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factices j & quoiqu on en ait trouvé un alTez grand nombre
répandu dans les campagnes qui entourent la Ville de Bade
en Allemagne , ils n’en font pas plus réels'. On pourroit préfumer
que les foldats des Légions Romaines qui ont campé
autrefois^ dans ces cantons, fe font fervis de ces dés pour
jo u e r , d autres difent que I on avoit inilitué dans ces mê—
mes pays des Jeux en l’honneur de la Déeile Iiîs , & que ces
des etoient de quelque ufage dans ces fortes de fêtes.
L ’artifice, en fait d’Hiftoire naturelle , n’efi: que trop fou-
vent employé , & l’ou ne peut affez s’en défier. On a depuis
peu profité de la crédulité de quelques Curieux , en leur
faifant palier pour une coquille ra re , des parties de la bouche
d une Raye bien evidee , coloree en blanc , & accommodée
avec de la gomme : on vient encore de leur en impofer au
fujet de quelques coquillages foffiles apportés d’Angleterre,
que l’on avoit joints à d’autres Foffiles rares, tels que l’oreille
de mer ; on en avoit formé avec de la gomme un groupe très-
bien arrangé, couvert d’une couleur blanche , ou d'un lait
de chaux; L a propreté qui régnoit dans ces groupes, fit
foupçonner la tromperie : on le» examina au microfcope , ce
qui fit appercevoir la gomme j enfin on les mit dans l’eau
chaude , qui détacha toutes les coquilles,-Sc leur rendit leur
couleur naturelle. Ce tte manière elt encore bonne pour découvrir
l’artifice des Hollandois , qui peignent les coqu illes,
& y ajoutent des couleurs brillantes que la nature leur a ré -
fufées. Ils- emploient à cet effet un noir paffé à la lampe , qui
ne s’efface point. On a déjà fait mention dans la C onchyliologie
de quelques-unes de ces rufes.
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