft le plus néceflàire à l’homme ; le Sable & PArgille
en fourniflent des exemples. De quelle utilité n’eft pas, le
premier , puifqu’il fert de liaifon aux pierres & aux briques
dont on conftruit tous les bâtimens ? Ces pierres rouleroient
les unes fur les autres fans le mélange du fable avec la
chaux , matière tenace, 8c capable de les tenir dans leurs
lits. Le ciment, qui eft un autre Sable qu’on peut lui fubfti-
tuer, étant mêlé avec la même chaux, forme des Ouvrages
auffi durables que ceux des Romains. Sans le Sable , la
matière de la Poterie n’auroit pas allez de confiftance >
c’eft lui qui fait en partie les Glaces, les Verres, les Porcelaines
& la Fayence.
Le Sable eft un aflemblage de petits fragmens de pierres
dures , de figure très-irrégulière 8c de différentes couleurs ,
très-rude au toucher. Ces fragmens font fouvent remplis de
petits Criftaux tranfparens 8c Polyèdres, qui rendent le Sable
plus net 8c plus propre aux verreries. C’eft par une prévoyance
admirable, que le Sable eft répandu de tous côtés
, afin que l’eau paffànt dans les intervalles qui font entre
ces grains , puiffe pénétrer la Terre, qui fans eux devien-
droit une maffe compaéle, dure comme la pierre, 8c très-peu
. fertile.
Le Sable de Creil, aux environs de Paris , fe tranfporte
dans des facs à S. Gobin 8c à Cherbourg, pour la fabrication
des glaces de miroirs.
Le Sable rouge du village de Mont-Rouge , près Paris -,
(a) sdon M. s’emploie par les Vitriers & autres ouvriers > on le (a) croit
icKenumur. c{es débris de fluors,
vAcadémie. Celui de Pouzzol, près Naples , eft bon pour les bâtimens.
On va le trouver fous le nom de Pozzolane.
Le Sable de mer fert aux mêmes ufages, 8c s’emploie à la
fabrique des Verres.
Rien n’eft meilleur, au fentiment des Maçons, que le fable
de la rivière de Seine pour les édifices, 8c pour fabler
les allées des jardins.
Le Sable dé cave fe mêle avec la chaux pour faire du
mortier.
Arena gialla, ou Sable doré rempli de particules de Talc,
fe trouve à Rome près la porte S. Pancrace, & fert à poudrer
les lettres.
Le Sable de Pezaro eft brun ou rougeâtre , 8c fert â cou-
O r ï c t o l o g i e , I I . P a r t i e . *27
per du Verre ; il paroît au microfcope un amas de Rubis
8c d’Emeraudes. «
Celui A'Albano, propre au même ufage, eft noir, pefant 8c
brillant.
Les Sables compofés de débris de Coquilles 8c de Plantes
marines, s’appellent Falun.
Le Sable provenant de ruines de maifons , de pétrifications
, de Cornes d Ammon, fert à plufieurs ufages.
Le {a) Sable de Porto Ferraio eft tout mêlé de Talc. ,,
Les Sables du (b) Danube , tirés de fon cours en Hongrie. l'Acad!Z'm!
Le Sable de Coquilles eft une poulfière très-fine de ces 17014
corps brifés , qu’on ne peut voir qu’au microfcope. * » 5 »?
La Pozzolane eft un Sable rouge > croûteux, plein de ^‘mubiui’ËA-
Soufre , d Alun& de Bitume , qu’on trouve dans le territoire ”°m'
de Pouzzol,& dont on fait le meilleur ciment pour bâtir,quand
il eft mêlé avec la chaux. On en voit au flien Provence.
Les Sables que fourniflent les torrens 8c les rivières , ne
varient des pierres que par la petitelïe de leurs grains qui
s en détachent, en fe frotant les unes contre les autres parmi
les ravines&les torrens qui les entraînent dans les vallées&fou-
vent dans les rivières. Ces Sables qui n’en font qu’un detritunry
doivent fe rapportera ces pierres formées dams la Terre j les
paillettes d or que l’on trouve dans plufieurs rivières , ont auffi
la meme origine.
' Bh I Eh Mr remplis de petites paillettes talqueulês qui
reflechiflent la lumière j ces paillettes défunies à l’air fe dé-
eompofent . deviennent terres , 8c forment les Argilles 8c les
Glaifes, qui leur font analogues.
Un (c) Auteur donne neuf efpèces de Sables. fc)«.£,•*-
Arena impalpahilis , un peu farineufe , tirée des.bois & des dé- nemferts.
’ ' quartzeufe, blanche, fortamt desFontaines.
quartzeufe, légère, \ •-». , . . ,
arrondie, égale J ° ree du rlvaSe de k mer'
--------------------- rouge ou jaune.
Micacea ■> c’eft le fable brillant. .
Heterogénea 5 c’eft le fable commun.
’ Ferrea, Atra, fable noir, minéral,, venant des rivières. . „ _
A coniiderer ces fables avec le microfcope , on íes voit «nagnetis..
remplis de criftallifations » de parties de Sélénites (d) de fer , Met'