L E S T E R R E M
P R E M I E R A R T I C L E -
i») Qua: nos T A T e r r e , un des quatre Elémens, qui donne («)’la nourri-
I i ture à l’Homme , aux Animaux , aux naicentes, ex- V ég é tau x »e£t apcipit
natos ,— —
alit, femeique pellee par un grand (?) Poëte magna Parens, &c..
editos fnfti- C e tte Terre élémentaire en général eft unCorps fix e , fria—
"punjïb*!.. ble , fimple , dur , fra g ile , 8c impénétrable, dont il.y a d eu x
t. Æ de Na- efpèces : l’une appellée non fufibfe ou non vitrifiable j ne
fe fond point dans le feu le plus violent j l'autre eft nom»
lu. 1. mée fufible ou vitrifiable , parce qu’effe&ivement l’aétion.
du feu la fait entrer en fufion 8c la ehange en verre. Aucun'
Minéral ne fe trouve dans cette te r re , qui fe délaye d’elfe-même
dans l’eau , s’y gonfle , s’y d ila te , 8c va former au fond dur
vafe un fédiment d’une efpèce de Terre élémentaire. Si on
mêle la Terre avec la plupart des C o r p s , elle perd fa fixité
8c fe confond avec eux. Comme elle entre dans la compofi-
tion de prefque tous les C o rp s , elle leur fert de bafe ,.leur
donne la forme , 8c contribue à leu r communiquer les qualités
néceflaires à l’ufage auquel la Nature les deftine t elle
fait encore plus j elle en fixe ( en fe joignant à leurs autres
principes ) toutes les parties qui fans elle feroient trop vola-
(c) On n’a tiles 5 elle leur donne encore une itructure afTez folide pour
fant fmt en- n’ê tre point dérangées par l’a ir , l’eau , 8c le feu.
trer dans cette „ * , . f P r . i - r r • j i
divipen i» G n ne peut dileonvemr que les 1 erres ne loient de me-
Craie, qui eft me nature que les Pierres , 8c qu’étant mifes eu fufion , ellçs
sS»- “»'une ne deviennent des efpèces de Pierres. L eu r utilité eft re-
Tene. connue pour tous les befoins de la vie. Comme elles fo n d a
(d) sim pli- nourriture dès V ég é tau x , elles deviennent dans la fuite
cem nunc ter- celle des Animaux > elles fervent encore de bafe à beaucoup
de produdions pierreufes.
là re Foiiîü, On diltingue les T e r re s , en Terre propre, en Argiile , en
neqiie cum M a rn e , en Ocre , & en T u f ( c).
f i lm liom ilr» _ r r , n a < /»/
L a 1 erre propre eft firriple ou compoiee.
L a Terre (¿) fimple eft uncorps fans odeur, infipide, 8c qui
alio liquido
fueric permix-
ta. Mathiole
fàntnoo"*1' mêle dans l’eau fans s’y fondre > une de fes principales
qualités eft de refroidir.8c de boucher (a ) les paflages des
autres Corps.
On appelle Terre compofé e, celle qui eft mêlée de quelques
fucs concrets , telle que la Terre Ampelite , les Ocres
& autres.
A proprement par ler, il y a peu de Terre fimple : on y
trouve toujours un refte des Animaux , des Foffiles , 8c des
Vég étaux qu’elle a produits j c ’eft ce qui forme les Sables 8c
les Graviers.
Les Anciens comptoient plufieurs fortes de Terres ; félon
les Auteurs qui les ont rapportées, nous trouvons les fui-
vantes.
TerraMelitea, ou Terre de M a lte , blanch e , rude 8c aftrin-
gente , fe trouve dans cette Ifle ; un (b) A uteur dit qu’elle participe
de 1 A lu n , 8c que venant de M a lte , elle fe nomme encore
Terre de Saint-Paul. On en fait des vafes , des figures,
8c 011 lui attribue beaucoup de propriétés.
L a T erre de Patna, dans le Mogol, eft argilleufe, de couleur
grife tirant fur le jaune j elle fert à faire des bouteilles
8c autres vafes.
L a Terre de P e r fe , ou Rouge d’Inde , eft fèchea médiocrement
d u r e , 8c fert à rougir les talons des fouliers.
Celle de Chio , efpèce de Terre figillée , eft gralfe , pleine
de croûtes 8c d’un blanc cendré j on la tire de l ’Ifle de Chio
d’ou elle a pris ce nom. Cefalpin aflûre qu’on s’en fert au lieu
de Savon.
L a Terre de Samos, appellée AJler Sam ¡us ,e ft m o lle , blanch
e , friable, 8c s’attache à la langue j fon nom vient de l’Ifle
du même nom.
C e lle appellée Melia, venant de l’Ifle de Meks fi célèbre
chez les A n c ien s , eft tantôt b lan ch e , tantôt cendrée j on
n’oferoit rapporter les propriétés qu’on lui attribue.
L a Terre Lemnia Sphragis, ou de Lemnos , emprunte fon
nom de cette Me j c ’eft la même terre que la Sigillée dont on
parlera dans les Bols. Galien la dit un excellent contre-poi-
fo n , 8c propre à guérir les u lcè re s , 8c la morfure d’un Chien
enrage : il en admet trois e fpèces, Rubrica Lemnia, Rubrtca
Fabrilis dont fe fervent les A rtifan s , 8c Rubrica abjlergens propre
à nétoier les habits.
L a Terre Saponaire eft très-gralle, douce au tou che r, 8c
de différente nature > c ’eft la même que celle nommée Fui-
* P iij
(a) Terram
autein habere
praicipuam
vim refrige-
randi , mea-
tufque obdu-
cendi , occlu*
dendique.
Même Livre
le f. 966.
(b) Diofcê-
ride.