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empruntent des terres leur confiftance, & doivent a 1 union
des Sels leurs différens degrés de coagulation & de criftal-
lifation : ces matières font vitrioliqu es, fulphureufes , bitu-
mineufes ou mercurielles.
Les vitrioliques font un mélange d'acide , de flegme , de
terre , de f e r , de cu iv re , 8c d’autres fubftances métalliques >
elles fe rencontrent dans tous les p a y s , 8c dans les differens
terreins , plus abondamment dans les uns que dans les autres.
Leurs couleurs fe communiquent à tout ce qui les approche,
pourvu que ces matières foient dctrcmpccs par quelque humidité,
qui fç trouve toujours abondamment dans 1 intérieur
1 de la terre.' . ' _
Lfes matières fulphureufes, bitnmineufes ou mercurielles
de leur nature , font fluides 8c très-vifqueufes 5 lorfqu elles
s’élèvent près de la furface de la terre , elles fervent de fe-
mence aux Minéraux : elles s’accumulent dans les endroits
creux , 8c y forment une matiçrc plus brillante que le métal
même j c ’efl: ce qu’on appelle marcaifite legere.
Ilote, Les (a) Anciens ont attribué la formation des Métaux à
pUtm, G*- la chaleur 8c au froid : A gricola efl aufli de ce fentiment,
dlerum ortâs mteritûfque proxima caufe funt calor ¿r frigus. Il y
cemèi’.Hir- ajoute pour troifième principe l’eau qui n’eft point fimple,
.*»«> mais m elée avec la terre > la p reuve la plus forte qu il en tire ,
e fl que ces métaux dans leur décompolition deviennent fluides
par la force du feu.
. Agricoia • L.e même A utçur prouve que cette chaleur intérieure ne
pa». 34. <k peU£ être caufée par le feu du S o le il, qui n’enflamme pas les
fubterraneo-S l>e u x pleins de Soufre expofés en dehors : à plus forte rai-
rum. fon lié poùrra-t’il pénétrer les endroits très-profonds remplis
de matières combuftibles j mais l’air renfermé fuffit pour les
a llum e r , 8c les bitumes 8c les foufres nourriflçnt abondamment
ces feux foûterrains.
(b) Bperhaa- Quelques (b) Philofophes ont regardé le Mercure 8c le
M B M B Soufre comme les deux principes de l’or & de l’argent : Pa"
tr*iZi!77n raeelfe (r) dit qu’on doit confidérer l’eau comme la yerita-
Franfoû, pag. p,le mére de tous les Métaux > SC le célèbre Boerhaave avance
(d) » que la propriété que l’eau a de difloudre un grand
BËIfBBI ” nombre de corps , la met auffi en état de s’ouvrir fouvent
’’ ” elle-même le chemin , en diflblvsmt la matière qui bouche
(d) Pag. ” les pores où elle veut entrer ; 8c à cet égard elle ;aël5
îb(. * » avec d’autanç plus d’effifâcité , que les élemens dont e lle e"
» compoles
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if compofée font immuables 8c très-folides s cë.qui joint à la
» faculté fingulière qu’elle a de fe contracter, augmente con-
» ftdérablemeht la force méchanique avec laquelle elle peut
» difloudre ce qui s ’oppofe à fon paflage s mais cette pro- ,
»priéré que l’eau a de difloudre tous les co rp s , ne lui ôte
1} point celle d e tre caufe de la concrétion (a) des.corps J.es 1
-»plus durs , 8c d entrer dans la formation, des corps com- '
» pofês, «
T o u t ce que ce grand Phyficien di t , pour prouver que le
feu efl nécellaire dans la c.ompofition des Foflile s, .ainfi que
l ’air qui le retient , 8c qui va l’appliquer aux corps fur lef-
quels il a g ît , e fl foutenu par des. expériences avérées, que
le Lecteur peut conful-tër dans l’ouvrage même.
L ’eau efl donc (é) une des plus eflentielles parties des ma- (b)Eeauejt
tières m étalliques; c’eû,pour ainfi d ire,la plus néceflairê, puif- f
qu’elle fert d e nourriture à toutes les autres ) e ’eft plie, qui
le filtrant à travers’les pores de.la t e r r e v a délayer lès difle- lanutrit'mé-
rentes parties qui compofent lés Sels vitripliques 8c métalli- l’accmgc.
ques., qui font la matière des Fofliles flu id e s , quand ils font 7morè 7e*u
dans leurs veines métalliques 5 c ’efl l’eau qui leur p rocure un
écoulement capable de les défunir & de les m ê le r , pour en c T / ’^Tdformer
des Métaux 8c dès Minéraux. . ¿/m. m7.
_ En faut-il dayantage pour être convaincu que l’ eau 8c l’air,
ainfi que les autres élemens, contribuent à la formation des ^ TupaZu .
Minéraux ? Nous avons cependant des Philofophes moder- Science, s
nés q u i.on t avancé le contraire, P4* m
Comme on.n ’admet plus dans la formation de ces corps
métalliques de fermentations , au moins fenfîbles , il faut
néceflairernent quelque agetit qui en tienne lie u , 8c qui mette
en mouvement les difFérentes matière? répanduës dans la
terre. L e moyen fans cela qu’elles puiffent fe d iv ife r, s’a-
mafler, fe purifier pour produire des métaux ?
C e t agent e fl un être inconnu : c ’efl: peut-être la matière
fubtile de plufieurs (c ) Philofophes ; le feu Elémentaire de
Boerhaave j un e fp r it , un fluide aétif 8c un iy e r fe l, o u , cora-
« le d it le grand N ew to n , un fluide fu b tii, élàftiqùe flr eorypri- RoW<i
mant, répandu dans tout l'univers. E n un m o t , il faut un fl uide
qui anime, qui pénètre les corps fo lid es , 8c qui raréfie 8c
dilate tous les autres. Chacun foupçonne cet être , chacun
en fent la népeflité , 8c le décrit fous différentes dénomma-;
fions.
Seconde P a r t i e I l