i8 o O r y c t o l o g i e , II. P a r t i e .
miroir ardent étant con te fté e , comme on l’a vu ci-deflus.
L ’O r fe trouve en abondance dans les Royaumes d’Ara-
can & de Pégu , au Japon , & près B a ta v ia , dans le pays de
Maricabo , le P o to fi, les mines de Lippes , le pays de Cara-
vera; la Province de Quito au Pérou,& de celle va ld iv ia dans
le C h ili, n’en fourniflent pas moins ; les Fleuves parmi leurs
(s) Voyage fables roulent des paillettes d’Or j Sc félon un (a) V o y a g eu r ,
^‘J'^'ar^M '1 Y a en Amérique de ces paillettes nommées Refîtes , qui
Frl/er’."’' ' pefent jufqu’à 66 marcs. Les Rivières de l’A frique , de l’A ne
Sc de l’Europe , n’en font point dépourvûes j le Rhin , le
R h ô n e , le Doux en Franche-Comte , la Rivière de Ceze
dans les Se ven n e s , le Gardon près Montpellier , Sc l’Ari-
gue proche Pamiers , fourniflent quelques paillettes d’Or
parmi leurs fables. Il eft certain que l’O r fe trouve en
grains , en mafles , en camayeux , en paillettes , en pépins,
en larmes, en marcaflites, en pierres, en ardoifes cornées,
Sc en poudre ou fable.
C e métal dont la couleur eft d’un jaune d o ré , ou rou ge,
ne fe corrompt point par la rouille ; il s’allie avec tous les
autres , s’amalgame avec le V i f A r g e n t , Sc ne diminue point
au feu ordinaire : les diflolvans les plus ufités n’y peuvent
rien ; cependant l’eau régale , le foie de Soufre le diflolvenfc
entièrement : s’il eft mêlé de Pierres & de Gangues , on fe
fert du Mercure. Comme l’O r après la diflolution devient
plus pâle , on y ajoute un peu de Sel Ammoniac , ou du Ni-
tre 5 le foie du Soufre l ’attenue plus que les autres diflol-
vans.
Il y a plufieurs fortes d’Or.
L ’Or n a t if, qui s’appelle O r vierge , eft très-mou , Si on
peut fort bien graver deflus ; il eft fouvent mêlé avec l’Arg
e n t , le Fer & le Cuivre , Sc vaut quatorze fois l’Argent.
O n trouve quelquefois dans la mine d’O r des Diamans , de
l ’A n tim o in e , de l’A rfenic , avec des grains très-brillans, de
G renats, de fa b le , de terres de différentes couleurs , des Scories
, du Spath , du Quartz.
Il y a un autre O r n atif qui croît parmi les pierres ; elles y
font adhérentes, telles que la Pierre à chaux , les Marbres
noirs , les v e rd s , le Spath , le Lapis L a z u l i , les Pierres cri-
ftallin es, le G ra is , le M ica , le T a l c , le Quartz Sc l’Ardoife
cornée.
L ’Or
O r y c t o l o g i e Ç I I . P a r t i e . *8i
L Ur natif croît encore avec d’autres Minéraux auflî adhé-
rens, tels que le Cin abre, lé Cuivre jaune tirant fur le verdâtre
, la P y r ite , l’A rfenic , l ’A ntimoin e , la B len d e , le Fer
la Galène.
On peut encore trouver l’O r mêlé avec toutes fortes de terres
, telles que 1 A rgille , l’O cre , la Marne , le Sable; il paroît
alors en paille tte s, en grains rouges , n oir s, & de couleur
. Plo“ b > en Grenats tranfparens , de forme fphérique ou
triangulaire, & en morceaux polis.
L O r nomme Obryzum , eft celui qu’on a féparé de l’A r-
gent. . r
’ en -Aurillet, a pafle par la main des Sauvages ; on l'apporte
du Royaume de Balam en A fr iq u e , lequel eft
voifin de celui de Tombut.
• de Sumatra , eft à peu près de la même nature ; ce
font les Hollandois qui l ’envoient en Europe.
. L es différentes purifications de ce métal nous donnent
1 Or en coupelle , qui a été purifié par le Plomb , & qui eft
tres-utile aux batteurs d’Or.
—— — en feuilles , eft celui que ces ouvriers ont réduit de
cette manière.
— — — de d é p a r t , eft ainfi nommé, quand il-a pafle par
I eau-forte.
On appelle O r de c im en t, celui qui a été raffiné par le
moyen d’une pâte faite de brique , Sc de Sel-Ammoniac Sc
d urine.
r L ^ L trait ei* un lingot d’argent doré au feu , & que l'on
tait palier fucceffivement par differens trous de fillières , ju f-
qu a ce qu’il foit menu comme un cheveu.
Celui qui eft en lame , eft le même qu’on a applati entre
deux rouleaux d’acier p o li , pour être filé fur la foie dans la paga.iô” uri*
fabrique des étoffés. per femina fofoie’În
fé Cft Î;°r ? J*™ ’ t “1 OD " C?UVm Un brin de , en le tortillant deflus par le moyen d un rouetî* ■ naturam, non
—— en coquille, fe fait des rognures de feuilles d’O r , ou eft utSPap _
de feuilles entières rédui tes en poudre , Sc broyées fur un pkm p“r ¡rmarbre
avec du m ie l, enfuite mifes dans une coquille tem aulum fe
pour la mignature. P°ffC
Laiflons aux (a) jEmpyriques l’Or potable & l’Or a rtific ie l, ca i-
)ec du grand oeuvre;fes fables ne font prefque plus de m ode. cwi-Paê- « 8-
L A rg en t, après l’O r , eft le plus p a r fa it, le plus fixe des L’a r g e n t .
Sccondc Partie. N n