L e s e l
MARIN OU
COMMUN.
(a) M. Lin•
netts ra} porte
ces efpecesfans
les décrire.
gris , de rouge , de b le u , principalement à Cardone en Efpagne.
L e Sel muriatique cubique , où de mer, eft le Sel marin,
ou commun , qui a la même vertu que le minéral. C ’eft un
Sel co n c re t, compofé d’un acide fpé cifiqu e , ôc d’une terre
alkaline particulière. On l’appelle auffi facîice , parce qu’il fe
fait en deux manières, par évaporation & par criftallilation.
L a criftallifation s’opère , en tirant du rivage de la me r , ou
des lacs falans, dès eaux qit’dn fait entrer dans les rigoles
des marais falans : par l’évaporation de ces eaux & la chaleur
du S o le il, le Sel fe co a gu le , fe eriftallife, Sc forme des
monceaux de Set blanc.
L ’évaporation confifte à prendre une certaine quantité
d’eau , tirée des fontaines & dés puits fdlans -, laquelle on
fait bouillir dans de grandes chaudières de plomb : le dépôt
ou fédiment que laiffent ces eaUx au fond des vaiiTeaux,
fournit d’excellent Sel noir dans la propôrtiori de vingt livres
pour cent pintes d’eau. C ’eit daiis la ville de Salins en
Fran che-Comté , & dans la Lorraine , que fe fabriquent ces
fortes de Sels faétices. Dans les pays du N o rd , 01* le fert de
la gelée pour coaguler le Sel marin.
O n tire encore du Sel des plantes | du b o is , des animaux,
& de leurs excremens.
Quand le Sel marin eft diffous, il fe nomme Miirïa ; c ’è it ,
félon Diofcoride , une faumure , ou une efpèce de Sel propre
à conferver la viande & le poiiïon. C e tte faumOre eft
encore propre à nétoier les u lcè re s , à guérir de la niorfure
des chiens enragés , à préferver de la gangrène, & enfin à réfoudre
& deifécher les parties malades.
O n trouve chez plufieurs Auteurs le mot de Garum, pour
lignifier Muria s il y a cependant quelque différence.
Un (a) moderne diftingùe fix forteS de Muria.
Muria marina, qui eft le Sel marin , fè criftallife en forme
cubique & exagone , fe diflbut dans l’eau , & participe beaucoup
de la nature du nitre : il s’attache aifément aux pierres
, & fe fait par évaporation & par cr ifta llila tion , comme
on vient de le voir.
Muria fontana, eft celui qui fe tire des fontaines par évaporation
; il eft plus foible que le Sel marin , très-facile à dif-
loudre dans l’e a u , & pétillé peu dans le feu : ce Sel fe tire
fouvent par gros morceaux? prèsJUlUçbourg& Harzbourgen
O R Y Ç T O f o q i E , II. P a r t i e . a«9
Allemagne j, celui de Halle en Saxe vient en plus petits
grains , & en grande quantité.
Mùriafoffilis, qui eft le vrai Sel gemme, eftdemi-tranfpa-
rent, forme, en cn ftau x , & fort dur. Il fe diffout difficilement
dans 1 eau , & pétillé dans le feu. On en trouve de
blanc, de g r is , de ro u g e , de b le u , & de plufieurs autres
couleurs , refultantes du minéral dont ils fe font trouvés
voiiins.
Murta Spatofa rhombea , préfente des Criftaux de forme
rhomboïde , & tient de la nature du Sp a th , détaché de tou te
autre matière. Il vient de Salsfeld.
Muna Lapide a Phofphorans, eft un Spath lumineux comme
un Phofphore : il y en a de blanc , de jaune , de pourpre
& de verd : il fe découvre dans les carrières fans aucune
marque de criftallifation , parce qu’il la perd en croiffant.
Un remarque que ce Sel ne luit que quand il eft échauffé ;
ce qu’il a de commun avec tous les Phofphores. L a plus
grande, partie de ce Sel fe trouve en Allemagne & en Hongrie.
Muria Saxi ex mica Spathoque, fe tire d’un caillou mêlé
d un Sphat jaune , & d’un Sel fondu à l’air. Plufieurs de ces
1 îerres expofees a cet élément augmentent de poids , comme
fi elles en avoient attiré quelques particules. On trouve
de pareilles Pierres dans la Finlande & la Gothlande.
On peut y ajouter encore les deux efpèces fuivantes.
Muria Plantarum , que fourniflent plufieurs végétaux ,
tels cpre la Plante K a l i , dont eft compofée la Soude , qui
lert a former les glaces & les verres.
Muria Animalis, qui fort de l ’urine , des os & autres parties
du corps des animaux, qnoique ces animaux ne mangent
jamais de Sel ; on en voit un exemple dans le fang de
boeuf, èc dans l’urine de cheval,
V itrio l eft un fel minéral & criftallife , qui a un goût l e v i
deiagreable. Il prend différentes figures, ordinairement ¿elle TRI0i"
d une lozange ou quarré , dont les angles font aigus. Les
noms qu’on lui don ne , font fuivant fes couleurs & les pays
« ou on le tire.
L e V itrio l fe diftingùe en naturel & en artificiel.
Le V itrio l naturel eft formé non-feulement de matières de
er & .de cuivre , mais encore de fon acide propre appelle vi-
triolique : on le tire ordinairement des grottes de Goilar en
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