vj D i s c o u r s P r î l i m i n a i r R
W Teilia- fi intimes, ne pourront donc jamais faire connoîtreles vraies
7‘iL* d““la cau^es ^es objets de la Nature. L ’Hiftoire Naturelle , fans
plupart de & rendre raifon de leurs principes, a pour but principal le dé-
Auteun mo- tail de ces corps j elle tâche d’en bien diftinguer les genres ,
les e fp è c e s , les va rié tés, les rapports, les propriétés. L a Phy-
(b) Thdm- (]qUe expérimentale 8c la C h ym ie , qui veulent dévoiler le
ration du méchanifme de la Nature en décompofant ces o b je ts , n’en
Dhux, par peuvent cependant découvrir que les caufes fecondaires.
Heßode. Q uoiqu’il femble qu’une connoiffance plus certaine de ces
(e) êtres excède la fphère des b e fo in s , qu’elle foit même pla-
cée hors du cercle des connoiiTances humaines , l’homme
Quod confiât plein d’o rg u e il, piqué des obftacles que la Providence y apex
Lapidefuc- p o r t e hazarde des conjeftures q u i , aulieu de la vérité , ne
coque con- c J . •, i r j i \ • rr I
creto. !•>. produifent fouvent que des (a ) ululions j delà nailient les
Quod ex me- erreurs répandues dans prefque tous les fyifêmes des anciens,
congiutina-^ Ph ilofophes, & dans la plupart de ceux de nos Modernes,
tum eft. 3°. Sans parler de ces différens fentimens, il fuffit de fçavoir
Quodiequaies »¡j ^ a porc[re ja Nature deux fortes de corps nahabet
partes l , J , _ t . r, \
Lapidis&Me- tu rels, les fimples oi les compoies.
taiii.4».Quod L es corps fimple s, p u r s , infiniment plus nobles que les
{aiïo'ials‘>Me~ autres, n’ont point de principes, ne peuvent fe diffoudre Sc
Quod Lapide, durent toujours 5 tels font les Elémens , 8c furtout la terre
fu°l'furPf rltem élémentaire qui reçoit les influences du C i e l , pour produire
& Cadmiam les ouvrages de la Nature. Par l’ordre admirable du Créa -
bituminofam, teu r , cette Nature des corps fimples en fait de compofés >
ineftn aü'uW Omnia (b), ex cetlo ac terri tanguant parentibus progigni, vètuflif-
etiam Métal- fima fuit fententia : leurs propriétés font l’é t e n d u ë la figure
Hal^r'n4' ^ ^ mobilité.
its. BafiuT' Les corps compofés, ou (c) m ix tes, tels que les A n im au x ,
pag. 14«. l es V ég é tau x Sc les Minéraux , croiffent naturellement, 8c fe
(d)Letchy■ forment de corps fimples 8c primitifs, qui font proprement
miftes n'ad- ies q uatre ( d ) Elémens. L ’analyfe les réfoud en leurs pre-
Zi'rZent'pm niiers principes, & fépare les principales fubftances qui s’y
principe: que rencontrent > mais dans cette op é ra tion , on a toujours deux
la mu EU- p0jnts cl e vûed’un de les rejoindre pour faire reparoître le premens
au feu, r . . : t t • r i i • 1 i / /
de l'eau & de. mier mixte , 1 autre de les purifier de leurs matières lietero-
n terre. g èn e s , pour les rendre plus propres aux ufages de la vie j
fllrpoufqua- c ’eft l’objet 8c le fondement de la C h ym ie ,. qui donne à ces
triîme princi- corps compofés les noms de Règne animal, de Règne végétal ,
f t j t & ae Regne minéral.
ve Elément Comme l’eau Sc l’air ( e ) entrent dans la compoiîtion de
s U R L’ O R Y C T O Iv O 6 I E. yjj
toutes chofe s, même de la te r re , les A n im au x , les Végétaux de chymie •
Sc les Minéraux en font nourris; De la decompofition de PaS* 43J* ér
leurs parties on tire de l’eau , de l ’h u ile , du f e l , de l’air Sc 4xi’
de la te r re , avec quelques efprits j preuve inconteflable que
l ’air Se l’eau ont contribué à leur formation. Il y a donc ,
félon Boerhaave , cinq principes des chofes naturelles : trois
font aétifs, parce qu ils donnent l’aéfcion aux mixtes , fçavoir
,.1 air , 1 huile ik le fel 5 les deux paffifs font l’eau Sc la
terre , qui étant en repos , fervent à tempérer l’aélivité des
premiers. L e feu élémentaire eft le principal a g en t, qui com- quæ in°te«à
munique aux autres corps le mouvement Sc i’aélivité j l’air con®tu“ntur,
leur donne la preffion 8c la réunion ; l ’eau contribue â les É f e g
tondre & a les faire circuler 5 la (a) terre caufe leur fo lid ité , raverò lapis,
iert de réceptacle aux quatre antres , & par l’addition de & ^uæcum-
fes molécules., occafionne l’accroiffement de toutes leurs
parties. meroià:, Sc iî
..L e s Chymiftes conviennent cependant que malgré leurs
d é couve rte s, us ignorent encore les premiers principes des «liâtes natu-
corps , 8c que ceux qui fe rendent fenfibles , ne font que fe- rx funt > vel
condaires par rapport â ces premiers principes, dont les élé- î e S t ’ vd
mens lont compofés. Ces principes inconnus font vraifem- denfitatc, vei
blablement les parties qui s’exhalent en vapeurs dans la dér ?u-*vis , alii
compofition de certains corps j la meilleure preuve de ce qui Theop. d e ia -
vient d etre a v an c é , eft qu’on ne peut reproduire ces mêmes “fni
corps en rejoignant toutes les parties qui en ont été fépa- ¿ f c f ?
rees. Quoiqu on fç a c h e , par exemple , que le fel eft com- ftl @ '
poie d eau 8c de te r re , on n’a pû encore reproduire de fel ml, cependant
aecompole : il y manque vraifemblablement cette fubftance du ÿ li>pfo-
fpintueufe-, ce (b) phlogiftique qui s’eft diffipé dans l’a ir , Sc Z î Z m L
que nous 11 avons pu re tenir, ni reproduire par aucun moyen.. ^re quantité
C e font des bornes que Dieu a mlfes aux connoiiTances hu- f mnUn*vti*
marnes : elles ne doivent point empêcher les Chymiftes de » W S ’n/
tenter de nouvelles ro u te s , pour forcer la Nature à Jaillèr f“ “ t,odu'rt
échapper quelques-uns de fes fecrets. umim‘ •t“ -
Plufieurs Phyficiens remontant au premier principe qui Ermci~
ne peut le diffoudre , l’appellent (r ) Principium Principiatum. pÎmmffcT
1 e L n lta l de roche , par e xemple , dont on a détaché ce qui matcria ad
1 environne, ne peut ceffer d’Itre Criftal : broyez-le fi me- « " L
nu qu il le pourra , fa pouffière mélangée , paffée , criblée , pmiwt.
lera toujours voir au microfcope des exaé'dres dans fes plus l‘h^'
petites parties -, ce qui prouve que le Criftal a conferve fon iLVcfp \u